16.8.10

Captaingils est mort !

Bon vite fait puisqu'il faut
Un jour peut être j'expliquerais mieux ...


C'était la nuit du 13 au 14 Juin 2010
4 jours, 4 nuits après ce départ de Dakar
Après un vent de Nord Ouest dominant
Une approche malheureuse du port de Tarrafal
Au Cap Vert, île de Sao Nicolau et oui encore
Captaingils voulait atterrir pour une nuit
Reprendre une meteo
Recoudre une bordure de foc
Visiter cette ultime île de cet archipel maudit
L'une des plus belle, paraissait t'il ...

Le moteur fonctionnait
GPS sur lecteur de carte
Sondeur, batteries au top, radar
Tout était au top
Trop confortable peut être

Il n'y avait pas un poil de Zef
Le feu de signalisation de port foireux
Le "Caixa" de je ne sais quoi
Un plateau rocheux immergé,
Etale de basse mer

La rencontre fut fatale, pour l'Atao
Boite d'allumette sur la plage, au petit matin

Au soir, il ne restait rien, sur la plage
La "Moia", la récolte de la mer
Le peuple Capverdien s'est partagé les restes de l'épave

Gilles avait une cote cassée, une dent, de plus, en moins
Le moral encore plus dans les "zapatas"
Ne lui reste rien

Son avatar, c'est la mode les avatars
Captaingils
Au nom si prétentieux
Est mort ce soir là

Assurance au tiers, billet d'avion payé par la Matmut
L'on mis l'épave de bonhomme Gilles  
Dans un avion
Après un mois à traîner l'âme en peine, encore, à Tarrafal

Depuis la France possède un Rmiste de plus
Qu'a pas trop envie de causer comprendrez, peut être ??
A gagner trois quatre euros, chantier chiottes, juste histoire de survivre
Pour de vrai cette fois, sans toit, ni loi ...

Digestion,
Reconstruction d'une espèce, d'un espace, de vie
Drôle de vie

Alors, SVP, mon Erwan, de bon augure
Lâche moi la grappe tu veux ...


Et l'ânesse de braire de rire
Entre ses deux tours ....

9.6.10

Sur la route du retour enfin ....

Mercredi 09 Juin 2010


Dernière petite Gazelle, au Bar du CVD (Cercle de voile de Dakar).
L'Atao, bichonné sous toutes ses coutures m'attend instamment pour un nouvel appareillage, la longue route du retour.


Presque quatre mois passé ici à Dakar, Sénégal ...
Une autre tranche de vie, bourrée bien sûr d'énormes périodes de découragements, d'interminables travaux, d'énervements, de frustrations, d'insanes dépenses
Mais aussi emplie d'espoirs, de petits bonheurs quotidiens, de cette "africanité" aimée et haie à la fois, de rencontres et d'amitiés, d'une énorme solidarité que m'ont offert certains marins ici (Bernard en particulier, le nouveau président du CVD, mon "préparateur", un homme bien - et de bien, ça c'est sûr - j'y reviendrais, plus tard, en mer) ...


Et une, enfin deux, magnifiques petites sirènes
Qui, du bout de l'âme, m'affolèrent un peu le coeur
En tout bien tout honneur, radieuses et sereines
Puis qui, vite, s'envolèrent, vivre, d'autres bonheurs


Pas le temps là de raconter tout ça, mince alors !
J'appareille dans une heure, je lève l'ancre enfin
Pour de vrai, Cap au Nord, direction les Acores
Entamer  la route retour, le bon moment, en Juin


En mer je vous ferais un résumé de cette dernière tranche de vie sénégalaise
Trop à dire pour le moment, pas le temps à perdre en blabla


Jamais été aussi prêt
Testé, et retesté
A bord tout est calé, au carré
Jamais eu aussi peur, c'est vrai
De ne pas, cette fois encore, "y arriver"


Mais que serait "l'aventure" mes enfants
Sans sa petite part de frayeur
Temps de reprendre le temps
De vivre, de naviguer au petit bonheur ...


