20.5.07

20 Milles nautiques "sous voile"


C'est fait, enfin!
4 mois, jour pour jour, après avoir acheté l'Atao, je viens de le tester "sous voile". Première nuit hors du port des Minimes, première réelle sortie en mer...

Et première sortie avec Michel, un type avec qui j'ai sympatisé. Il est « charpentier de marine », un vrai de vrai ... Il travaille en ce moment sur « l'Australe », un superbe bateau de 15 mètres, qui est amarré à 5 mètres du mien. Il travaille en indépendant et vit près de ses chantiers. Il dort dans son camion, à l'entrée du port des Minimes en ce moment. Je crois qu'il aime beaucoup l'Atao. Et j'peux vous dire: qu'un professionnel "du bois" tel que lui s'emerveille sur la qualité de conception de mon cannot ça flatte fichtrement mon orgueuil de nouveau propriétaire. Et quelle chance pour moi, et pour le bateau surtout. Michel m'a déjà prodigué des tas de conseils utiles, il se propose même de me fournir les quelques planches d'Acajou dont j'ai besoin pour mes travaux (et qui coûtent la peau des Pfuitt chez ce très cher Casto) ... Michel est lui même propriétaire de trois bateaux traditionnels en bois (dont un Cap Corse, une référence je crois) c'est un marin chevronné, il a déjà traversé l'Atlantique deux fois (et plusieurs fois Gascogne) pas grande gueule pour deux sous, et habile pédagogue .. Chouette compagnie après ces quelques mois de travail solitaire. Il me dit qu'après son chantier ici, il dispose d'une dizaine de jours de dispo, et qu'il partirait bien me faire visiter les alentours qu'il connait comme sa poche, avec l'Atao (Hiiihaaa). Xactement c'qu'y fallait ..

Cette première sortie c'est avant tout la remise en pratique des quelques seules règles de base de navigation que je connaisse : reprise de la régle Cras et prévision de route, se resituer sur la carte marine par rapport aux coordonnées GPS, décryptage de "l'alamanach breton": hauteur des marées et marnages - courants prévus et dans quel sens - , accessibilité des ports en fonction de l'heure et de la hauteur d'eau. Ces "règles" me reviennent peu à peu, sans trop d'efforts. Où, quand, comment trouver ces informations. Et surtout pourquoi ... Je savais que je savais, que c'était planqué là quelque part, en douce, en moi, comme de vieux outils au fond d'un placard, un peu oubliés, un peu rouillés, mais à portée de main en cas de nécessité. Il ne faut pas réver, il me reste encore un sacré « chantier » niveau révisions et apprentissage de la "nav' " - mais désormais j'ai retrouvé les bases minimale pour naviguer un peu ... Soulagement .. On step beyong Une bouffée de bon air marin et une sacré reprise de confiance. Chouette sortie ...

Nous avons donc largué les amarres de bon matin ce Samedi 19 Mai pour 4 heures de navigation Cap Sud / Sud ouest direction l'ile d'Aix. La météo est médiocre: averses soudaines, vent Nord virant Nord Ouest en fin d'après midi, de force 2/3 noeuds virant 4, mer peu agité - à agitée pendant la nuit.
Premièr déploiement de la voilure de l'Atao, séquence émotion ...
La grand voile est d'excellente coupe, pas de tâches, la matière du tissu a l'air saine, juste une petite coupure de 2 cm qui semble facilement réparable. Nous n'avons pû vérifier que les deux plus grands de mes 4 focs : Le foc N°3 trois n'est pas en excellent forme, sa « chute » extérieure (je ne me souviens déjà plus du terme exact des trois « bords » d'un foc), a été reprise et (mal) recousue, plusieurs tâches de rouille l'enlaidissent. Le tissu toutefois reste sain et les coutures sont impeccables. Une petite déchirure à réparer au troisième mousqueton, rien de grâve, il faut juste « s'en occuper » avant agrandissement probable.
Le génois léger, qui est le plus grand de mes focs (pour le moment), me paraît impeccable (juste trois ou quatre mousquetons à remplacer). Il est super maniable. Le tissu me semble presque trop fin pour le poid de mon cannot'. A ne pas sortir par tous les temps, méfiance ..


Dans l'ensemble au niveau des voiles et du gréement tout semble opérationnel : Les voiles ne sont pas trop poreuses ou déformées, les coullisseaux coullissent, les drisses hissent, et les bastacs (les fameux "profileurs" de mon mat, éléments fondamentaux de mon "gréement fractionné") ne sont pas si compliqués que ça à gérer "à la manoeuvre" ..

Michel se propose de m'aider pour le réglage du mât et l'équilibrage des haubants, étais et patara. Et ça, c'est vraiment fondamental pour la sécurité du bateau, et délicat aussi, faudrait pas planter le mât de travers tout de même ...

Quant à cette sortie en mer: nous avons mouillé à l'ouest de l'Ile d'Aix, au pied de la "Pointe Sainte Catherine". Nous n'avons pas pû débarquer "à terre" pour cause que je n'ai toujours pas d'annexe. Nous avons dormi impeccablement, euh, bien bercés par la houle (quand t'as un vent d'Est, une houle du nord et que tu trouves un abri exposé à Nord / Est tu te fais balloter toute la nuit, logique / apaoublier).


L'ancre "à pelle" de l'Atao a tenu le choc sans problème toute la nuit (soulagement également). Souvenir impressionnant, un bateau de douze mètre, ancré à quelques brasses de l'Atao, qui "dérappe" sur son ancre sur près de trois cent mêtres tout droit vers les rochers. Les propriétaires qui flanaient « à terre » arrivent in extremis pour dépetrer le bateau de là (apaoubliernonplus – de vérifier la bonne tenue de son ancre). Prendre des alignements sur la côte - être vigilant au moment de la bascule des courants ...

Le lendemain matin, il pleuvait dru et pétole de vent (ça veux dire qu'il n'y en avait pas), puis grosse brume. Moteur !!! A 7 noeuds de moyenne (quel fichtra de bon moteur) nous sommes rentré fissa « à La Rochelle » (2 heures de navigation), heureux et contents. Et moi rassuré sur plein de points.

Difficile de prendre en photo ses propres voiles. Premier essai ...