19.11.09

En forme de conclusion

Ah au fait, depuis la remise en mer, pas une goutte d'eau

Mon dieu qu'il est fier mon bel Atao en baie de Palmeira

Je n'ose pas le tester fort contre le vent comme il le faut

Parce que je rentre chez moi cette fois, à Sal il hivernera


Voir les copains, mon banquier, un médecin j'en ai besoin

Prendre un peu de recul de cette irréelle vie " d'aventure "

Relire ces quelques mots peut être, de là bas, de plus loin

En laissant ici ce que j'aime, une bien étrange mixture


Mon chien, les potes marins, mon joli canote un peu rétif

Puis les capverdiens qui se battent et dansent sans se plaindre

Et qui rient, qui chantent à la vie, et qui t'accueillent positifs

Le soleil, la mer, les coraux, ces foutus groguitos qu'il faut craindre


Je retourne en France, le quinze Novembre, par avion

Trouvé un Sal / Bruxelles à quatre-vingts dix neuf euros

Tenter de créer du bon argent à Paris, une improbable solution

Dans le froid, la crise, la police interventionniste, les " ego "


Bref à retrouver ED l'épicier : le bon vin, le fromage, la bonne chair,

Et (oh non pas elle !) cette sordide télé, qui pour dîner me servira

Toute la méchanceté de l'homme, et l'horreur de ces foutus guerres

Qui m'expliquera quelle doit être ma réalité, ce qui est bon pour moi


Et qui du son du monde m'offrira une bien étrange vérité

A laquelle je ne crois pas ! Serais-je de nouveau prisonnier là bas,

Esclave économique, gorgé d'informations, de sentiments tronqués

Peur de rentrer ! Atao donne moi la force d'agir, mon âme en toi !

31.10.09

Partie de pêche

Partie de pêche à Mordeira

Nous partîmes à cinq bons lascars et mon chien chien
Il y avait donc Roxao, Loïc, Rogero, Nadine, Elis et moi
Sur le matériel de pêche nous n'avions pas lésiné, enfin
Deux filets, des lignes de fond, palmes masques et tubas 

Mais aussi des fusils harpons, un casier et sa bouée bien solide
Une glacière surchargée pour maintenir les appâts bien au frais
L'atao et son bon moteur Peugeot qui tracte deux pirogues rigides
Nous étions bien armés et fin prêts pour cartonner comme jamais 

Au départ nous traînons pour arranger les filets dans le bon sens
Départ à midi au moteur une demie heure, puis j'enlève les voiles
Au bonheur de mes trois "îliens" embarqués, qui, marins de naissance
N'avaient ja - ja - jamais, de leur existence, navigué, qu'au gasoil

Trois heures de nav'direction Mordeira, petite plage derrière Palmeira
A seize heure l'ancre est mouillée, repérage des fonds par les plongeurs
A la nuit nous envoyons les filets, chargeons à ras le casier d'appats
Nuit de veille, poulet Brésilien en marmite, palangrotes jusqu'à point d'heure

Les gars tentent une pêche de nuit, palangrotte classique directement du pont
Petite loupiotte tricheuse pour attirer le client, ça mordicotte mais sans conviction
Cinq à dormir dans mes bannettes, pas l'habitude captain solitaire chouya grognon
La nuit s'étire sans lune ... Bon dieu, pour un premier équipage, c'est sans façons

Jour deux, petit matin, les choses sérieuses s'annoncent, café oeuf pour Loïc et moi
Riz plein d'oignons et poissons frits pour les gars, à chacun ses habitudes culinaires
Filets à relever, le soleil s'étire... Mais comment décrire le plaisir de cette pêche là
L'un tire les bouées, l'autre la ligne de plombs, ceci n'est pas une mince affaire

Deux plongeurs décrochent le filet du fond, laver trier le filet au fur et à mesure,
Les requins sont majoritaires, mais aussi quelques langoustes, bonites et garopes,
Filet du matin n'a rien d'exceptionnel, partons checker l'casier qui lui peut être assure
Deux grosses murènes s'y sont glissé, sales yeux qu'elles z'ont ces petites salopes