Paré pour vingt, vingt cinq jours de solitude
En mer, enfin


Hum vent prévu Nord Ouest dominant, pour l'instant ....


Baisers salés à tous


....

2.6.10

Images de l'ile de Gorée 2




Posted by Picasa

Photos vrac Dakar


Du hublot de l'ATAO
Dakar - CVD - Hann plage - Quartier Bel Air




Le Phare des Mamelles (*2)
Dakar


Deux beautés modernes et libres
Dakar centre (Mai 2010)


Merdes d'oiseaux sur le pont de l'Atao
Après 15 jours de prison à Dakar


Un berceau (moteur) vide
Mais nettoyé !!!


Un moteur qui traine dans le sable
Et le tapis de prières "des gars" en premier plan 



Une ancre tordue



Photos oubliées - Saint Louis du Sénégal

Photos prises avec mon téléphone Samsung Galaxy
Que je viens enfin de relier à mon putain d'ordinateur Samsung
Que c'est putain de difficile de comprendre comment ça marche ..
Donc good news - le cycle des photos reprends
Mrs les sponsors je veux bien un petit coup de main

Bus "brousse" 
Saint Louis du Sénégal


Entrée en taxi Île deSt Louis du Sénégal 
Pont Faidherbe 


Le BOU EL MOUGDAD
En escale à Saint Louis du Sénégal
Après le pont Faidherbe


Et toujours ce foutu Pont Faidherbe
Chantier de rénovation géré par "Eiffage construction "


Une autre image des barques de St Louis
Que j'aime bien !


Dans les rues de St Louis
Photo Mai 2010


Ville ou île "au carré" 
Bout d'une rue "plein nord"
Gamins, linge, godets, palmiers
Saint Louis s'endort



Deux barques dans le chenal
Saint Louis - lagune
Et puis on arrête (pour St Louis  - pour pas vous saouler avec la super soirée diapo !)





1.6.10

Photos en Vrac 1

Poisson Sabre
A l'arrivée à Dakar


Autoportrait du pécheur
Trés content de lui



Mon ancre pelle
Tordue au Cap Vert



Dans les rues de Dakar
Vendeuse d'eau en sachets



La grosse merde sur la colline
Private joke




Posted by Picasa

Savez vous cueillir un moteur sur palette ?


Quinze Mai 2010, j'ouvre un « nouveau document »
Pour vous conter l'histoire de mon troisième moteur.
Il ronronne dans sa caisse depuis 3 jours maintenant,
Comme tout moteur « banal » doit le faire d'ailleurs

Trois mois putain, trois mois que je suis là, à Dakar !
T'en voulais du Sénégal, ben t'en as eu bien ta part
Déjà de l'histoire ancienne, cette épique installation
Pour moi changer ce moteur devint roman à sensations

Alors dire cette autre aventure qui à failli mal tourner
Sincèrement, là, j'ai bien cru ne jamais m'en sortir
Comment dire ? Sans trop gémir, marre de gémir
Un chapitre à lui seul, ce moteur ! Un roman entier


Alors lâche moi ces rimes à la con, il est trop à dire, et y'en a marre de ce style « en poulet ».
Par quoi commencer ? Oui peut être, donc, nonchalamment, je sortais juste de mon petit séjour en hôtel club Dakarois, le « Rebeus club », pour me remettre au boulot. Avec au programme un moteur à changer en perspective, de la gnognote surement … Ou, Inch-Allah à réparer seulement, le moteur, d'ailleurs … Me restait toujours un petit fond d'optimisme, malgré la poisse stagnante ..
.
Pour un mécanicien « pro » motivé, normalement, il ne faudrait pas plus de deux jours de boulot plein pour re-mariniser un moteur Peugeot, dépose et réinstallation incluse, le tout au mouillage bien entendu … Ben moi il m'a fallu trois mois ! J'en reviens pas des tournures, entournures, con-tournures qu'a pris ce chantier moteur ...

