20.6.09

Lustucru, l’on m’a lu

Woula, woulala
(non ce n’est pas une expression Wolof, ni Sérère)

J’ai découvert que « l’on » causait de mon blog, de mon aventure, de moi quoi sur le Web, à mon insu, la semaine dernière et de quelle subtile manière k’ça causait ! Vous verrez, elle est carrément « torride incendiaire » ma première « critique littéraire », trop classe !!!
Je vous livre le lien « internet » de ces « incisives parlottes » ci dessous, dans le paquet rouge de mots, plus bas … Mais avant.

J’ai (euh) composé un fichu long « faux poème » à leur attention, en réponse, en réaction, à chaud, un long coup de sang le jour même ou j’ai découvert « l’embrouille ». Il a coulé comme source, je ne me connaissais pas de telles … ressources. En six heures de boulot c’était torché, qu’importe le temps passé et la longueur des pieds, pourvu qu’on aie la rime, qui calme et comprime, les idées, la colère. Et puis ici, sur le fleuve, toutes ces choses n’ont pas tout à fait les mêmes … conséquences.
Au moment de ces écritures, « leur » conversation s’arrêtait sur un passionnant débat à propos de la pathétique tristesse de mon alcoolisme chronique, en passant par de charmants pronostics sur la manière dont j’allais me « foutre au tas », traduction : Fracasser mon bateau sur la côte – faut les excuser les marins z’ont de ces expressions compliquées.
Mais noudoudiou, qui c’est encore que ces poissards là (lalala) ?

Outre le temps de conception du binz poème, il a ensuite fallu que je trouve du 220 volts (oui parce que plus d’électricité à bord, l’alternateur du moteur est mort - on dit quoi ? « Hurle avec les loups » ou « pleure avec les hyènes » ? - Je vous aurais bien raconté mes aventures Siné Saloumesques moi, à la place de ça, si vous ne m’interrompiez pas tout le temps … ), bref, du 220 volts (oui parce que ce foutu ordinateur que j’ai si négligemment acheté au Cap Vert n’a pas de batterie, ce con), donc, du 220 volt et que je recopie ce foutu long texte. Pendant ce temps là, « ils » ont continué à tchacher ( à « Tchater » c’est ça qu’on dit ?) sur (contre, avec) mon nez …

Depuis l’écriture, donc, de ce dit « faux poème », (que je publie ci dessous j’vais pas m’géner noudoudiou), de nouveaux « intervenants » ont un peu pondéré cette, euh, « conversation critique », qui à mon avis barrait chouya en vrille (je ne connais rien de ces mœurs là). Le fond reste toujours quand même, euh, bien saignant, bien suffisant, chouya condescendant, voire même profondément paternaliste, mais « le ton » devient un peu plus « gentil », moins insultant, sur la fin. Au moins les derniers « disants » m’offrent une mini chance « de m’en sortir ».
Pour le coup, c’est donc à mon tour de devenir trop agressif :
De l’histoire du monde
Et voilà qu’à mon tour aveuglément j’agresse
Sans bien trop savoir à qui je m’adresse
Histoire de rendre « monnaie de la pièce »
A quelques traits d’ironie sans finesse

Mais qui sont ces gens ? Combien sont t’ils (Roxao au pied, baston) ? Qui sont t’ils ?
Leur site s’appelle « Sail world tour », chose !!! Diable, des marins, des vrais, des poilus des tatoués, avec la boucle d’oreille et tout le toutim, qui me crachent à la gueule d’un commun accord … Ainsi donc, après la « si conviviale » bande des « gentils adhérents » du Yacht Club Classique de la Rochelle, me voici donc désavoué par la toute omnipotente communauté des voileux au long-courts « tourdemondiste » (euh francophone seulement ?), Flippant non ?
Vous voyez comme je sais bien exagérer les choses, c’est là (lalala) mon don secret, mais chut …

Putain de bordel de tonnerres de Brest, je me fais marin solitaire (la taupe quoi, discret …), je me planque à l’autre bout de la terre sur un fleuve tranquille, paumé, et v’lat’ipas qu’j’arrive encore à me faire gonfler par toutes ces gens de la « belle Plaisance française ». Trop fort le Gilles !
Encore un coup d’Agnès ? (Non là – lalala – je rigole).

Moi qui rêvais de cette mythique « solidarité des gens de mer », je m’y trouve bien là, envasé, en plein dedans jusqu’au nez. Ah! Le doux remugle des marées, t’en voulais mon Gilou ?

Et de me relire (le faux poème). Chier, l’autre « pouffe » a encore trouvé moyen de se glisser dans mes idées, dans mon poème. Maintenant que je suis « lu » va t’il falloir me censurer ? Et de me relire donc, même moi qui l’ai écrit ça me fait parfois sourire, c’est vrai que c’est un peu … émouvant, comme c’est dit… Ils ne sont pas si « mal » ces gens lecteurs après tout, quelques-uns uns félicitent tout de même « la forme » !

Bien flatté au fond, malgré mes si évidentes carences, que l’on daignât me lire. Et puis ça me fait de la compagnie de vous causer, tas d’... Le croirez vous, mais la conversation d’avec mon nombril commence à m’ennuyer, profondément.
Tous les petits coucou, encouragements, bons conseils, dons divers (en cash de préférence), tickets restaurants, tickets de transport (oui parce que vu vos pronostics j’aurais peut être intérêt ?) seront donc acceptés bien volontiers.

Bon je me suis fait chier à écrire ça, et puis je trouve qu’il pète bien mon faux truc, alors je balance la purée sans philosopher, dans mon espace privé « d’écritures et divagations », sur lequel vous êtes tous bienvenus, très chers, estimables et (si possible svp) aimables lecteurs …
Gare à vos miches, et cochon qui hurle après avoir lu...


Prenez-vous ça dans les tresses
Calomniateur de mes fesses
Et que je ne vous y reprenne plus
Prophétisateurs de mon …


Lustucru, l’on m’a lu

Apprenti marin scribouille en solitaire
Apprenti écrivain se demande parfois à quoi ça sert
Tout est dit ! Jusqu’à notre place sur cette terre
Ecrire, laisser trace, humaine vanité que ces choses là
Offrir des nouvelles aux amis, la famille, la mère
Motivait, au début en tout cas, ces laborieuses écritures sans éclats
Peu à peu, solitude en mer, comme un plaisir éphémère
De voir fleurir les mots sur mon grand cahier plat
Ceux là sont de moi, à moi, malgré leur étrange atmosphère
Je me croyais entre nous, sans cet acide et drôle « audimat »
Laissant courir la vie, de mes douleurs à mes colères
Il est si délicat de parler des moments de joie

Je portais donc hier à « la grande toile », ma production « aventurière »
En toute humilité croyez-moi, savez, se mettre à nu tout ça tout ça
Mesquinement bien content encore dans cette dernière
D’enfumer la face d’Agnès de quelques nouveaux coups bas
Et bien conscient qu’avec ces drôles de manières
C’est surtout moi que je flagelle, encore une fois
D’écrire des méchancetés plus grosses que soi

Mais ce n’est pas sur ce thème que je sue ces quelques (faux) vers
Mais en l’honneur de mes premiers lecteurs, cyniques critiques holala
Sur mon blog, hier, je trouvais tout d’abord un gentil commentaire
D’un Pascal je crois, que je ne connaissais pas, salut mon gars
Merci l’ami de m’avoir lu et pour ces quelques mots sincères
Oui j’essaie d’y mettre un peu de cœur, des virgules et... poils aux bras
(S’cuse mais j’trouvais pas la rime)
Curieux, j’enquête alors sur le Web, mais qui donc est ce lecteur épistolaire
Le remercierais-je pour son subtil goût de bon aloi, je sais facile celle là
(5 * « là » déjà, alors mon scribouillard poète fatiguerais-tu ?)
Magique univers du net, je retrouve vite la trace de mon expert,
En grande conversation écrite, à mon propos, avec d’autres scélérats
J’y découvre qu’ils ont tous lu mon (hum) « œuvre littéraire »
Flatté d’abord, presque ému, mon dieu quel énorme lectorat
Si si ils ont bien lu, ils citent mes douleurs, mon moteur, Madère
Puis de se foutre de ma gueule, mais d’une force je n’y crois pas

Bien sûr leurs remarques tombent justes, acides, amères
Et au passage je vous emmerde bien bas, cyniques cancrelats
« Voyez tout ce qu’il ne faut pas faire »
Titrent en cœur mes sinistres commères
« Et surtout, surtout ne l’imitez pas », poil au caca
(Oups m’a échappé celui là, autant pour moi)
Et de transformer ma jolie croisière, en un horrible calvaire,
Captaingils au cimetière, est-ce bien moi qu’on enterre
Mon bel Atao décrit en épave, et celui ci de le prédire « au tas »
Mais dites-moi mes bons pépères n’avez vous, dans cette vie de misère,
Pour vous distraire que le désert de ces pauvres conversations bananières
Me voici donc bouc émissaire de vos sordides Blabla

Permettez que je publie ici votre conversation brocardière
Que d’autres que moi en juge de la fraîcheur printanière
Désolé, je ne saurais protéger votre anonymat
Mais je suppose dans cette affaire que toute la honte reste pour moi
Pourtant même si je ne suis pas comme vous né pour la guerre
A dénigrer sans savoir, en meute, ceux qui ne sont pas là
Juste envie de vous révéler à mon tour l’envers
Comment moi je les vois vos lugubres débats
Critiquer, moi aussi je sais faire, laissez-moi juste sortir la canonnière
Mais tout d’abord place à vos sordides… galimatias !!!

Donc là c’est le lien de leur site

Maman accroche ta ceinture,
et surtout ne crois pas ces gens là, z’y connaissent rien …

Et de me prendre ça dans les « choses particulières »,
Elle est ou la civière ? (Et SVP la jolie infirmière)
Les enfoirés ! Les petits PD, les … Que vivent les rimes en « é »
Me voici donc « bouffon de service » en quelques phrases lapidaires
Réduit à patauger et me noyer dans le bassin des premiers nés

Lao Tseu disait « Dans la vie, les autres c’est l’enfer »
Ou Jean Saul Pâtre, et quelques mots mélangés
Et ma merveilleuse grand mère très finement d’ajouter
« Le bon sens se trouve dans le fond de la soupière »
Je vous laisse bien libres d’interpréter

« Marin dépressionnaire », mais que voici un bel exemplaire
De ce genre de mots modernes « revolvers » débiles, surfaits
Permettez-moi, pauvre poussière, à ma manière,
De ma tanière de déprimé, juste un peu de préciser

Non, non, je ne me prétends pas marin statutaire
Je me crois même un peu faussaire, chouya rastaquouère
Avouons le, je ne suis qu’un vulgaire banlieusard sédentaire
Qui dans son coin rêvait d’échapper à sa cité, par la mer
Voyez, je ne suis donc pas digne de votre si auguste intérêt
Par pitié, svp, zappez moi avec mes conneries élémentaires
Et lâchez moi avec vos médisances soit disant solidaires …

« Dépressionnaire », ça c’est l’histoire de ma vie entière
Touche là ma bosse petit frère, telle est la vérité à encadrer
Peux-tu me dire, toi mon bon, mon doux tortionnaire
Comment sortir d’une si profonde et pénible indignité
Car la méchanceté gratuite du monde m’a toujours révulsé

Quant à ce sordide et bien bref amour vulgaire,
Dont je soigne toujours les pénibles pervers effets
Oui il m’a couché pantelant, drossé, ragué l’âme à terre,
A genoux, éructant boyaux et glaires, je me suis retrouvé
Je ne suis finalement qu’un simple mammifère quadragénaire,
Attaché naïvement à ces drôles de valeurs de respect, de dignité
Et je sais que, de ce minable amour jetable, j’ai beaucoup trop parlé
Mais même si j’ai pris alors un sacré coup sur la cafetière
Je n’en ai pourtant jamais été, comme perfidement vous le suggérez
D’humeur suicidaire, quel qu’ai été l’état de mes artères,
Il me restait, croyez moi, un minimum de lucidité,