Roger et Nadine filent en annexe, ils cherchent un site pour les lignes de fond
Loïc et moi, nageons, fusil au poing. Lui cartonne au kilo, moi je m'émerveille
Ca grouille partout, l'ombre grise c'est une tortue, la blanche un requin moribond
Là s'étalent algues, roches et coraux, ici un banc de sable blond, plancton vermeil

Mains gonflée, épuisé je rentre au bateau. Elis, déjà, depiaute, sale et sèche les requins
Café, vaisselle, dans cette équipe se rendre utile ! Préparer oeufs durs, quelques tomates
Et, bien sûr, frire une trentaine de poissons dans la trop petite poèle, pour apaiser la faim 
De mes pecheurs affairés. Dans les fonds d'équipets trouver quelques originales aromates

A deux heures tout le monde à bord, bilan de la journée, trente requins qu'il faudra vider, saler
Deux belles murènes, une caisse de vingts kilos de poissons de corail, que nous irons vendre
Le soir pour environ cinquante euros, faible recette pour deux jours de travail acharné, les frais
Et cinq gars dans la force de l'age a faire becter, non la vie au cap - vert n'est pas tendre 

Déjeuner, puis direction la plage, nettoyer les filets, vider la poiscaille ...


Et j'ai la flegme de continuer ce couillon de descriptif des trois jours de pêche à Mordeira



Une fine équipe

Um Pescadore photogénique


Un Requin au filet


Les damoiselles de Palmeira


Couleurs de pêche
Le fameux poisson perroquet

Petits requins aux yeux blancs


Péche au filet à Mordeira
Une trentaine de kilos de petits requins (ils sont adultes, la race est petite). Une vingtaine de kilo d'autres poissons que nous revendons sur le quai de Palmeira. Ah! Survivre ...

Vu sur le pont de l'Atao
Salage et séchage des requins. Le casier lui péchera quelques murènes

Une petite tortue péchée à la ligne
Il nous faudra près d'une heure pour retirer l'hameçon du cuir de sa patte. 50 ans de prison, c'est la legislation ici pour les mangeurs de tortue
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Ah niaiseries !

Tâter, tenter d'écrire est-ce un crime
Poèmes, poésies, vers et rimes
Tout est dit, déjà écrit pauvre con
Imprimé avec de lourds caractères de plomb
Comme l'araignée tisse sa toile
Tu étires un filet de mots autours de toi
Il capture tes douleurs, obscurcie tes étoiles
Dernière lueur d'amour de ton cœur s'en étouffera
Ramper dans le langage, écrire sans fil conducteur
Pensées pesantes pour tout bagage, tu t'emprisonnes dans tes rancœurs
Monologue triste du pitoyable " Je " hurlant de l'impitoyable " Elle "
" Elle " ne l'aurais-tu créée que pour supporter ta solitude ?
Une illusion pour te tromper toi même, l'amour est par essence infidèle
Ton cœur est bien trop vieux pour aimer encore, décrépitudes

Pourtant, hier encore, comment l'expliquer ?
Auras tu le mauvais goût, l'indécence d'en parler ?


A propos de ce pauvre cœur que tu prétends blindé
Souviens toi juste qu'à la simple vue d'un petit bébé
Il a explosé ! Tu t'es effondré, sonné comme assassiné
Et cette énorme nausée qui t'as emporté, un raz de marée

Pas un vrai bébé, une image seulement, l'œil torve d'un " à peine né "
Le grain de peau velouté, le corps recouvert d'un maigre duvet
Quelques photos d'Agnès, sur son blog d'artiste " con sacré "
Qu'en bon masochiste, pervers voyeur, tu vas parfois consulter

Donc voici un beau bébé, au rayon de " ses dernières actualités "
Tu comprends d'un coup qu'Agnès présente aux gens son enfant
Au vrai monde, à ses amis, à la vie, une joie simple, de maman
Sans vilenie ni vicelardise, reine d'un jour, sa petite fille est née