Au début je ne voulais vraiment pas admettre que ce salopard de moteur était définitivement foutu.
Il n'avait, en théorie, pas forcé. Mes « gardiens » Capverdiens ne l'avait pas emmené en mer, ça j'en reste certain, ils ne l'avaient fait tourner qu'au mouillage ... La jauge de gasoil indiquait « au trois quart plein », donc depuis mon départ il ne l'avait pas fait tourné plus d'une dizaine d'heure. Impossible qu'il soit serré, peut être juste corrodé, juste un peu rouillé … Ils avaient juste fait entrer de l'eau dans les cylindres, au démarrage. Puis tout laissé en plan à pourrir, enfin à rouiller … Réparation envisageable ?

De retour à Dakar pour ce chantier, j'ai donc fait appel en premier lieu à Aruna, le mécanicien du CVD. C'est lui qui m'avait déjà changé mon moteur un an auparavant, il le connait par cœur … Je l'invite donc à mon bord pour un premier diagnostic et devis. Il décrète après trois minutes d'observation du « malade » que celui ci est totalement cuit, qu'il faut tout changer. Il n'a pas tourné un boulon, rien ouvert, juste tenté de le faire tourné « à la manivelle » - blocage …
Ah l'expérience! Respect pour le flair du mécano professionnel …

Il me propose de suite de se charger du chantier pour 600 000 Francs CFA (soit environ 930 €). En supplément, bien entendu, il me faudra fournir le « petit » matériel nécessaire (joints de culasse, de carter, l'huile …). Et, pour ce prix, il n'est pas question de récupérer des pièces de rechange genre alternateur, démarreur, injecteurs, bougies de préchauffage … Ni de tenter de réparer ma carcasse de moteur « en place », même si j'ai tout mon temps pour nettoyer, frotter, poncer …
L'année dernière, il a changé le bas moteur de mon ancien moteur pour 1100 € (plus les frais).
Là, il propose de me vendre le moteur de sa 405 Peugeot personnelle, qu'il souhaite changer, parce que, prétend t'il, c'est un moteur turbo diesel, trop lourd à conduire pour sa femme ????
Il m'emmène faire un tour sur l'autoroute afin que je constate comment qu'il tourne rond ce moteur.
Vous savez, vous, juger d'un moteur juste « à l'oreille » ?

Pourtant, pourtant ...
Je sais désormais qu'un moteur d'occasion Peugeot complet (sur palette – avec tous ses périphériques) s'achète ici à Dakar, 250 000 Fr CFA (soit environ 350€) …
Donc pour trois jours de boulot il me demande environ 600 €.
Je sais désormais également qu'un veilleur de nuit, pour un mois de travail, est rémunéré environ 130 €. Donc pour trois jours de boulot Aruna demande, pour la seconde fois en un an, uniquement en « main d'œuvre » quatre mois et demi de salaire de son collègue gardien de nuit.
Je sais, il faut bien payer les vrais professionnels.
Mais quelque part, elle me fait « mal au cul » cette, euh, négociation ...

Je suis revenu à Dakar en espérant qu'il (Aruna) prenne un peu en compte notre précédente « affaire », un genre de « service après vente » en quelque sorte. Je me souviens, petit détail anodin, à l'époque, il m'avait juré, que je le « bénirais » à chaque fois que je démarrerais ce « nouveau moteur ». Si vous suivez un peu ce foutu, euh, « journal » vous vous souvenez des suites de sa précédente réparation, tous les périphériques « flambant » les uns après les autres : l'alternateur, le coupe circuit, puis la pompe à eau de mer … Pompe à eau de mer qu'il m'a changé lors de mon second retour ici, plus de 120 € - un mois de salaire « sénégalais » pour du matériel récupéré …
Puis, aujourd'hui, de nouveau, le moteur noyé - rouillé, faute d'avoir trouvé lors de sa précédente réparation, une solution cohérente et, euh, professionnelle, à ce retour (d'eau de mer dans les cylindres) …
Bref (du mal à écrire « droit » aujourd'hui) je ne suis plus en confiance. Ai-je eu tort de refuser ses services ? Seul dieu le sait … Le moteur aurait été posé et fonctionnel dans la semaine, ça c'est sûr ...