Pendant 18 mois j’ai travaillé comme un taré, un damné
Pour préparer mon canote à la mer à cette fameuse navigation hauturière
Dont je vous suppose « maîtres en la matière »,
Au vu de vos discours si éclairés, si distingués, si assurés
Mais vous dites que mon Atao est une épave, alors là non pas,
Vous pouvez toujours vous fourrer un bon gros doigt,
Où vous voudrez cela ne me concerne pas,
Mais cette sentence ci je ne la permettrais pas
Vous ne savez rien de son état,
Ni l’Atao ni moi ne méritons cette surenchère
De vos veules et grossières remarques incendiaires

Et sachez au passage qu’il me reste pas mal de miles à faire
Je refuse d’écouter des poissards comme vous, ça ira
Dire que je pensais les marins solidaires …

Et même si de la Rochelle je suis parti sans moustiquaire,
J’avais effectué et investi dans les travaux de sécurité préliminaires

Le moteur en ce temps, révisé, ronronnait du tonnerre,
Niveaux, filtres, turbines et courroies juste changés,
600 heures de fonctionnement au compteur indiqué
Qui aurait pu prédire cette série de pannes que j’ai enchaîné
Vous sûrement, des gens si compétents, avec le blair

Et oui j’avoue que déjà cette voie d’eau existait, traversière
J’avais pourtant vécu et navigué en France presque deux années
A 10 litres d’eau par jour constant elle semblait maîtrisée, contrôlée
J’ai fait le choix d’un bateau en bois, vivant, vous ne me le ferez pas regretter
Ca bouge, ça craque, les équilibres il faut en permanence les rechercher
Oui, c’est au propriétaire d’écouter, de diagnostiquer et d’essayer,
De faire et surtout pas de l’immobiliser
Non, apprendre à bien calfater n’est pas une science innée

Ou alors il faut payer !

Mes « erreurs » je n’en fais pas un mystère
Pas d’éolienne ou de panneau solaire
Un régulateur d’allure d’occasion à 200 € faussé
De n’avoir pas eu les moyens de m’offrir vite un radoub salutaire
Ceci n’est pas un problème de compétence, de dépression, de naïveté
Mais de budget,
Vous pouvez, à la rigueur, je vous l’accorde, me reprocher ma pauvreté

Mais merci bien, la base arrière, de me captiver
De vos si positifs et virils discours de crémières
J’oublie ici parfois les raisons qui m’ont fais fuir « là bas »
Tous ces coléoptères qui se désaltèrent
Leurs macro compétences à la boutonnière,
Des galères de ceux qui n’en ont pas,
Je ne parlais que d’argent là (lalala)
Il est si facile de jouer les belles écuyères
Aux bons marins avisés, conseilleurs débonnaires
Quand dans la poche on est blindé « au raz »
Et d’attendre attentifs sur l’embarcadère
Les serviles services du très cher prestataire
Qui par ses compétences et travaux divers
Vous (euh) professionnalisera
(Putain j’en chie avec ces rimes en A)
Moi dans cette affaire je n’ai pu « m’offrir » d’auxiliaire,
Mon seul objectif reste « d’apprendre » et de faire
De mon mieux, à chaque jour son petit quota
Que se soit de naviguer en solitaire, faire la cuisinière,
Ou d’intégrer quelque nouvelle technique mécanique ou de bois
Sans ouvrir ma grande gueule, ni cracher sur ceux qui ne savent pas

18 mois de prépa, à la Rochelle, encore parfaire ?
Budget déficitaire, soit je partais, soit de me re salarier pour des années …
N’est ce pas votre légendaire Moitessier qui se serait bidonné
Joshua, mon voisin, chaque jour me hurlait, « casse toi, casse toi »
Il en est qui, pour parfaire, ne partent jamais, je sais je l’ai vu faire
Je ne suis pas de cette race de sédentaire, je suis parti et j’en suis fier
Mon choix était d’être, propriétaire et marin, navigant, en l’état
Même en néophyte apprenti, même en n’en chiant sévère,
Avec la pratique pour tout salaire

Alors vous pouvez toujours me taxer de témérité, me dénigrer
Inonder de vos stériles sarcasmes la terre entière
Sinistres de suffisance derrière vos petits écrans planqués
Je poursuivrai sans œillères, et acquérrais peu à peu mon savoir-faire

Mais dites-moi l’utilité de ces débiles conversations de vestiaire
Chacun réagit au monde a sa façon, sectaire ou solidaire
Vous savez messieurs de quel coté vous vous trouvez
Quand de cette manière vous déblatérez

Sans être grand matelot j’ai pourtant toute ma vie voyagé,
J’en ai fait même mon métier, porter mon sac à dos ça oui j’ai bien donné
Ceux qui me connaissent savent le temps que j’y aie consacré
De l’Inde au Brésil, de Mauritanie à la Croatie, de Madagascar au Tibet
Du désert profond j’en ai bâfré, et quelques grands sommets escaladé
Des foules en furie, en guerre ou en liesse j’ai croisé
A bien des réjouissances étranges, ethniques, rythmiques j’ai assisté
Arrosées oui parfois, seul « blanc » souvent, je ne me suis jamais fait agresser
Et l’autre petit couillon satisfait de me donner
Des leçons de comportement en terres étrangères
Oui c’est vrai que vous autres, grands initiés,
Vous détenez sûrement, du monde, toutes les vérités …

Et si j’ai acheté un ordinateur au Cap vert
C’est que, des voiles, je n’en trouvais pas
Et que « Max Sea » reste un bon compère
Pour veiller aux écueils physiques du monde ici bas
Quant aux cons, dommage, il ne les localise encore pas

Et de cette famille que j’ai failli couler bas
Nous étions à bord, 2 capitaines et un second, bien stupéfaits
Qui savent en temps ordinaire réagir avec célérité
Concédez que, sous ces latitudes, il est bien inaccoutumé de trouver
Des foutus glaçons dans l’eau de mer

Enfin, comme devisait mon vieux pote J.C
A ce si plaisant augure qui se complait à me prédire au tas
Qu’il sache que moi je ne lui souhaite pas de vivre ça
Et, à l’ascète qui sans me connaître m’expose en alcoolique chronique
Qu’il aille, en paix, s’étouffer avec sa soupe macrobiotique

Voilà messieurs (et dames) j’en ai marre de grogner, je vais cesser,
Vous fûtes mes premiers lecteurs identifiés,
Quel brillants amers reconnaissez,
Peut-être les derniers du reste, faudra t’il me taire
Pour ne pas déplaire à tous ces beaux capitaines chevronnés
Le marin néophyte que je suis se roule par terre,
Soumis à vous telle une vieille serpillière essorée
Devant (hum) ce respect logique qu’instinctivement vous m’inspirez

Mais d’homme à hommes puis-je me permettre de remarquer,
Qu’à travers l’apprenti matelot que par agrément vous calomniez,
Condescendants, suffisants ou férocement belliqueux étriqués

N’est ce pas de vos si INESTIMABLES compétences
Dont au fond, vous tous, vous vous auto congratulez (et gargarisez) ?

Allez, courage, jetez-moi donc à l’eau vos imbéciles claviers
Et faites comme moi naviguez

Car la mer vous rappelle … A l’humilité
Bonsoir

De Ndangane, Siné Saloum, Sénégal (hé hé)



Nb :

Parce que ça aussi c’est foutu froissant : Non je ne suis pas un gosse de riche. Cet argent avancé par ma mère, qui n’a plus 20 ans de loin, provient de ses épargnes de fonctionnaire à la retraite, tu sais ce genre d’économies de « vieux », qui permet de se dire qu’en cas de pépin de santé « on » pourra toujours s’offrir un endroit décent le temps de récupérer …
Elle l’a fait, ce prêt, pour l’amour de son fils, tu sais, ce genre de « concept » de « solidarité familiale » qui t’es peut être étranger, tant de personnes en France en sont privés... Si tu viens ici en Afrique, et si tu parviens, ce dont je doute, à ouvrir un peu tes yeux de brave petit bonhomme (auto) suffisant, tu t’apercevras que cette histoire de « solidarité familiale » c’est finalement quelque chose de très humain, que c’est peut être même quelque chose qui appartient « à l’humanité » toute entière, qu’on nous a appris à L’oublier (là tu vois j’en mets une de Majuscule), à grand renfort de « sécurité sociale » ; et que c’est pas forcément un sale petit truc avilissant, salissant …
Et, même si je n’ai rien à te justifier (mais peut être par respect pour môman), l’achat, les réparations et les équipements de cette (foutue) épave, comme vous dites, m’a coûté toute ma fortune, toutes mes économies. J’ai financé ça sur le fruit de mon travail et pas grâce à un quelconque héritage. Cet emprunt « à ma mère » est (quasi intégralement) garanti par un « intéressement » de mon ancienne boite, bloqué mais déblocable rapidement, qui devait me servir de coussin d’atterrissage au retour en France (tout n’est pas dit dans la chanson). Est-ce que ça me rendrait mon droit au « T » majuscule à mes grosses … Tarentules de pauvre apprenti marin ?
Non je n’irais pas moisir en prison pour faire vibrer ton âme chafouine en mal d’aventuriers des temps modernes.

La vérité c’est que la vente de l’Atao s’avère maintenant quasi contrainte, dès mon retour, pour redresser ma condition « sociale » et me réintégrer chez les gens « dits civilisés », comme toi … Alors, j’aurais les moyens de m’acheter un beau slip tout neuf « petits bateaux », de solder mes arriérés d’impôts afin de me sentir l’âme propre, citoyenne, comme toi, et de vivre dans mes rêves, en lisant et critiquant les autres, qui osent, ou ont osé, comme moi...

Et enfin des « majuscules », je n’en vois pas non plus des masses dans vos discours de …


N Nb :

Ah non, c’est un peu court jeune homme, on pouvait « titrer » bien des choses en somme, en variant le ton, par exemple tenez :

Ironique : Ce Captaingils quel homme charismatique
Caustique : De ces marins si solidaires
En panique : Au secours, on me saborde
Dégoûté : Quand je pense qu’il faut rentrer
Inesthétique : Vous z’auriez pas 100 balles

Ou encore

Exhatique : Une avalanche d’encouragements
Poétique : Dire qu’on dit la mer cruelle
Pratique : Ordinateur à vendre
Cinématografic : Silence on coule ou Coule en silence (au choix)
Humoristique : Au fait, t’as pas oublié ta bouée ?

Ou même

Philosophique : Vive la dernière des libertés … De naviguer en paix


N.N. Nb :

Il me faut désormais rentrer en France, en navigant
Pour aller gagner du (Majuscule) Bon Argent
Merci encore une fois à tous pour ces encouragements
Si réconfortants
Paix sur vous, sur Terre et surtout à ses éléments
Je vous aime tous !

Et ma mère la première …


N.N.N. Nb :

De l’importance de ces débats...

Hey Gilles, à part tout ça, qu’est ce que tu fais
De cette plaie infectée, suintante, odorante et mouchetée
Tu sais sur la jambe de ce petit bout d’homme à peine né
Cette plaie que tu as fuie hier, et dont tu as encore rêvé
De cette jeune maman noire que tu n’as pas voulu voir,
Dont tu as juste croisé le regard empli d’espoir
Qui suppliait, sans oser te forcer, toubab, de les aider !
Au nom de l’éducation que tu as reçu, qu’on t’as donné
Au nom de ces médicaments, pourrissants dans ton tiroir, enfermés
Que tu as l’inconsciente chance de posséder à satiété
On ne te demandait qu’un peu de temps et de Mercryl,
Un comprimé léger et une compresse stérile
Le bateau était mouillé loin, fainéant tu t’es débiné

Où est t’il désormais, ce foutu bébé, survit t’il ?