En parallèle, il y a ici mon « pote » « Captain H », revenu avec moi du Cap Vert, qui a bossé des années à Dakar, qui est vraiment très « calé » en mécanique et électricité. Il me présente un mécanicien Sénégalais « de toute confiance », avec qui il a bossé ici pendant des années, qui dispose d'un stock de moteurs Peugeot d'occasion (soit disant) impeccables, et qui, Taf taf, va m'installer ça en deux coups de cuillère à pot …
Il vient à bord, le mécano, il pense que, peut être, l'ancien moteur est récupérable, en tout cas « qu'on » va tenter le coup de le réparer … Et si ce n'est pas possible il me propose l'achat d'un nouveau moteur d'occasion pour 250000 Fr CFA (320 €) et pour le changement complet : pose, dépose et remarinisation il ne demande que 70 000 Fr CFA (soit environ 100 €).
Soit environ 450 €, plus quelques joints, filtres et huile …
La moitié de ce que me propose Aruna.

On tope là, à l'africaine …
Je « dépose » 20 % d'acompte pour les frais de fonctionnement. Je passe donc contrat avec le garage dit « Des Mamelles », au pied du phare des Mamelles, le premier amer que vous apercevez quand vous abordez Dakar, par le Nord ! Ça me semblait de bon augure … Euh, ce n'est pas une bonne adresse, ne la notez pas dans vos tablettes … Les enfoirés !

Le lendemain, on dépose et débarque mon foutu moteur de l'Atao … Au palan à main ! C'est « délire » un palan à main, bon ok c'est la cinquième fois en 18 mois que j'en utilise un, mais je trouve « l'outil » toujours aussi magique … Et que le moteur bingue sur « mes » vernis (si si il en reste …), le pas de porte arraché, un petit bing sur l'hiloire Bâbord (de 50 ans d'age, donc), une latte de teck du pont creusé sur un centimètre ...

On utilise la navette du CVD pour le débarquer à terre. Nous sommes six bonshommes pour le porter, le bébé … Arrivé au bout du ponton du CVD première galère, comment le transporter jusqu'à la voiture. Il faut louer une charrette à main sur la plage, c'est à moi de négocier et de payer la location pour sûr ! Les négociations commencent à 8000 FrCFA, je finis par l'obtenir pour 1000 FrCFA (1.5€), mais je perds une heure « n négociations ». Après moult effort, on arrive à caser le moteur dans le coffre du 4*4 de mon mécanicien; Et là il lui faut 5000 Fr. pour l'essence du véhicule …
L'heure des « petites grattes » commence à s'emballer …



Arrivée sur site, les « gars » tentent de démonter mon ancien moteur, on le décalotte (euh non déculasse), on vire le carter d'huile. Boudiou la rouille là dedans. Et qu'on te cogne la dessus à grands coups de masse pour tenter de sortir bielles et pistons … Rien à faire, y'a comme une fusion de tout le bloc moteur. Nous finissons par sortir un piston, la chemise de compression est rayée foutue, la bielle est toute tordue, les segments sont décomposés, tous les coussinets à changer rouillés …
My Old Motor is cook, definitivly dead …
Et merde …
Bon pas de regrets, j'ai bien fait de revenir ici, au Sénégal, et ne pas tenter de réparation lourde au Cap Vert.

Savez vous cueillir un moteur sur palette ?
Aujourd'hui, je crois que je saurais le faire, avec les outils adéquat ... Mais au moment crucial je ne le savais pas encore. Je vous explique. Tu rentres dans une grande pièce sombre et là, au sol, gisent une trentaine de moteurs d'engins divers. La mécanique n'a jamais été l'un de mes sports favori, je crois déjà l'avoir expliqué. Donc l'objectif du premier exercice de ce jeu est, déjà, de reconnaître, parmi tous ces cadavres rouillés, celui qui pourrait correspondre à mon petit Peugeot à moi. Sous l'œil goguenard d'une dizaine de bons blacks goguenards, de 10 à 70 ans d'âge, pauvres hères, illettrés pour la plupart, mais pour qui les entrailles de ces choses là n'ont pas le moindre secret …
Moi je n'y retrouve pas « mon » moteur ...
A ma décharge, ils ont d'étranges collecteurs d'échappement qui leur masquent le bout du nez (inconnus sur l'Atao), où d'énormes boites de vitesse plantées dans le cul, où du Turbo Diesel à l'injection … Enfin bref …

De la masse, on me sors un moteur qui ressemble quand même pas mal au mien, et voilà, on me demande ce que j'en pense. Là je fais le tours de la bête, avec un air compétent et connaisseur, puis je lui palpe un peu la tuyauterie et quelques rouages … Puis tu dis «  hum hum, il est un peu sale vous trouvez pas ? ».

Là dessus les gars branchent une batterie sur un petit écrou du démarreur, ils plantent un tuyaux provenant d'un petit bidon crasseux avec un fond de gasoil infect, et roule ma poule, contact … Ca tousse et ça merdoie pendant 5 minutes, puis tout à coup, une ch'tite toux salvatrice, puis deux, puis une énorme fumée noire jaillit, accompagnée d'un hurlement à peine croyable de moteur à l'échappement libre qu'on doit entendre jusqu'à babeloued …
La bête saute et tressaute sur sa palette, semble vouloir s'échapper sur le trottoir d'en face, quatre gars la maintiennent de force au sol … Il n'y a évidement pas d'huile, pas de liquide de refroidissement … Tout mon monde est hilare, on se tape dans la pogne, à l'africaine, on se congratule comme des dingues c'est quand même magique la mécanique … La fumée se transparence. On éteint la bête, on la rallume, une fois, trois fois, « ça » démarre au Quart de tours. Cool …

Alors mon Gilou, qu'est ce que t'en penses ? Ronronne bien ce « cougno »
Alors, tu l'adoptes ? Les quatre cylindres tournent rond, la compression semble équilibrée, il n'y a ni d'odeurs, ni fuite suspecte. On tope là !

On démonte mon « kit de marinisation » synergee de l'ancien moteur soit l'inverseur (la boite de vitesse), l'échangeur (le système de refroidissement eau de mer), la pompe à eau de mer et « on commence à remonter le tout sur ce nouveau moteur ...

Première étape, poser l'inverseur …
Ils travaillent à même le sol, les pièces traînent de partout, dans le sable surtout, pas bon, le sable, pour un moteur ouvert … J'hallucine sur les conditions de travail …


Seconde étape, installer le système de refroidissement eau de mer (après avoir vérifié sous pression l'étanchéité du binz, et avoir fait fabriqué, sur mesure, et à la main, des joints). Et là merde, les trous du collecteur d'échappement ne correspondent pas du tout à ceux de mon engin …
Il faut changer de moteur …
Et c'est là que je me fais arnaquer …

Ils sortent d'un coin du tas de ferrailles, un autre moteur, de 205 Peugeot cette fois ci, il est un petit peu moins puissant que l'ancien mais ce n'est pas vraiment important.
Connexion, démarrage sur palette, il démarre quasi au quart de tours … Moi, sur le moment, je suis content, qu'il démarre au quart de tour, mais cela aurait du me mettre la puce à l'oreille. Un moteur qui n'a pas tourné pendant des années qui démarre au quart de tour, pas certain que « ça » existe … Ils l'avaient certainement « préparé » (ou disons plutôt - « bidouillé ») ce moteur, pour le spectacle, pour qu'il démarre devant mes yeux innocents, mais … J'y reviendrais …

Presque un mois est passé, déjà … Le temps passe si vite ici en Afrique …

Je ne leurs mets pas trop la « pression » (c'est le cas de le dire, hihi, private joke, vous comprendrez plus tard), j'ai des tas de choses à faire sur l'Atao : Recoller mon annexe, lui fabriquer un plancher en bois y polyester. J'échange mon moteur 8 Cv hors bord Johnson contre un 5 Cv Yamaha depuis son passage au Cap Vert (cullé de José) la révision me couterais trop chère (hélice à changer, turbine d'eau, contacteur, capot à stabiliser, jonction de tuyaux arrivée essence …) et puis il était trop lourd ce foutu moteur 8 Cv, révision dudît nouveau moteur … Lazures et poncages de nouveau, étanchéité du pont (ah les petits plaisirs d'un bateau en bois), épissures, voiles à recoudre, régulateur d'allure à revoir encore une fois, intégralement …
Ressouder mon ancre tordue. Et … Bref la routine quoi …