Il s’agissait d’une vie, un enfant ce n’est pas rien
Après apprenti marin, joueras-tu à l’apprenti médecin ?
Avec le même succès ? Tenter ou laisser crever ?
Je n’ai rien fait, je ne me sentais pas prêt …

Qu’on le pende ! Pour son odieuse lâcheté !

9.6.09

Dakar plage …


Hey Gilles y’a arnaque, t’aurais pas oublié comme un petit détail ? Du genre style que tu viens d’arriver en Afrique ! Que c’est bien beau de planquer ton nez sous le capot d’un moteur, et de nous en faire partager tes fumeuses odeurs, mais … Et l’Afrique et les africains ? Fends toi donc chouya la moule et ponds nous quelques uns de tes petits mots si subtils, chiche ! T’es quand même pas arrivé jusque là, avec toutes les galères « en ligne » pour nous raconter l’invraisemblable histoire de l’état de tes sanitaires…
(V’la t’y pas qu’y s’parle tout seul).

Dis nous les splendeurs de l’Afrique, Dakar capitale du monde ??

???
Et résonnent les Tam Tam de l’Afrique …
???

Ben, en fermant les yeux, les odeurs, couleurs …

La Criée de Hann : Détail passager, premier souvenir. Il y avait là le débarcadère des pécheurs, à 300 mètres du mouillage. Oui, un autre, encore, je sais je devrais commencer à être blindé, à l’africaine celui là … La valse de ces magnifiques pirogues particulièrement colorées sur la plage « à rouleaux ». Les plus nombreuses sont celles de 6 ou 7 mètres, deux ou trois matelots, quelques kilos de poisson pour une longue journée de travail… C’est aussi là que débarquent ces pirogues de plus de 20 mètres. Certains rembarquent pour un mois, vers quelque côte de la Sierra Léone ou de Mauritanie (le banc d’Arguin ??), voire le Cap Vert. Pas de pont, ils s’entassent à une quinzaine là dedans, on charge vite fait le fuel et l’eau douce, filets et lignes, 3 sacs de riz quelques oignons, du Charbon, et roule ma poule … Qui parlait des risques du métier ?
Le déchargement de toutes ces pêches se fait là, dans la cohue. Les barques surfent sur la longue dernière vague de la plage, après donc parfois 20 jours de mer, atterrissage sur la plage, c’est la ruée … Acheteurs, acheteuses se pressent sur les plats bords, palper, vendre, acheter, frénétiques … C’est vrai, il est là, le vrai Bizness du poisson, sur la plage.
Commerçants distingués près des camions frigorifiques bringuebalants, femmes affairées en boubous éclatants, encore quelques toubabs à la gueule burinée sur le terrain, l’œil aguerri, l’usine de glace …
Les Dockers harassés par toute une journée à décharger d’énormes paniers d’osiers suintants gluants, de la plage à la criée, de la criée à la plage, une petite serviette crade posée sur le crâne. Malgré la saleté ils sont magnifiques ces porteurs, traits rudes, paupière lourde, tout en force, une étrange sagesse dans leurs yeux le soir, juste avant la prière, au soleil couchant. La photo aurait été magnifique, si j’avais osé …
La criée proprement dite se trouve là, à 20 mètres, toujours sur la plage. C’est une longue dalle de ciment entourée de quelques bas murets, des pylônes en bois, un toit. Un bâtiment ouvert au vents, aux gens, au sable … Les poissons sont au final entassés là, à même le sol, triés par genres, poissons aux gueules a peine croyable parfois …
J’adorais … Etre là !

Les oiseaux : Pélicans, Goélands, aigrettes blanches ou grises, prédominance de cet espèce de rapace (Le milan, je crois …). Pas une seule mouette depuis plusieurs mois depuis fort longtemps. Autres latitudes …

Les visages : Ben noirs, hein, pour sûr, pour la plupart (hum) … Regards intenses chargés d’une grande douceur, me semble t’il, cette attention à l’autre, les uns avec les autres ! Quelque chose comme ça, qui me marque… Un visage, une vie, une physionomie, un peuple, hiérarchie dans tout ça ? Faciès d’Afrique, Dakar oui ville cosmopolite … Combien de temps faut t’il vivre ici pour commencer à comprendre, à repérer de suite les différences entre Wolofs, Peuls, Toucouleurs, Diola, Sérères qui sont quelques unes des ethnies qui composent le grand peuple sénégalais … Et puis il y a les Maliens, Ivoiriens, burkinabés, Guinéens, pas mal de Libanais, dans les commerces … Eux d’un seul coup d’œil, savent juger l’origine de l’étranger qui s’avance … Que suis je pour pouvoir seulement en parler ?

Ils se disent « le pays du Teranga » de l’hospitalité. Et j’approuve du fond du cœur. Ils sont vachement doués au niveau de l’accueil, partout, tout le temps, dans la rue, dans les magasins, dans les bureaux. Quelque chose « de l’humanité » dans l’œil, dans la chaleur de la voix les rendent accessibles, disponibles, adorables …
Racoleurs aussi oui, mais bien moins que je ne le pensais. Ils comptent vite fortement sur toi, pour leur donner un coup de main, dans la vie (toubab magicien). Mais comment donc faisaient t’ils pour vivre sans toi avant ??? Ils parlent Français (ça me change des asiates) et disposent (dirais je) d’une subtile connaissance de la psychologie du Toubab, connaissent les points sensibles … Ils sont fins oui, commerçants entre autres … Il savent tous mille petits métiers, parfois de vrai métiers très « techniques », ils sautent de l’un à l’autre, fonction des opportunités de la vie, précarité ...
Je dis « ils » et c’est bien ça « ils », les gars, les hommes, les burnés … Vraiment peu de contacts avec la « gente » féminine ici, pourtant certaines ont l’air bien coquines, libertines et délurées les mignonnes africaines. Manque de charme personnel, sûrement ; pudeurs, mœurs islamiques également, certainement en fait… Pourtant ce serait si facile, avec un peu de bonne volonté … Il n’est pas rare en soirée, de celles où l’on danse, qu’un bon cousin propose de me présenter sa, voire ses, adorable(s) cousine(s). Ainsi dûment présentées par un homme, les gazelles bondissent … Il faut bien dire, c’est flagrant, que plusieurs riches toubabs sont d’excellents chasseurs par ici. Je ne juge pas, houla non, juste de croire que, pour moi, j’aime pas ça, j’analyse pas … Je décline donc systématiquement, et me prive donc par là même, de toute compagnie féminine. La présence des femmes me manque, marre de tous ces bonhommes …
Qu’est ce que 5000 francs ? Et pourtant ?
Pas d’amour exotiques donc, non comment dire ???
Vous proposer l’un de mes faux poèmes.
Oui parce que désormais je farfouille dans la composition de faux poèmes, c’est lancinant, sous la chaleur …


De l’amour marchand
Ou Africaines à fric

Frivoles Négresses affolantes, affriolantes
Fringantes Afro effrontées, froufroutantes, frémissantes
Frétillantes, élégantes et sensuelles femmes libres d’Afrique,
Affranchies, mais effrontément, obstinément africaines à fric

Donne moi pour 1000 Francs d’amour, et de 2 euros de ce corps
La salsa du sexe m’écœure encore, accore des corps, mille sabord
Esclaves de l’argent ? Est ce que l’argent lave ? Accord d’un corps quelques instants ?
Quel est le mal en vérité ? Pourquoi ce juvénile écœurement ?

Depuis que le monde est monde l’amour s’échange, se troque,
Elles sont des milles ici qui pour manger baissent leur froc,
Cette vie, non, pour la plupart je sais, elle ne l’ont pas choisie,
Y sont t’elles toutes forcées, leur « Mac » est t’il ici ?

Elles vivent donc de sexe, dansent, draguent et se marrent
Elles se font coquettes, vivent, et chassent en groupe le joli canard
Et moi pour je ne sais pour quel prétexte idiot d’idéal romantique
Politique ? Ethique ? Mystique ? Idéologique ? Que de Hic sauf je nique
Je boude, affolé par cet antique « partenariat commercial » bien pratique

Petit capitaine solitaire, célibataire, tu ne trahis pourtant personne
Si pour quelques heures dans de féminines effluves tu t’abandonnes
Coincé du cul ? Libido en berne ? Souviens toi, la douceur des femmes !
Crois tu que pour quelques euros offerts tu y perdrais ta petite âme

Parlez moi d’amour !
Ma sirène, au secours,
Bourre toujours entre deux tours
Mon cauchemar, ma muse noire, pétard
S’astique encore entre deux phares
Son corps libidineux, mon dieu,
résonne creux entre deux queues
Cafés cafards, cauchemars blafards, vagin vachard,
De ressasser toujours en boucle cette vieille histoire

Ce français frustre et fragile fredonne une affreuse fredaine frelatée,
Il s’affiche, pathétique, inesthétique, d’un affligeant affront envoûté
Ce pauvre chéri déchiré ne cherche pas à plaire à la chair peu chère
Il s’échine juste à charcuter son cœur en charpie,
Pour chanson cyclique, cynique une vieille chimère
Mauvaise affaire, mauvais à s’faire
Hurlent les africaines dégoûtées

Tric trac troc
Torrides femmes d’Afrique
Fric, frasque, froc
Sordides plaisirs chimériques
Criques, crack, coke
Parlez moi d’amours exotiques
Clic clac - choc
Libérez moi de cette sirène hystérique
Tic tac toc,
Et cette pendule d’argent
Qui hurle toujours dans son coin « au suivant »


Pathétique, tristes Tropiques, je sais, je sais la tristesse du fond …
Tiens, un petit dernier, une fois lancés …


Les cris durent

Journal de bord, journal de vie, journal intime,
Et de l’offrir à lire quelle impudeur
Frontières ! Qui parlait d’indécences

Acides relectures assassines, écritures à l’estime
Le verbe rivé sur le moi et cette narcissique douleur,
De l’existence, toutes ces évidences !

Passions enfantines ! Surveille les mots où tu t’abîmes,
Et garde pour toi ces vulgaires rancœurs
Censure toi, me susurre l’expérience

Car écrire c’est se découvrir, se définir, peu en importe la rime,
Les mots mal écrits ont cette valeur,
Qu’ils vibrent, puants, en permanence

Et longues dents aux femmes libres de France !

Non, sérieux, juste lisser, vernir les apparences,
Soliloque solitaire d’un navigateur célibataire
S’offrir ou se taire, ou mentir pour mieux plaire
Mais qui est donc l’adversaire,
Qui parlait de sinistres miroirs
Ecritures …



Dring, fin de l’entracte faux poétique.
Merveilleuse Dakar, décris nous Gilles, sans détours, exercice du jour … Sans détours bon, vous l’aurez voulu : « Dakar c’est moche et puis voilà ». Comment ça ne suffit pas ? Ah, ça non plus ça ne se dit pas ?

Le cœur de Dakar c’est la place de l’indépendance. Un grand parc sec en son centre, quelques bancs, un monument aux morts, quelques grands arbres … Le parc est bordés d’immeubles hétéroclites, sans charmes ni harmonie. Se retrouvent là, adresse de prestige oblige, les principales banques et assurances, quelques administrations (les affaires maritimes), de grandes enseignes mondiales, le seul supermarché de la ville (un Champion) … Au pied des bâtiments une énorme avenue de 5 voies, l’on y roule au pas, en sens unique, ça entoure le parc, le bordel là dedans pour passer … Tous les terminus de bus semblent aboutit ici, place de l’indépendance, il est où ce foutu bus N° 15 tout délabré et surchargé qui me ramènera à la plage ? Fumées toxiques, cacophonie hystérique, accompagnateurs autoproclamés dithyrambiques , euh c’est par où la sortie ??? C’est un peu ça Dakar, je le crains …

J’y venais pour tirer de l’argent, acheter mes peintures … Je n’ai pas trouvé le coin des petits cafés sympa. J’ai entraperçu quelques vieux bâtiments coloniaux : La gouvernance, l’Hôtel de ville, la vieille gare ferroviaire …La médina autours de la grande mosquée est jolie, typique … Sinon commerces, commerces, commerces, l’impression que chaque quartier s’organise autours d’un corps de métier : Quincailliers, bijoutiers, charbonniers, couturiers, alimentaire en gros … Le marché de Sandaga ou le marché couvert Kermel pour les produits frais …

J’ai acheté un baobab nain, à un marchand « à pied » qui m’a suivi pendant des heures, pour 2000 francs (3€), la première plante de l’Atao. Survivra t’il en mer ?