J'essaie de me souvenir de ce que j'ai bien pu fiche pendant ces trois derniers mois, je ne sais plus vraiment, je crois que j'ai beaucoup bullé également. Ah si je vous sortais la liste des livres dévorés depuis mon départ de France, et cet incroyable liste des films visionnés, le nombre de bateaux et d'équipages rencontrés ou ces hectolitres de Gazelles bien fraiches avalées sans soif réelle … Mais ceci est un autre sujet, dont il faudra peut être parler plus tard …

Bref au bout d'un mois le moteur revient enfin à mon bord …

Le mécano « en chef » est un peu nerveux, j'ai appris, depuis le temps que je le fréquente, que son garage est en cours de liquidation, sa famille où j'ai pris plusieurs repas, va mal, un enfant très malade, précarité africaine …

Le moteur est enfin reposé, remis en ligne sur son hélice, tout correspond c'est chouette ....

Petit problème avec l'électricité, il faut rebrancher le faisceau électrique: démarreur, alternateur, pression d'huile, chaud froid, changement du contacteur … Plus rien ne correspond aux branchements de mon ancien moteur. Je m'aperçois vite que l'électricité n'est vraiment pas le fort de mon mécano.

J'appelle Aruna à la rescousse (le mécano du CVD) pour m'aider à démêler « Ca » … J'avais déjà tout rebranché, en fait j'avais inversé un foutu petit fil rouge (positif donc) sur une des prises du démarreur. Et à cause de ça rien ne fonctionnait.
Aruna fait traîner le chantier au moins une heure, puis d'un coup le le moteur démarre, au Quart de tour … Hiha, enfin …
Il tourne une ou deux minutes.
Il manque encore une turbine pour la pompe à eau de mer, pas de refroidissement, on ne peux pas le faire tourner longtemps de peur de trop le faire chauffer, mais le système est en place, tout semble opérationnel.

Là, c'est « foire d'empoigne » avec le mécanicien « en chef » qui exige d'être payé sur l'heure pour l'intégralité de « l'opération ». Le moteur n'a tourné que deux minutes, sans être à ce jour complètement monté, moi je refuse de payer sur l'heure, je veux juste l'entendre tourner pendant au moins une heure …

Le ton monte. C'est comme ça que ça marche en Afrique, le moteur est en place, tu payes …
Il menace d'aller porter plainte à la police de suite,
Ah non, pas la prison encore une fois …
Je déteste cette méchante « conversation ».
Je suis soulagé que le moteur soit en place, qu'il tourne là ...
Je solde la réparation …
Grossière erreur !!!

Ah oui, à ce moment là, Aruna me demande de lui payer son intervention électrique.
Il m'a demandé avant d'entamer la réparation 50000 Fr. CFA (environ 80€ - soit 18 jours de travail du gardien de nuit pour une heure de travail). Il me fait payer le prix de ne pas lui avoir confié ce chantier, et d'avoir osé passer outre sa situation de monopole au sein du CVD. J'étais coincé, je voulais en finir, je ne savais pas combien de temps ça allait lui prendre. J'avais accepté son devis, j'ai donc payé … En France pour un électricien c'est un prix tout à fait normal, ici non ! Je n'apprécie plus du tout ce type ! Du début à la fin, financièrement, il m'a roulé dans la farine.
Mais, pour l'avoir vu intervenir sur plusieurs autres chantiers (logtemps que je traine là, n'est ce pas) il reste un grand professionnel, juste un peu trop habitué aux tarifs toubabesques ...
Passons sur ces indignes colères de pingre ...