Difficile de ne pas se faire accompagner.
Peu d’endroit où se reposer.
Généralement chargé de tous mes achats.
L’immense port de commerce bloque tout accès à la mer sur des kilomètres.
Dakar 4 millions d’habitants.

J’aurais voulu louer une petite moto, pour visiter chaque quartier à mon rythme, avec un plan. Mais 25 € par jour, j’en abandonne l’idée.
Et puis il y a ce foutu chantier …

Je n’arrive décidément pas à prendre de photos ici… Pudeurs ? Les scènes de vie sont belles ici, couleurs, regards … Les sénégalais ont horreur qu’on leur vole leur image vite fait comme ça, à l’arrache, je les comprends bien. Ils savent te dire très clairement qu’ils n’apprécient pas, et si, au final, à la rigolade il acceptent le cliché ils te prennent de ces poses pas possibles pas naturelles du tout, misère … Pas de jolies photos depuis longtemps.

Le quartier Hann, à proximité du CVD, est les seul quartier où j’ai traîné un peu mes guêtres, pris le temps de vivre, ouvert un peu les yeux « à la vie » … Malgré la présence de la criée, ce quartier est considéré comme semi résidentiel, toutes les résidences en bord d’eau appartiennent, paraît t’il, à des toubabs … La route principale de Hann, en direction du centre de Dakar est la seule goudronnée, toutes les autres sont en sable, les pistes à 7 Km du centre ville, vous voyez ? On y trouves du pain français, des livres, de la viande fraîche (bien « mouchées »), de la viande surgelé à la découpe, des produits frais, du poisson, des cafés internet … De tout en fait, réparti en mille petites boutiques…
Un centre équestre où se pavanent en trot levé de superbes écuyères « Séné gauloises » blondes, hautaines et bien roulées … Les porteurs de poissons fatigués à 3000 Fr par jour… Les riches et oisifs plaisanciers du CVD, hum … Décalages …

Et puis Zut à la fin je ne sais plus quoi dire moi sur Dakar …


Quelques mots encore sur le CVD, le Club nautique, qui a été mon havre, mon abri, mon « home », mon atelier, mon « hôtel club à Dakar » … J’ai tout adoré, adopté, le concept, l’ambiance, les services … Je me damnerais pour avoir les moyens de créer et de gérer un espace comme ça, quelque part ailleurs dans le monde … Le personnel local, les vacataires spécialisés, les autorités locales, l’aide aux plaisanciers …

Le CVD a été crée avant l’indépendance du Sénégal, c’est une association 1901, à but non lucratif, structure juridique bien française … Les bâtiments et terrains attenants sont une donation de quelque ancien riche plaisancier passionné, partageur … L’association a été créé autours de cette résidence, de ce mouillage, il y a plus de 70 ans, avec je suppose pour mission première de « promouvoir et faciliter les activités nautiques de plaisance au Sénégal » ... Et pérenniser la structure, comme on dit là bas, chez nous … Je suis donc devenu adhérent, je paie une cotisation…

Le conseil d’administration est élu tous les ans, il décide donc, pour son année d’exercice, de l’orientation des recettes de l’association (les droits de mouillages, les bénéfices du bar …), au coup par coup donc, année après année, depuis au moins 70 ans ... L’association gère une vingtaine d’employés sénégalais (passeurs, gardiens, lingères, barman, ouvriers d’entretien et de maintenance, secrétariat …), une vingtaine de familles donc, c’est pas rien…

En tant qu’adhérent, j’ai été invité à voter pour nommer les administrateurs du Club pour cette année. Ne peuvent se présenter que les adhérents de longue date (toubabs plaisanciers), plus d’un an je crois … Ne votent les adhérents présents (les autres plaisanciers), il y a en ce moment qu’une quinzaine de bateaux habités (une centaine en haute saison), une quinzaine de votants donc. Une trentaine de voiliers hivernent ici, sous bonne garde des employés « du cercle », contre rétribution … Les administrateurs se disent bénévoles. J’ai voté pour l’ancien président, c’était le seul gars qui se présentait de tout façon. Et puis c’est bien ici, faut pas changer les choses … Vous avez des problèmes de ressources les gars, il y aurait tellement de services à développer …
« L’édifice » paraît fragile, mais cette foutue association a bien traversé les chamboulements de l’indépendances, la corruption dite chronique de toutes les administrations locales …

Un havre pour les plaisanciers de passages, en quelques mots, les services « qu’ils » proposent sont …

En premier lieu les services du passeur ... Vous vous imaginez, dans une petite barque en bord de plage, en ville, laisser votre annexe à 2000 € sur la plage est inenvisageable … « Passeur, passeur de l’Atao tu peux venir me chercher s’il te plais … », petite phrase routinière à la VHF. « Gilles, Gilles bien reçu, je viens te chercher tout de suite … » petite réponse bien sympathique … Cinq minutes plus tard une petite barque en barque en bois aborde l’Atao. stable, solide … C’est avec la barque du passeur qu’on a amené mon moteur à terre. Bonheur de « petit service » à développer en France … J’adore ce service de navettes !
Deux chariots pour sortir de l’eau
Un petit bar bien sympa
Une liste d’ouvriers spécialisés, référencés
Une cuisine fort bien équipée (un coin barbecue pour les poissons et autres langoustes achetés au marché),
Des douches, des sanitaires
Un atelier de bricolage, équipés d’étaux, l’électricité,
Une connexion WIFI internet gratuite, au bar … Faible débit, souvent en panne.
Des bacs, des cordes à sécher, l’eau du puit. Je me suis tapé plus 20 sacs de linge.
Une tonne à eau pour remplir les réservoir d’eau potables
Du gaz, du gazoil, de l’essence
Quelques casiers à terre que l’on peut louer pour une somme modique
Un petit Shischandler (magasin de materiel nautique) qui n’a rien en stock mais peut tout commander à travers le monde (à des prix, euh, normaux + frais de port …).

Passeur, passeur, je sais déjà que dans mes rêves parisiens tu me manqueras …
Que dire de plus je sèche …


Alleye, j’enchaîne, loin des vicissitudes de Dakar, mais ça s’est passé là et, au bout du compte, ce sont les petits détails qui créent l’ambiance d’un voyage, donc la suite s’intitulera …

Ode à mon chien, chien …

Je sais, je sais, je deviens « gagatos » avec cet animal … 11 années de vie commune, dont 8 à Paris, petit pipi du matin, et du soir, 15 minutes à se glacer les miches le soir, direction la place du Guatemala, derrière l’église des « Saints augustins » dans le 8ème. Pour elle cette escapade avec l’Atao c’est la totale aventure, la mer, les îles, la savane, les chacals, les hyènes …

Pourtant ces derniers jours elle a morflé un peu, dans son orgueil de chien chien … Parmi les chiens des gens dits civilisés, au pays des animaux domestiques donc, elle serait plutôt du genre dominante, la pepette … 10 kilos toute mouillée, 30 cm de haut, mais archi vive, petite femelle chieuse …

Je me souviens, nous débarquions pour la première sur la plage de Dakar, après 5 jours de mer, la traversée depuis le Cap Vert. J’ai les mains chargées de « trucs », les poubelles je suppose. Roxao hume avec délices toutes les merdes accumulées sur l’une des plage es plus polluées du monde. Les pattes bien plantées dans le sol enfin stable, première pisse libératrice… Un pur moment de bonheur, enfin je suppose.
Un drôle de hurlement là bas, pas loin, de chien. « Tiens des copains indigènes » pense ma Roxao aux anges, en remuant la queue. Puis ça a été la curée, inattendue …
3 puis 5 puis 10, gros chiens jaunes pouilleux, jaunes de la pointe du poil, en passant par les yeux, les dents, surgissent, babines au vent … Ils se ruent sur ma pauvre chienne, éberluée ... Pack compact de corps canins, jaune. Ma Roxao là dessous, claquements de mâchoires, grognements sourds, c’est l’hallali, ça y est elle morte, bouffée … Bon mais quand même, il faut réagir, aller cueillir les restes, euh, prudemment … Je prends des caillasses, je m’approche en hurlant sur la masse pouilleuse, coup de bol ils se cassent, les chiens jaunes …
Sous la masse émerge, les 4 pattes en l’air, totale soumission, ma Roxao grelottante, l’œil dilaté de la plus grosse trouille de sa vie, indemne … Son poil est couvert de bave gluante mais rien, pas une égratignure, même pas une puce au final … Ils sont bien urbains au bout du compte, ces foutus chiens sauvages de la plage de Dakar. Chanceuse Roxao.
La plage est leur territoire, une meute d’une vingtaine « d’éléments », plus pouilleux les uns que les autres, enfin certains plus que d’autres (niveau pouillardise …) … En fait ces chiens vivent en parfaite harmonie avec les habitants de la plage, les pêcheurs, les chevaux, quelques mobylettes passent là, les sportifs qui quotidiennement s’entraînent sur la plage (le culte du corps ici chez les gars, ils sont … fatigant). Juste les chiens, ils ne tolèrent pas les autres chiens sauvages, les chats, les rats … Systématiquement donc, pour chaque traversée de cette foutue plage il faudra porter Roxao, jusqu’à l’enceinte du CVD.

Arrivée là, où les autres chiens n’ont pas droit de cité, les vigiles leurs jettent des pierres, je libère « ma parisienne », où elle s’approprie rapidement le territoire… Au CVD, la « propriété », d’un demi hectare environ, est clairement délimitée par quelques murets et grillages, et autres choses sûrement, odeurs … Les chiens jaunes ne rentrent pas là, elle est ici chez elle ma princesse, enfin, pouvoir pisser l’esprit libre, humer fleurettes ...
Le problème, c’est qu’on le l’a pas attendue ma bebelle, pour s’approprier l’endroit. Et ici en fait, figurez vous, c’est le territoire des chats … Etranges communautés animales, aux chiens jaunes la plage, le CVD pour les chats, telle est la loi, non écrite … Ici elle est « l’ennemi atavique »,les chats le lui font bien sentir. Mais, pas dégonflée ma pepette, elle non plus elle peux pas les blairer les chats, mais alors ça pas du tout …
Cavalcades infernales les premiers jours, elle fait place nette tous les matins, de chats. Elle course tout ce qui bouge, elle ne chope jamais rien, toujours à la limite, les « victimes » s’échappent toujours, feulant fort, grimpant au premier palmier venu, se perdant dans les méandres de quelque bougainvillier … Roxao fait ça pour se marrer, le plaisir de la chasse, la montée d’adrénaline, je ne sais pas, je suppose … Je ne l’ai jamais vu mordre qui ou quoi que ce soit, au sang, de là à tuer, il est un monde... Je lui donne à manger tous les jours après tout, pourquoi diable ???
Parmi les adhérents (humains) du « cercle de Voile » elle a ses fans. Beaucoup estiment qu’il y a trop de chats ici, Ils s’entassent, par grappe de 6, autours des tables, mendiant haut et fort les restes de ton Tiéboudienne de midi. Un peu de calme enfin, vive Roxao chien « chat seresse » … Mais il en est d’autres des adhérents (humains toujours) qui aiment bien les chats, eux, ils avaient leurs petites habitudes, ils leurs donnaient bien volontiers les reliefs de leurs repas. Ils tremblent pour chaque poursuite de ma furie. Ils haïssent mon chien, et moi aussi, à travers elle, « il ne pourrait pas le maîtriser son chien, couillon de Toubab qui se croit tout permis » … Pas grave, nous avons connus d’autres vipères si civilisées …
En fait je laisse faire, le truc m’intrigue. Ce ne sont pas des chats de gnognote ici, ils savent se battre, cela se voit, aux cicatrices… Le « personnel » du CVD observe aussi en souriant, ils les connaissent bien ces chats, il les ont vu naître, mourir, ils vivent avec, les vivants et les morts, c’est la vie quoi, le grand bordel. Ces petits combats visiblement les amusent, ça fait de l’animation …
Un matin, j’entends Roxao qui s’excite toute seule dans un coin, je m’approche, intrigué ... Elle vient de coincer un bébé chat, au pied d’un mur, c’est pas bien ... Elle aboie en boucle, saoulée par ses propres hurlements, le chaton terrorisé à quelques centimètres de son museau. Et on fait quoi maintenant ???
Une boule fauve, noire et marron, surgit d’on ne sait où, lui saute à la gueule … C’est la maman, toutes griffes dehors protégeant sa progéniture, Roxao n’a rien vu venir, elle morfle … Elle arrive finalement à se débiner, elle court vers moi, en couinant, la queue entre les jambes, première branlée.
Les chats, ça parle, entre eux, si si je vous jure !! Le lendemain Roxao se précipite pour faire le petit ménage habituel. Les chats ne fuient plus, dos ronds, griffes à l’air … Deuxième branlée, puis troisième … Pendant 15 jours Roxao a les oreilles, le museau tout griffé. Bouffée par les chiens, puis les chats, ma pauvre chienne, soit disant dominatrice, elle fait de drôle de rêves en ce moment, en couinant …
Je l’attache plus souvent, ses chaleurs la turlupinent en ce moment. La maman chat vient souvent la narguer, aux limites de sa laisse, avec toute sa progéniture, pour leurs apprendre. J’ai surpris encore deux trois bastons entre eux, et c’était pas pour rire …

°°° / °°° A suivre

6.6.09

Quelques photos de Dakar


Le mouillage de Anse Hann
Vu (euh) du bar



La coque de l'Atao au Radoub
On dirait de l'art parfois
ou
Coquillages et crustacés

Pécheur Dakarois
Au retour d'une longue nuit de pêche

Les ingrédients du Tiéboudième
Manque le riz cassé

La plage de Hann
A l'heure de la prière


Gosses de pécheurs
Que voulez vous ils ont ça dans le sang?


Centre équestre de Dakar
Roxao impassible n'est plus à une bestiole près


Dakar, vu de mon porte monnaie

01/06/2009 Marigot de N’dangan
Sur le fleuve Siné Saloum, Sénégal

Sur le fleuve Siné Saloum depuis prés de 20 jours. 7H00 du matin, lever de soleil, les baobabs embrumés s’étiolent sur la berge basse de sable blanc, Mangroves, marigot de N’dangan.
Je n’ai pas touché à un stylo depuis mon arrivée à Dakar, bientôt deux mois … Fastidieuses réécritures, horrible miroir, se raconter à l’usure, tellement narcissique. Et puis ce gros chantier, à Dakar ! Et puis l’Afrique, noire, le Sénégal, les sénégalais, quelle histoire … Deux mois de sensations, illusions, consommations et autres tentations … Toubab je suis ici ! On m’octroie parfois, au vu de mon bronzage, le titre honorifique de « Séné Gaulois », le nom que les sénégalais donnent aux toubabs natifs, à ceux qui prennent racine … Deux moi, je ne me sens pas vraiment capable d’écrire, de décrire, de résumer, cette partie du voyage.

Siné Saloum, Salamaleikum ... A trois encablures de mon mouillage se trouve le petit débarquadère en bois du village de Ndangane. Pirogues de pécheurs aux pirogues débordants de filets de toutes couleurs (vert, bleu, rouge, jaunes), barques de transports publics chargées de femmes en boubous colorés, d’enfants acrobates vont et viennent autours de l’Atao. Je suis assis sur le pont, profitant de la fraîcheur du matin, café touba aux lèvres, douce matinée du monde … Et ce bon vieux cahier pour compagnie … Petits bonjours aux curieux des pirogues par ci, bon gros Salamaleikum par là, bien ba,s aux équipages de pécheurs sur leurs longues pirogues de plus de trente mètres qui reviennent de je ne sais quelle longue campagne, sans pont, la pirogue …
Trois voiliers toubabs ancrés au mouillage ici, ils hivernent, sous la bonne garde de pêcheurs Sérères (c’est la tribu locale), en accord avec le chef du village …
Le petit Ketch bleu de mon pote Alain à ma proue. Deux pélicans à ma gauche, sur la berge une charrette à cheval bringuebale …

Et puis voilà, écrire m’ennuie !!! Mais bon il y a ce foutu blog …
Bâcler un petit truc rapide sur Dakar, pour la cohérence du truc !!!


Dakar donc ???
J’y suis resté 5 semaines, 50 jours …
Au Cercle de Voile de Dakar, le « CVD » pour les intimes, j’y reviendrais sûrement. Le lieu dit se nomme Hann Plage, petit mouillage situé à 7 kilomètres du centre ville de Dakar, bien abrité derrière l’énorme infrastructure du port de Fret et de Pêche de la ville.
Une des plages les plus polluée du monde paraît t’il …
Moi je ne trouve pas tant que ça, j’ai même trouvé l’endroit bien sympas …
Euh qu’en dire ? Par où commencer ???
Qu’est ce que j’y ai foutu ?

Et bien déjà, le fait le plus marquant pour moi, humble marin itinérant, c’est que je crois bien y avoir claqué deux millions trois cent mille francs, CFA ok, mais c’est énorme quand même, près de 23 000 francs français, 3500 € ... Cela représente un an et demi de salaire net d’un journalier Dakarois que j’ai pu embaucher ici, et encore ils ont un bon boulot ici, avec les toubabs …

Ouch !!! D’où viennent t’ils ces 3500€, par quel miracle ?
Empruntés à ma mère ! Bénie soit t’elle ! Là encore je n’ai pas les mots qu’il faut. Tu sais Mum, la vie ! Merci ! Je rembourserais parole …

Et se précisent les cruels écueils du retour. Rentrer et risquer de perdre mon bel Atao, pour rembourser les impôts en retard, les emprunts familiaux, travailler pour de l’argent, quelle idée d’avoir inventé la réalité … BRR, j’en ai froid dans le dos par avance. Que serais je si je ne suis plus le Capitaine de mon petit rafiot ? Perdre la seule chose que je possède dans ce vaste monde incertain … Ma bulle, mon trésor, mon espace privé, mon jardin secret, quelques mètres carrés à moi. C’est à moi ! Moi c’est ça ! Vendre, Paris rue de Rome ?

(Page blanche)
J’en étais où ? Mum ? Dakar ? Chantier ?
Mum, mum encore tu sais, toute ma gratitude …

Dakar pour moi ça a été d’abord ce chantier. Alors en avant…
Ou De l’art de claquer 3500 € à Dakar :

Pour 1200 € j’ai acheté un nouveau moteur, Peugeot bien sûr, d’occasion bien entendu, un vieux moteur récupéré sur une 307 je crois … Le prix là c’est « tout compris », pose, dépose, remarinisation, achat d’un bas moteur, courroies neuves, filtres, joints (de culasse) et autres huiles … 80 % des pièces, périphériques, la tête de culasse proviennent des (beaux) restes de mon ancien moteur. Juste a été changé le bas moteur, le bloc, le vilebrequin, les bielles … J’ai pu suivre les différentes étapes du travail, entrailles mécaniques, tout y est si simple quand on t’explique, si organisé, si cohérent, si … Machiavélique …

L’inverseur (la boite de vitesse adaptée marine) était grippé. Il leur a fallu trois jours pour le déposer sans dommage. Patience et système D, en France personne n’aurais pris le temps, j’en suis certain, il eu fallu changer l’inverseur (600 à 700 € pièce).

J’ai donc vu le cœur de ce moteur, de l’intérieur, le travail se faire et se défaire, puis se recomposer peu à peu, là sous mes yeux. Génie mécanique, magie domestique ! Sentiment d’en savoir encore moins qu’avant, et pourtant …

Mes plus sincères remerciement à Aruna, le responsable de l’atelier mécanique du CVD… Un magicien de la mécanique, spécialisé dans les moteurs marins … Je n’aurais pas pu tomber mieux, je crois … Il disposait de toutes les facilités du club, les navettes du passeur pour amener le moteur à terre, atelier face au mouillage … C’est également lui qui gère le planning des chariots de levage et les sorties d’eau des différents bateaux, ce qui a permis de coordonner le chantier de calfatage et la remise en place du moteur à terre (levé par un bulldozer de passage) …

Pour 200 € de moins que le devis (oral, à l’africaine) d’Aruna, j’avais trouvé un autre mécano qui acceptait de prendre en charge ce chantier, se disait prêt à remariniser un moteur Peugeot. Mais ils n’avait jamais fait ce travail, aucune expérience des spécificités propres aux moteurs de bateaux. Il ne possédait pas de barque pour transporter le moteur, d’autres frais en aurait découlé. Pas eu confiance … Pour Aruna, ce job a été un jeu d’enfant. Pour l’instant j’ai utilisé ce nouveau moteur pendant plus de trente heures sans qu’il flanche …

En fait, pour être tout à fait franc, nobody’s perfect, il y a bien encore quelques pépins sur ce moteur :
Le contacteur (l’endroit où l’on tourne la clé) semble avoir un mauvais contact … Il ne faisait pas parti des « trucs » à changer … Par deux fois, par temps humide, le moteur s’est arrêté d’un coup … En tentant de le redémarrer à la clé, rien, aucune lumière sur le tableau de bord, aucune réaction, rien … Par deux fois, « c’est » revenu, le jus, comme par enchantement …
Et je trouve qu’il consomme encore trop de liquide de refroidissement, les « équilibres » devraient être faits maintenant (encore ½ litre toutes les 10 heures de fonctionnement) …
Tous les voyants du tableau de bord fonctionnent désormais (pression d’huile, température, charge batterie, pré chauffage …), sauf celui du « compte tours » moteur, pour cause d’un contact défaillant dans l’alternateur, ce n’est pas primordial, mais bon …

J’ai un moteur depuis un mois, qui tourne ! Ca change tout, la vie à bord, plus de problème d’électricité (les batteries rechargée régulièrement semblent reprendre vie), je dispose de tous mes instruments de bord, de mes feux de nuit, ça vous améliore la vie d’un marin, ça alors M’ssieurs dames, un bon moteur …

Bref voilà pour ce foutu moteur, il fallait bien en parler.
Mais pourvu, pourvu, pourvu que l’on en parle jamais plus !
Bon continuons sur le chantier de Dakar, et ma foutue dépense de 3 500 €uros …

J’ai embauché deux jeunes « menuisiers », journaliers au CVD, puis un peintre …
12 jours à deux personnes pour 250 €

Dans la pièce commune du CVD (le club nautique), au bar donc (photo de la vue ?) il est un petit panneau d’information où l’on affiche les photos, noms et spécialités techniques de différents prestataires conseillés et plébiscités par les anciens plaisanciers et responsables du club. Sur cette liste on y trouve tous les corps de métiers : mécaniciens, menuisiers, stratifieurs, soudeurs, plongeurs, peintres … Au bas du tableau est précisé que le salaire moyen quotidien (à négocier suivant la tâche) est fixé à 5 000 francs CFA par jour (50 francs français, 8 €uros par jour), pour 8h00 par jour, qualifié le travail souvent. Vous en pensez quoi ?

En fait c’est 4500 Francs + 500 francs pour le « Diep », le tiboudieme, l’assiette de riz et poisson quotidien, que je déguste également chaque jour depuis mon arrivée. Le « Diep » est payable au quotidien, en cash bien sûr, juste avant la pause de midi … Le reste sera payé en fin de semaine, en cash également. Quand je pense que je trouve ma vie un peu précaire, eux travaillent pour le repas de midi …
C’est donc sur ces bonnes (et néanmoins drôles de …) dispositions que j’ai embauché Omar, puis Denis puis par la suite El Hadj, le peintre.
5000 Fr * 12 jours * 2 personnes + quelques petits pourboires = 250 €.
J’ai encore du mal à y croire.