Trois ou quatre jours s'écoulent, le temps de trouver la bonne turbine de la pompe à eau de mer ...
Mon mécano chef ne répond plus au téléphone …
J'installe la pompe à eau, puis je tente de démarrer le moteur … Walou, nada, niet …

Je vide une première batterie, pas une toux, pas rien de rien … Vapeurs d'essence sur l'arrivée d'air, rien ! Juste le torchon imbibé s'enflamme et je manque de peu de faire cramer tout le bateau.
Je pompe et je pompe et je pompe le gasoil cherchant la bulle d'air, rien … D'un coup le moteur daigne, enfin démarrer, il est très irrégulier, le système de refroidissement eau de mer daigne se remplir …
Soudain un gros « PET » me contraint à éteindre le moteur. De l'eau de mer jailli et suinte entre le bloc moteur et l'échangeur. En gros, et à l'évidence, elle n'a strictement rien à fiche là cette flotte. Déjà de l'eau de mer dans les cylindres ? Ah non !!!!

Démontage des injecteurs, gasoil et huile en abondance pour rincer le système …

Encore deux ou trois jours pour re-démonter l'échangeur, le ramener à terre. Le re re re revérifier, tout va bien de ce coté … Puis on le remonte, avec clé dynamométrique, progressivement, avec de la pâte joint spéciale, entretoise incluse.
Tentative de redémarrage, rien … Tout tourne mais impossible de redémarrer.
Je vide de nouveau trois batteries de 70 ampères … Qu'il faudra toutes les re re re descendre à terre. Direction « le centre ville » pour acheter du « Start pilot », faire vérifier le « calage » des injecteurs.
Retour au bateau avec deux batteries rechargées. Je suis accompagné de « Captain M », un collègue plaisancier, qui possède lui aussi un moteur Peugeot Adénor, qui le connaît sur le bout des ongles. Nouvelle tentative « intelligente ». L'on tente de modifier progressivement l'inclinaison de la pompe à injection, et mille « petits trucs » de bricolos.
Nous ne parviendrons plus à démarrer

30 Mai 2010

Reprise des « écritures ».
Bon, il est lourdingue ce texte de bricolage.
Même si l'ambiance « globale » est là …
Pompe à Gasoil, toubab pompe à fric en Afrique.
Des gens incompétents roublards et un peu voleurs …
Et putain, putain de moteur …

Je passe plusieurs jours à déprimer sans rien fiche.
Roxao me manque terriblement.
Le beau mariage d'Agnès me fout la gerbe.
Histoire de con …
Déjà à bout de budget, un peu au bout du rouleau, sans aucune solution en perspective, sauf celle peut être de laisser l'Atao ici, à pourrir sur corps mort, pour aller reprendre une vie « normale » au RMI en France, sans hébergement, pour trouver du fric …
Bref, la totale défaite …

Un matin, l'ami Bernard décide de « tenter » sa chance avec mon moteur. Il a fait une école de « génie mécanique » il a l'air de drôlement « s'y connaître ».

Il arrive à bord avec un outil plein de tuyaux et de petits cadrans qui ressemle un peu à une pieuvre.
Un pressiomètre, ou compressiomètre je crois que ça s 'appelle … Ca sert à mesurer la pression des gaz dans le moteur ...

On branche « l'engin » sur mon moteur, vraiment très intéressante cette machine …
Le diagnostic immédiat, irrévocable, fatal ...

Y'a pas plus de « Dix bars » de pression dans les cylindres.
Le « chiffre » normal (pour un moteur d'occasion) c'est un minimum de « vingts bars », de pression.

Le moteurs « qu'ils » m'ont refilé est donc « gaté » comme on dit ici …
Foutu niqué pourri tordu, une grosse merde en quelque sorte …
Pas de compression, chemise froissée, bielle tordue, pistons percés ????