Bref, avec ma petite équipe, avec les gars, et ma connaissance du bateau quand même, on a pu faire un travail du tonnerre de Brest, vraiment efficace. C’était vraiment nécessaire !!!


Sortie de l’eau de l’Atao.
Sur un chariot de plage, une technique que je ne connaissais pas encore. Après le chariot ultra moderne du port des Minimes, après la grue de Marans, le Travel lift de Lisbonne, les quais à calfat de « Graciosa » aux Canaries (Dire que ça ne fait que 2 ans et 5 mois que j’ai acheté ce bateau), me voilà servi « au chariot » à Dakar …

C’est une simple remorque métallique basse, équipée de huit gros pneus de camion, que l’on déplace grâce à un treuil sans fin et un gros moteur solidement arrimé à la plage. La remarque est immergée dans l’eau de mer à marée haute, le bateau s’approche en flottant, s’arrime aux fixations transversales de la remorque, puis doucement, grâce au treuil, on remonte l’ensemble sur la plage, comme sur des roulettes … Ca a l’air simple comme ça …
Sauf que moi, je n’avais pas de moteur, il a fallu me remorquer. Un premier bateau juste remis à l’eau à déhaler, il faut tenir compte de la hauteur d’eau, de l’horaire des marées … Il fait presque nuit noire quand l’Atao approche, je n’y vois presque rien, ébloui par les lumières de la plage … L’Atao tracté par le passeur, un peu vite pensé je … Soudainement il me lâche tout près des ferrailles du chariot. Le canote poursuis sur son ère et, délicatement, viens se déposer dans le lit douillet du chariot. Yes, je souffle. On arrime le bateau sur le bastringue et « fouette cocher », ramenez moi ce chariot à terre !
Et là, « Brout brout brout » on entend du moteur de la plage qui s’étouffe, le palan qui couine, grince, rien ne bouge … Coincé ! Je crois avoir déjà précisé que la plage est l’une des plus polluée du monde, le temps que descende le premier bateau et que l’Atao s’arrime, des bouts de filets, de tissus, de sacs plastiques se sont pris dans le treuil, dans les roues du chariot et ça bloque tout … Et les voilà, à trois, à presque 9h00 du soir nuit noire, à plonger en apnée dans ce cloaque innommable pour libérer le système. Chapeau bas les gars …
Vers 22h30 je suis à Terre …

Cette sortie d’eau, aller et retour, six jours d’immobilisation du chariot (8 € par jour), échelles et tréteaux à disposition, eau douce (non potable) et électricité à volonté, un petit atelier (gardé !!) à disposition dans le Club
Coût total de la sortie d’eau : 110 € (70 000 Fr CFA)


Calfatage.
Une fois le bateau débarrassé de sa barbe d’algues et de coquillages (merci El Hadj héhé) « on » cherche partout l’origine de ma voie d’eau … Alain, un nouveau pote, Capitaine du Babette, joli petit ketch en bois moulé, qui est charpentier marine dans « le civil » me propose son œil d’expert dans ce diagnostic de ma coque, pour déterminer l’ampleur des dégâts.
Les cales sont encore pleines d’eaux de mer. Deux évidences sautent à l’œil de suite un goutte à goutte régulier à bâbord sous la vanne des chiottes, puis un léger suintement à tribord sur l’un des calfats que j’avais déjà repris à Lisbonne, que j’avais scellé au sykaflex (et non au mastic de vitrier) faute de disposer de suffisamment de temps de séchage ..
Alain me montre le « geste » du calfatage, tourner le coton, faire des petites boucles, les enfoncer en force un peu de biais, son du maillet (le marteau qui chante), agrandir la forme des boucles si l’espace « à boucher » devient plus important … Conseils simples, basiques, qui ressemblent à l’évidence. Au son, au toucher, à la vue on comprends que c’est vraiment cette étoupe de coton, et non le mastic que l’on ajoute ensuite (hum j’y reviendrais), qui assure l’étanchéité entre les différents bordés.
Evidence ou pas, ce n’est vraiment pas comme ça que j’ai procédé à Lisbonne, Alain se fout de ma gueule, légitimement j’en ai bien peur, en défaisant la ligne suintante. Bref, outre les deux lignes visibles, je décide de reprendre, dans les règles, mon travail de Lisbonne. Ce qui, au final ne représente pas plus de 6 à 7 mètres de reprise de calfat.
J’ai du coton de qualité acheté à la Rochelle, le maillet, les outils. Me manque un pot de peinture de minium et du mastic de Lin, que je trouve facilement à Dakar …
Ce n’était pas le bon mastic, il a fondu !!!
Mais ça c’est une autre histoire …
Coût total du calfatage 30 €


Peintures et antifouling
Je (fais) repeins (dre) les œuvres mortes (partie de la coque à l’air) avec une laque glycéro mono composante extérieure blanc brillant de bonne qualité (30€ les 3 pots au magasin « La Ségneurie » de Dakar, où les adhérents du CVD on 30% de remise).
Et j’achète au CVD, au prix de gros paraît t’il, une peinture antifouling de couleur grenat sombre qui s’accorde très bien avec les acajou du pont je trouve. (8 litres à 5000 Fr CFA = 60 €). La coque a tout bu en une couche …
Rehaussement de la ligne de flottaison de 10 centimètres.
Quelques pinceaux, grattoirs, scotch en quantité, diluants
Coût total des peintures 130 euros


Lasure intégrale (ou mon petit luxe)

« On » a décapé quasiment tous les vernis de pont, au bois, de nouveau, les listons extérieurs, les hiloires … Puis j’y ai appliqué au chiffon une fine couche de lasure mate, teintée acajou. Et c’est tout, niveau protection du bois, moi ça me semble bien, on verra bien comme ça vieillira (hum, ou pas) …

J’ai déjà fais ce travail seul, il y a un peu plus d’un an, en 8 couches, ponçage grain fin toutes les deux couches : 2 primaires, 2 fonds dur, 2 vernis epoxy puis 2 mono composants de base pour les UV paraît t’il... J’avais choisi un vernis epoxy, que l’on m’avait offert (une valeur de plus de 1000 €), un cadeau de roi ... Un vernis révolutionnaire, un vernis des temps moderne qui devait tenir des années … Et mon cul c’est du poulet ? Brésilien ?
Tous ces vernis en vrac en un an, en plusieurs points le bois noircissait mal sainement. Et il fallait reprendre l’étanchéité des hublots !!! On a tout enlevé, cerclages, hublots … Cette partie du chantier s’est déroulé au mouillage, sur l’eau donc, les vagues, le vent, le soleil …
Malgré mon générateur et mes outils électriques (ponceuse orbitale, ponceuse d’angle) Omar et Denis ont presque tout décapé à la main, avec un simple grattoir plat, qu’ils aiguisaient à terre, le matin et sur la pause de midi … D’une efficacité redoutable au final.

Omar, le menuisier, a 24 ans. Il revient juste du Brésil où il a passé 4 mois. Il est parti d’ici sur une Caïque pontée de 30 mètres comme équipier, traversant l’Atlantique. Il avait assumé auparavant la partie menuiserie du chantier qui a duré presque un an lors de la rénovation de cette Caïque. Je le paie 8 € par jour ?

Cette lasure a peut être été un surcoût inutile, pour la sécurité du moment, mais un sacré investissement sur l’avenir. Et si il fallait vraiment vendre l’Atao au retour ? Pour la maintenance courante les lasure sont bien plus aisées à entretenir, et puis ça pourrissait merde, étanchéité … Et j’ai fait bosser des gars ici c’est bien !

J’ai vidé trois cartouches de Sykaflex (joint de bouchage polymère noir spécial bois) dans tous les petits coins, petits angles, chaque jonction, progressivement, proprement, avec scotch et tout et tout, avant les lasures … Si de l’eau rentre encore du pont je … Sécherais !

5 cartouches de Sykaflex à 4000 pièce, 5 litres de lasure (il en reste la moitié) 20000, 2 cartouches silicones (pour les hublots) à 2000 pièce, des tas de papiers de verre pour les ponçages 30000 (les gros ronds Bosch sont très chers) + quelques trucs que j’oublie …
Coût total des lasures et étanchéité de pont 150 euros
+ 120 euro pour Omar et Denis …

L’Atao a de la Gueule, là où il faut !!
Marre d’écrire, marre de ré écrire …

Bon revenons à nos moutons (Page neuve) chantier


Le Safran
Nous aborderons donc un autre point sensible, de sécurité même, un sujet délicat, la petite cerise surprise de ce chantier, et qui m’a offert de sacré sueurs froides rétrospectives, il s’agit donc … Du Safran ! Non pas l’épice non, le safran est la partie immergée du gouvernail, la planche sous l’eau qui bascule de gauche à droite pour diriger le bateau. Je savais déjà que l’extrémité de l’axe qui le retient au bateau (l’étambot je crois) avait tendance à s’user. A marans j’avais déjà déposé ce safran pour rajouter une bague inox pour limiter le jeu, compenser l’usure. De 35 millimètres de tube plein en acier, il restait encore 20 bon millimètres de bon acier pour maintenir l’ensemble, pas de quoi s’inquiéter … Mais ce détail me trottait dans la tête, un long chantier déjà …
Je vérifie ici, il reste à peine 7 Mm d’acier, sur un axe supposer faire 3,5 Cm d’épaisseur, sur cet axe se concentrent touts les efforts du gouvernail. Un miracle que ça ai tenu jusqu’ici. J’étais à deux doigts de perdre mon gouvernail, encore un truc que je n’avais même pas imaginé possible …

Il faut donc démonter ce foutu Safran, il pèse bien ses 80 Kg à lui seul, un système de vis opposé complètement débile nous fais perdre un temps de dingue. Couper l’axe à la meuleuse pour souder sur du métal sain … Diallo, le soudeur, de son initiative, ajoute une petite charnière à l’axe, pour rigidifier la soudure, qui se boulonne dans le bois …

Un point de bois pourri au milieu du Safran. Il faut creuser, tailler et coller un remaillet (une pièce en bois) à la colle epoxy. De même pour couvrir et intégrer les nouvelles charnières. Peinture. J’ai cru devenir fou en reposant le safran … Foutues vis opposées.

Coût total Safran 35 €, pour la soudure et la charnière ...
Colle, pièces de bois, résine epoxy, peintures que j’avais en stock
Et beaucoup de temps, à plusieurs, si j’avais été seul j’y serais encore.
(Re page neuve – chantier …)


Le balcon avant.

Ce foutu balcon était tordu, instable, difficile de vraiment compter sur lui et de s’y appuyer lors des changements de foc. Gênant vraiment, par gros temps …
Au ponton, à la Goméra, j’avais mis le bateau Cul à Terre, pour réparer mon régulateur d’allure lui même victime d’une autre abordage (tiens je les dénonce les potes de Silalune, ils sont loin désormais, au brésil, intouchables, trans océaniens … Bises si vous me lisez).
Bref j’étais sur le ponton, à 100 mètres du bateau, un pote voisin accours vers moi, « tu viens de te faire tamponner », je reviens précipitamment vers mon bateau qui tremble encore du choc. C’est un voilier de location, il a percuté à l’avant cette fois, tordant mon balcon … J’ai juste le temps de vois le Skipper du bateau, un anglais je crois, me faire un petit signe de la main, des petits ronds en boucle, le doigt tendu, histoire de dire « je reviens plus tard ». Bien sûr il n’est jamais revenu l’enfoiré ! Qu’auriez vous voulu que le Capitaine fasse (fisse ? merde) ? Sans moteur … Tenté d ‘expliquer la chose à la capitainerie avec mes témoins, soudain leur espagnol devenait plus confus, mais au bout du compte il ne restait plus comme recours que de leur courir après .. Ou tenter de réparer à l’arrache, ce que je fis (la je crois que je suis bon).

Bref l’arrache c’est pas stable … Il a fallu le démonter, le détordre à terre avec des étaux et une masse, à vue de nez, le ressouder chouya en deux endroits … J’en ai profité pour changer les deux feux avants (généreusement offerts par Alain le capitaine du Ouanagogo, merci encore), les anciens prenant l’eau régulièrement claquant les ampoules …
Les câbles électriques de ces feux passent dans le tube inox du balcon, lors des soudures ces cables ont fondus, en se collant à l’intérieur. Il a fallu les arracher, en faire passer d’autres (pas une mince affaire) tout reconnecter, et réinstaller l’ensemble, vis, silicone pour l’étanchéité, le tout un peu en force bien sûr, la masse n’étant pas une science exacte …
Tous les trous de vis de fixation du balcon ont été auparavant bouchonnés et repercés …
J’aurais été tout seul, j’y serais encore …
Coût du balcon avant 15 € pour les soudures.

Et nouvelle page neuve sur mon beau papier d’écriture, en verve, le Gilles, ce jour … 35 ° je cherche le moindre courant d’air sous le pont, sueurs africaines … Décrire Chantier Dakar …

Le régulateur d’allure
Il a fallu tout démonter, en incluant le socle … Le remonter sur un atelier à terre, pour comprendre …
Le châssis même de l’engin était faussé empêchant le contrepoids de basculer, c’est bien ce qu’il me semblait ... Etau, marteaux, soudures … Inox, très cher inox, je change toutes les tiges de transmission de 5 Mm par du 6Mm, j’échange un pivot d’origine contre une lampe à éclats …
Des heures de gamberge encore, la chienlit pou le fixer à l’arrière du bateau, échafaudage …
Coût du régul’ 25 €
(10 € pour les soudures, 15 pour la lampe à éclat qu’il m’a fallu acheter).

Petit écart sur cette lampe à éclats :
Génial ce truc, c’est une torche flash, visible à 4 miles de distances, une ampoule Led qui ne consomme presque rien, un tube étanche, une grosse pile de 1,5 volts et un détecteur intégré qui enclenche le flash à partir d’une certaine obscurité … Je m’en sers comme feu de mouillage, ici sur le fleuve, beaucoup de circulation de pirogues la nuit, c’est bien de se signaler. En mer 3 ampoules de 10 watts grillent 24 ampères en une nuit, je les crois moins visible que ce flash, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir … Je pense l’utiliser, en mer, dans les zones peu fréquenté bien sûr, avec le soutien du radar … Je le fais fonctionner depuis presque 20 nuits avec la même pile. Vive les nouvelles technologies …
Total signalisation : 10 €
(et de nouveau une page vierge)

Etanchéité du clairevoie.

Le clairevoie est le hublot principal de la cabine avant, fixé sur le toit il sert de « trappe à voile » en équipages, de sortie de secours en cas de pépin. C’est une sorte de vasistas compliqué, qui laisse passer la lumière, et permet à la ventilation du bateau par un système compliqué d’ouvertures par babord ou tribord, appel au vent ou sous le vent, aspire expire … Tout en bon bois d’acajou, une belle menuiserie, du bel ouvrage. Ca a 50 ans, c’est censé être étanche, mais ça ne l’est pas … A la Rochelle je l’ai démonté complètement, les plexiglass se décollaient. J’ai compté 120 vis, des grosses, des moyennes, des petites, pas un clou pour sûr, et une vingtaine de pièce de laiton (loquets, contre loquets, charnières …) … J’avais tout revernis pièce par pièce, re vissé, re collé, re jointé avec de la chambre à air de tracteur préalablement coupé sur mesure avec amour …
Et bien figurez vous que, malgré tout cet amour (je sais je ne suis pas très doué en ces choses là, ni en bricolage d’ailleurs) et bien donc ce putain de claire voie il pisse comme une bourrique dès qu’il se prend une déferlante dans le coin du nez.

Tout ça pour vous dire que j’ai fait rajouter 8 petites baguettes, en bois de fer, couvrant toutes les charnières d’au moins deux centimètres. Le travail est soigné, précis, solide bien intégré … Un menuisier est venu sur le bateau m’a proposé un devis. Il est revenu le lendemain avec un apprenti, il a démonté la partie supérieure du clairevoie, l’a ramené chez lui, fourni les deux mètres de bois de fer nécessaire, les colles. J’imagine le temps des mesures, des sciages, des collages, des ponçages … Il a ramené le travail à bord et refixé l’ensemble, il a même poncé le socle du clairevoie (+ 2 heures de boulot). Il m’a demandé 15000, je n’ai pas refusé.
Coût du clairevoie 20 Euros


Les voiles

Elles étaient dans un fichu foutu état, il fallait impérativement investir, on n’y revient pas …

Dans les locaux du CVD (le club nautique), il y a donc des douches, des sanitaires, un bar (la grande gazelle et la petite Flag, ce sont le noms des bières ne vous méprenez pas), un coin pour laver et sécher son linge (17 bassines je me suis tapé, en arrivant, seul, un stock énorme de vêtement, les housses des coussins, les serviettes, les sacs de couchage tout y est passé …), un atelier mécanique (où bosse Aruna, mon mécano), un coin pour déposer ses poubelles (ici au Siné Saloum je ne sais jamais où les mettre), et tiens donc, une voilerie !
Et si on entrait ?

Diego est le responsable chef de la voilerie, le « maître voilier ». Sur ses temps de loisirs on le vois toujours penché sur des mots croisés très compliqués, en français bien sûr. Il parle d’une voix profonde un ton calme, posé, langage châtié … Un grand beau gosse black, la quarantaine, qui visiblement aime la vie, les jolies femmes. Je crois qu’il a des accointances avec les affaires maritimes, au niveau du ministère. Il est responsable de l’organisation prochaine d’une régate qui reliera Dakar à Ziguinchor en Casamance. Une quarantaine de voiliers et de catamarans et une quinzaine de Hobby 4 (catamarans non habitables) sur un périple de prés de 250 miles, incluant la remontée de la Casamance jusqu’à Ziguinchor. Le tout en 4 étapes, avec petite fiesta locale à chaque fois. Le tout en l’honneur de je ne sais quel président de district démocratiquement élu (faut le faire en casamance). Le parcours sera donc sécurisé par l’armée, il reste pas mal de troupes « rebelles » armées et affamées par la bas.
Attention : à l’heure actuelle (Juin 09) on circule librement sur la Casamance, avec un voilier étranger… 80% des voiliers au départ de Dakar partaient dans cette direction, sans sécurité particulière et sans rencontrer aucun problème. L’événement sera sécurisé par les autorités du fleuve… Bref, Diego voudrait que j’y participe, ça pourrait être vraiment sympas mais je décline … Ils ne partent que dans un mois, et il y a 100 € de frais d’inscription … Chaque dépense me décourage (je sais bis répétitas).

Ah oui à propos de mes voiles.
Diego a donc repris intégralement une à une toutes les coutures des laizes de la grand voile, Les fils de couture étaient cuits, usés, élimés ne bonne partie, les plus fragiles, sûrement par les bastaques … Il a posé un doublé d’un ourlet de toile les deux tiers supérieurs de la chute de grand voile, pour la ré affermir (l’important dans une voile c’est sa chute, tout le monde le sais … Surtout au près d’ailleurs)..
Il a cousu plusieurs pièces (une dizaine), dont une grande près d’une gaine de latte. Il a repris toutes mes coutures et collages …
Et aussi, il a cousu deux anneaux de renforts en inox qui pourront faire office de ligne de troisième ris en cas de coup dur … Ca m’a déjà vraiment manqué deux ou trois fois. Ces deux petits anneaux me font un bien fou à l’âme, me comprenez vous ? Je n’ai jamais encore essuyé de gros, gros grains. Déjà à partir de 35 à 40 nœuds je me sentais limite …

150 000 Francs CFA, 230 €, ouch … C’était sur devis, je n’avais pas vraiment le choix. Où trouver ici un couturier avec la toile, le fil et les pièces adéquates, une machine suffisamment puissante, les points particuliers, transporter la voile en taxi aller / retour …

Diego me présente quatre petits focs, j’en achèterais 2. Les négociations se sont étalés sur plusieurs jours. 100 € pour un tourmentin de 6 mètres carré en toile de 175 grammes, plat coutures renforcées … Il sera ma dernière voile en cas de coup dur, il pourra s’équilibrer avec la grande voile au troisième ris en cas de coup un peu moins dur …

Diego aime les femmes, les femmes aime l’argent, Diego à besoin d’argent …
Je ne sais pas pourquoi je dis ça, je ne sais rien de sa vie. Tout le monde aime l’argent … Mais pour sûr Diego n’est pas né de la dernière pluie. Où trouver un foc d’occasion ici ? J’avais besoin de ce foc, il le savait, il n’a (presque) rien lâché !
Le jour de mon départ, avec le sourire, il me cède à contre cœur pour 40 €, un second foc, propre, plus léger, une dizaine de mètres carré, c’est petit mais bon, je crois que je serais bien content de pouvoir compter dessus une fois en mer …

Diego me recoud également une pièce de tissu particulière dont j’ai hérité lors de l’achat de l’Atao, mais dont je ne me suis jamais servi parce que déchirés et décousus de toutes part … C’est une capote pour mon Clairevoie, dont j’ai justement parlé plus haut. Il change deux grands plastiques souples transparents, reprends toutes les coutures, révise à la main les points de fixation. C’est un tissus très épais ! Pour ce travail il me demande 30 € incluant les grands plastiques souples transparent neufs. Je paie, je ne discute plus. Franchement le travail ça le vaut … Avec ses petites baguettes et son petit chapeau sur le museau, je hurle à la mort si il pisse encore ce foutu clairevoie …

Dans l ‘ensemble je crois que Diego ne m’a pas trop allumé au niveau des prix, surtout au vu de sa putain de situation de monopole … En cinq semaine ici je l’ai vu brasser bien des voiles, et puis des taux et des moustiquaires sur mesure, de protections moteur, toujours pour les toubabs du CVD, à des prix toubabesques … C’est le genre de gars qui ne courre pas après l’argent, c’est l’argent qui lui courre après, tranquille quoi ! Et au fond je crois même qu’il m’a un peu épargné, il aimait bien mon bateau, je crois … Il a vite compris que je ne flottais pas sur l’or.
Ouf en tout cas me voilà paré en voiles.
Me manque toujours un bon, grand, Génois lourd, bien plat pour remonter au vent, de bonne surface pour pouvoir forcer un peu l’allure de jour, par temps frais. 20 à 25 mètres carrés, avec possibilité de lui prendre un ris. Si, si, j’en ai vu, ça existe …
En tout cas je me sens bien mieux « harnaché » pour affronter un peu de mer qu’avant pour sûr, quelques alternatives à offrir, ouf ...

Bref la part financière de la tranche voilerie de ce chantier Dakarois si je compte bien sur mes doigts s’élève à :
Coût total achat et réparation des voiles : 400 €

Et fin de la page, et nouvelle page …
J’en compte 16 des pages, depuis ce matin, saoulerie d’écritures … Bu quelques café « touba », nouilles margarine Nuoc Nam … L’Atao tourne sur son ancre. C’est l’étale, marée montante puis descendante se fait bien ici … 2 mètres de marnage, 4 mètres de fond au plus bas, 2 nœuds de courant en plein jusant … Paramètres mouvants, veille permanente, et si l’ancre chassait ? Mais bon Dakar, Dakar speaking about Dakar…

Quoi encore ce foutu chantier, ça suffit tu nous gaves …
M’en fout …

Il a fallu repeindre le « berceau » du moteur, inaccessible d’habitude, et le puisard (le point intérieur le plus bas du bateau) toujours rempli d’eau depuis plusieurs mois, je profite que nous sommes à sec. Suite aux diverses pannes et fuites du moteur, et surtout à cause de son démontage « à l’arrache » par mes mécanos bricolos du Cap Vert, les fonds sont pleins d’huile, de liquide de refroidissement, de graisse … Il faut laver, dégraisser, poncer puis peindre le binz, la tête en bas, les genoux de travers, le coude tordu … Plein de rabicoins les fonds de cale. Peint au minium, peinture antioxydante, de couleur orange vif, que je trouve très bien, très sain, très clair pour un fond de cale … Minium, pinceaux, scotchs, diluant et 4 demie journée de travail …
Coût total de l’opération fond de cale maxi 30 €.