J'ai comme envie de tourner le gaz
Comme envie de me faire sauter les plombs
Comme envie d'expliquer comme ça …  

10.5.10

Mots torisation



Circuit d'eau douce
Coule de travers
Circuit d'eau de mer
Qui fout la frousse


Circuit de gazoil
Aspire les étoiles
Et ces gaz délétères
Qui stratosphère


Circuit électrique
Devenu hystérique
Et le tableau de bord
Qui toujours fait le mort


De la bielle au piston
Y'a pas de pression
Foutu vilbrequin
Qui branlait bien


Et l'arbre à came
Qui pavane et se fane
Pour la pompe à eau
Qui prend palot


Comme pompe à huile 
L'est bien malhabile
Alors joint de culasse
Devient vraiment fumasse


Quant à l'échappement
C'est que du vent
Retendons la cou roide
Dix tribu sion


Parce qu'un 4 temps
Sans tam bourin
Lors ses coussinets
Ils s'endormaient


Vidé le carter
Quelle vie d'enjeux
Foutu thermostat
Qui jète un froid


Alors le démarreur
A pris la pluie
Pour le coup l'alternateur
N'a pu d'énergie





Chausser ces étriers
C'est trier m'étrille
Huiler manetons
Ma nue cure manon




Changer l'échangeur
Qu'est trop partageur
Et puis l'inverseur
Qui lui va tout droit




La pompe a injection
A pris un shoot dans le fion
La pompe à eau douce
Veux du pastis en pousse
La pompe à eau de mer 
N'aiment que les desserts


Donc mes turbines
En perdent leurs pales




Et ces durites
Qui prennent la fuite
Et le water lock
Qui débloque
Et le col de cygne
Qui se résigne
Et quatre injecteurs
Qui sont tarés vapeur
Et le collecteur
Qu'est un gros fumeur
Et le contacteur
Qui vit célibataire
Et la segmentation
Collée au piston
Et le coupe circuit
Dont le ressort est cuit
Et bougies de chauffage
Qui paraît il nagent
Quant aux Cylindres
Qui ne cessent de geindre 


Et tout ces calages
En plein dérapage


Et le tensiomètre
Quel cauchemard
Et le pressiomètre
Qu'est qu'à dix bar


Et clés dynamométriques
Craquent Hysté criques
Et l'arrache boulon
Qu'a rien dans le caleçon


Pis V'là l'taraudeur
Qui part de travers
Et le palan à main
Tire au flanc putain
Et le Pied à coulisse
Pour poids d'tour de vis




Et tout ces trop pleins
Vomisse mon destin
Et ces courts circuits
Fusibles au fusil
Et le Start pilote
Qui pète pas mon pote
Et retourner ce moteur
Encore une fois m'écœure
Graisses et huiles sales
Odeurs matinales
Et mon pont en teck
Gras comme une pastèque
Et l'argent du fond au fion
Et la motivation ?




                               - Mots torisation -


...

8.5.10

Et la ville sainte de Touba





Huit heures de route (aller et retour) en taxi 7 places pour arriver  à Touba, ville sans aucun intérêt, touristiquement en tout cas. C'est, semble t'il, un centre commercial archi développé, pour y faire "des affaires" c'est "l'endroit" nous dit t'on ... Par contre vraiment peu de temps pour 

s'imprégner de l'atmosphère, aucun contact pour savourer les "arrières cours"...


Et rencontrer une population très éduquée et certainement imprégnée d'une sagesse philosophique (euh) musulmane ...

Un truc archi énervant dans cette ville il y est strictement interdit de fumer (le tabac) dans la rue, dans les bâtiments. Au top de l'intolérance de ce coté là ...





Touba est une ville sénégalaise et la capitale de la confrérie musulmane des mourides. Elle se situe à 194 km à l'Est de la capitale nationale Dakar1.
Le mot Touba vient de l'arabe ţûbâ : « bonheur, béatitude, félicité ».


 à part sa mosquée hétéroclite, abrite également une bibliothèque où sont rassemblés les écrits de Ahmadou Bamba. Les cimetières de Touba sont situés à l'est de la mosquée. Tous les mourides sont appelés à y être enterrés. Chaque année il y a le magal de Touba où des milliers de mourides font un pèlerinage. Nous n'y étions pas à cette époque là ...



...