Changé, épissé mes Lazy Jack. Petits bouts fin qui organisent le rangement de la voile lorsqu’on l’affale ou qu’on prend un ris. 5h00 de boulot avec les épissures.
15 € pour 25 mètres de filin

15 € pour la révision de mon moteur d’annexe Johnson 8 Cv. Vidange de l’huile d’hélice, changement d’un joint d’arrivée d’essence …

20 € pour la confection de 4 taquets en bois de fer, sculptés à la main, sur mesure, sur la base des anciens cassés ! Deux des principaux taquets du cockpit manquaient, c’était vraiment handicapant en navigation … Combien de temps me faudrait t’il pour en sculpter un seul présentable ? Même après deux ans d’expérience du travail du bois. Et 4 ? A 5 € le taquet, j’en ai acheté deux d’avance … Ce dont tout le monde se fout … Il fait horriblement chaud.

Je vais vous épargner certains autres détails pourtant fort croustillants de ce foutu chantier que je nomme toutefois pour mémoire : la révision des pompes de cale (plus qu’une de fonctionnelle aujourd’hui), le remplacement de la girouette de l’anémomètre tout en haut du mât arrachée sous mes yeux par un cormoran (j’ai la photo !), la révision du petit générateur, le changement du chargeur de batteries et du disjonteur 220 V général du bateau qui a grillé à cause de l’humidité, l’imbroglio des batteries…


Récapitulatif rapide des dépenses : 2450 € il en manque encore, et beaucoup …
Qu’en est t’il ?

Carburants
40 litres de gasoil et un bidon de 20 litres 45 €
20 litres de super pour l’annexe et le générateur et huile de vidange 30 €
Total frais carburants : 75 €

Droits de mouillage et adhésion au CVD durant 5 semaines …
55000 (abonnement un mois) et 3 * 15 000 (3 semaines) = 100 000 Fr CFA
Total frais de port Dakar : 150 €

Formalités de douane, le visa et l’autorisation des affaires maritime pour une permission de voguer dans les eaux nationales sénégalaises pour une période de 6 mois.
Euh 10000 francs CFA plus 5000 pour le taxi j’ai le droit ?
Total frais de douane : 15 €

Optique, verres de lunettes :
Tiens oui, j’oubliais, et pourtant de me souvenir comme j’étais handicapé sans ! Mes photos du Cap vert sont toutes moches et triste, sûr c’est parce que je n’y voyais rien …

Au départ de France j’avais raflé dans ma pharmacie 6 vieilles paires abandonnées, rayées ou ébranchées, lunettes de soleil ultra passées de mode … Je les ai toutes utilisées, une à une, souvent avec du scotch pour les maintenir sur mon nez. Elles sont toutes passées à la baille, sauf une paire qui était horriblement rayée.
Je sais désormais la valeur de cette ultime paire !
J’adopte enfin cet horrible petit filin de sécurité « démangeur de cou » …

Ca a été mon premier achat sénégalais, de suite en sortant de la poste où je venais de récupérer ma carte bleue, je me suis installé chez le premier opticien venu, je n’ai pas lâché, je voulais y voir sur l’heure … L’opticien a réagi gentiment, rapidement, promptement, puis il m’a allumé en rigolant : 60000 francs CFA, Ouch … Pour deux verres de lunettes en plastic qu’il avait en stock, de base, pas d’anti reflet rien, gros épais, j’avais amené la monture. …

Première leçon du négoce à la Sénégalaise : pour chaque achat il faut s’ouvrir aux gens, aux vendeurs, leur offrir le temps de la négociation. Il n’y a pas de prix fixe ici pas d’étiquettes, sauf une peut être, celle de dire bonjour en entrant chez Mr le marchand, et de rester poli, attentif à son argumentaire de vente, son produit, c’est sa vie … Sinon t’es baisé, et tu raques au max, pour le principe. Je crois que c’est un peu ça l’Afrique, ses commerces … C’est pas comme chez nous où tu peux acheter un énorme caddy de « choses », sans dire bonjour ni au revoir à personne ! Dites moi quelle est la meilleure manière de vivre ???
Enfin bref :
Coût total optique : 90 €

Je me souviens bien de quelques achat :

· Deux bidons vides de 20 litres, un alimentaire (au mouillage il faut faire l’eau régulièrement, au bidon), un pour le fuel (idem pour le fuel) (20 €).
· Quelques fils de pêche et hameçon (10 €),
· 2 recharges de Gaz pour la cuisine (12 €)
· Un nouveau Jean sympa et une casquette (15 €),
· Un stock de petites et grosses piles pour le GPS, les lampes torches, la Radio (20 €) …
· Avitaillement du bateau : je me souviens de deux courses alimentaire « en gros », les cambuse était tristement vide depuis le Cap Vert deux fois environ 40 € des boites, du lait, du riz, du chocolat, du café, des produits d’entretien (10 € le paquet de croquettes pour chien) … Pas grand chose en fait la cambuse est déjà presque vide. (80 €)
· Il y a eu cette soirée, pour le vingt cinquième anniversaire de la mort de Bob Marley. On a pris des taxi toute la soirée, une pirogue même, avec une mer formée, des centaines de gens qui cherchent à embarquer en même temps de nuit, drôles de navettes … Le concert était annulé à l’arrivée, pas de chance mais ce fut une bonne soirée … Ca s’est terminé dans un bar louche un peu louche, où l’on buvait du rosé, quelques vieilles prostituées fatiguées au comptoir, Toujours pas envie, non merci … Petit casse dalle omelette dans la banlieue de Dakar. Taxi, retour au bateau … (15€)
· Petit stock de médicaments préventif : Artequin (traitement curatif antipaludique de choc), Fucidine (pommade antibiotique, les petites plaies aux pieds prennent souvent de sales gueules ici), Vermox (contre les vers de cul), Daquin et autres asepsie, et une grande moustiquaire pré imprégnée (paraît qu’ils sont chiants, sur le fleuve ..) … (40 €)
· De la privatisation d’un taxi pour une matinée, le temps d’aller chercher les peintures, lazures, materiel pour le chantier, une razzia au supermarché, la banque (12 €)
· De trois cartouches de clop avant le départ de Dakar (25 €)


Total de « je me souviens de » : 255 €


Vie quotidienne à Dakar :

J’ai été très sage à Dakar, trop même je trouve, mon vieux pépère … Chantier le jour, lecture la nuit (enfin de bons bouquins en français … Avez vous lu Amadou Hampate Bâ « Amkoullel l’enfant Peul » - « Oui mon commandant »).

Je ne connais donc rien des effervescences des folles « nuits Dakaroises ». Les concerts commencent vers minuit, revenir avant 5h00 du matin est signe de faiblesse (et puis de toute façon il y a les horaires du passeur). Je sais que Dakar est une ville fiévreuse, débordante de vie. Elle abrite certains des meilleures clubs, musées, salles de concerts et festivals artistiques de l’Afrique de l’Ouest, mais …

Budget ? Est ce la seule raison ?

Il faut tout payer en cash en Afrique. Et je viens de claquer, pour le chantier, près de 2,3 million de francs (bon CFA d’accord). Ca en fait, du « bifton » en petites coupures je vous le jure !!! J’ai l’impression d’avoir toujours la main à la poche, distributeur de billets … Avec toujours mauvaise conscience, cet argent n’est pas à moi, ça y est « j’hypothèque » l’avenir, et surtout l’Atao avec, à chaque ponction dans ma poche sans fond …
Bref pas d’enivrantes et dispendieuses « nuits Dakaroise ».

Donc dépenses courantes de mon austère vie à Dakar :

· Un paquet de clop par jour 1€Toujours à la « Malboro light », le Gilles … Il existe ici des Clops à 0.6 €, les « Houston » ou les « Excellences », mais ce sont de vraies « étouffe sportif », pas mon truc. Vive donc les « Marlboro light », les vraies cigarettes des vrais sportifs …
· Le Déjeuner du Midi 3 €500 à 700 Fr pour le Tiéboudienne (poisson + riz), 1000 Fr pour le Mafé (riz nappé de sauce de cacahuète et un peu, de viande, 1300 Fr le poulet Yassa (poulet mariné)…Une boisson : Le Bissap (breuvage sucré à base de fleur d’hibiscus séchée) ou le Bouyi (à partir du fruit du Baobab), un Café Touba, euh savamment épicé …Il paraît que la variété de la « scène culinaire » est l’un des atouts majeur de Dakar, ah les vieilles colonies françaises … Pour ma part je ne suis trop gourmand, je me suis contenté de Diep de Yassa et de Mafé, comme tout le monde ici …
· Divers 4 €Un transport en bus de temps en temps, un fruit, un jus de fruit, un peu d’eau glacée, des crevettes en extra pour le soir, pour la pêche, du lait concentré, un « chawarma » vite fait (Sandwich viande frite, le hamburger local …
5000 francs CFA par jour pour ce « minimum » hors tout (foutues bibines), le prix que je paie « mes gars » et eux élèvent une famille. Ils ne travaillent pas tous les jours ???
Total vie courante (8 € par jour * 50 jours) = 400 €


Total sortie en Cash le jour du départ pour le Siné Saloum (130 000) = 200 €


Total des dépenses depuis le départ de ce foutu texte qui n’en fini pas … 3640 euros, yes je les tiens, un peu plus même, un peu de triche de ci delà, mémoire défaillante, pas grave …
Nous ne parlerons pas ici des fumées clandestines, mon vieux compagnon de route m’a retrouvé ici, les rastas ne sont t’ils pas originaires d’Afrique ? Presque quatre mois de break tout de même, mais bien trop d’alcools, grogs capverdiens …

J’ai abordé l’Afrique avec ce foutu chantier à mener, la vie vue d’un porte monnaie, et oui bon dieu 3500 €, c’est comme ça que je vais appeler ce « chapitre » …

Rébarbatif à écrire, et surement à lire mais je crois que j'aurais adoré lire ce genre de prose avant d'attaquer mes travaux là bas. Qui souhaite réparer ou rénover un bayeau par ici y trouvera quelques idées de prix Juin 2009.


Siné Saloum, N’dangane 22H00. Le chant du Muezzin explose et s’éparpille dans les ombres humides des mangroves alanguie. Cherche pas à faire du style mon Gilles, ça fait « prout prout ».
Préparation du Dîner, je chauffe une gamelle de riz et vide un foutu Mérou de presque un Kilo (hé hé), péché « à la crevette », avec un simple hameçon, un plomb, au fil du courant. Il s’est fait prendre juste à la tombée de la nuit, comme les deux autres poissons péchés auparavant. Il s’est bien débattu le bougre, sa chair est je crois excellente, je vais le tenter « à la cocotte », chouya de curry ... Un pélican frotte son bec contre la coque, un banc de mulets s’éparpille au ras de l’eau, signe de quelque chasse carnassière ??? Une pirogue noctambule ronronne au loin … Un chœur de femme, accompagné de lents tam tam, s’élève sur la savane (hum), il remplace peu à peu, respectueusement la voix éraillée du muezzin … Chants traditionnels en plein pays Sérère, c’est pas le top ça mon Gilou ! En direct live (non je n’ai pas de foutu enregistreur) ce serait rigolo sur le blog … Bientôt les odeurs ? Je vous recommande celles du séchoir à poisson, à Djiferre …
Et vous oseriez me demander pour quelle raison donc je me suis fait chier pour arriver jusqu’ici ?
Je n’ai pas quitté le bateau de la journée, abruti par ce cahier …
Alleye bonsoir, et slurp, bon appétit M’ssieurs Dame.