Tu t'es levé moitié conscient, moitié fou, le corps pantelant
Tu t'es cru mort, sans avoir réfléchis, presque honteusement
Sans avoir pris le temps, disparaître mentalement, physiquement,
Comme une explosion d'âme, un brusque accident subitement,

Vertiges, vite s'il vous plais un cocotier, se pencher, vomir, se vider
S'asseoir, reprendre prise à la vie, reprendre souffle c'est ça mourir ?
Cet horrible tremblement de tes mains, contrôle toi mec, juste respire
Raisonne toi un peu, tu ne veux rien d'elle depuis longtemps tu le sais

Ton âme est livide, ton corps liquide, étonnement, toujours vivant ?
Que cherchais tu en visionnant " ça " ? Voler en douce un morceau d'elle
T'en voulais, t'en as de la nouvelle ! Ton coeur un bifteck bien saignant
Tu te sens de nouveau sale, mais pourquoi cette folie, putain de bordel

Oui tu le sais bien il n'est plus question de poésie
Bref ton putain de corps a réagit comme un animal
Cauchemard d'une nuit, tu hais cette faiblesse qui te réduit
Tu es retourné voir, encore, le gnome, pour te faire du mal

Peut être pour tenter de ne pas haïr l'enfant
En page deux, du blog, il y avait la photo des parents
Le papa, un homme de là bas, que tu connaissais,
Qui, en Son Nom, en son temps, t'insultat, pauvre niais

La jolie maman par contre tu ne la reconnais pas , finesse
L'enfant n'est pas d'Agnès

Triste Tropiques

Vue du quai de calfatage

Couleur de quai


Déchargement quotidien des ferry
L'Atao là bas derrière sur le quai

Vue de l'Atao durant un mois
A quai durant les travaux - Baie de Palmeira


Photos travaux de Sal

Sortie d'eau
C'est, mine de rien, la quatrième sortie depuis mon départ de France. Il y a eu Lisbonne, deux fois Dakar, et ce jour à Sal. Mais qu'est ce qui a bien pu plomber mon budget? Mon imprévoyance surement !

Foutu changement de bordé et début de calfatage
Placé sur le quai "à l'ancienne", il faut déplacer les étais de soutènement au fur et à mesure de l'avancée des travaux


Pour une poignée de clous
Nous poserons une cinquantaine de clou en tout, essentiellement en pointe de bordés. Cette photo permet de comprendre l'intéret de l'opération, le bordé se ressère de presque 1 Mm sur l'étrave


Fin des travaux cotés tribord
Ne reste là que l'antifouling à poser, listons et hiloires lazurés, oeuvres mortes relaquées, nouveau calfat sur tout l'avant et un bordé remplacé ...


Travaux à Sal (Cap vert)

Et qu'enfin s'apaisent les sons sourds de l'enclume !
Peu de poésie dans cette chanson du calfat malhabile
Conte nous chantier, pépin la lune ! Reprendre la plume ?
Fragiles mots graciles hésitent, ce jeu futile fut-il utile ?

Mains écorchées, envenimées par le fer, le maillet et le coton
Peau brûlée par un soleil de bout du monde, un drôle de quai !
Méditons, saluons cette tranche de vie vagabonde, d'une éducation
Aux méandres d'acajou, nouvelles sensations de ce voyage en bois

Esquissons là, cet exquis respect que m'inspire mon vieil esquif esquinté
Expliquons cet exercice exempt de sens poser rivets sans ajout de valeur
Exhumons le fond de cette excessive précarité en exergue. Continuer ?
Exulte ma peur, météo, l'exacte vérité, coincé là dans ma torpeur ?

Grands coups sourds sur la coque, sont-ce mes Tam Tam d'afrique ?
Tonnerre, quel énorme Djembé j'avais là sous la paume mes frères !
Sur fond de faits de fion surfait :=) sur fond de fin frasques de fin de fric
D'un art perdu surgissent fleurs de bois, aujourd'hui elles naissent de fer
Poli est c't'air !



* Sortie d'eau à Sal

J'obtins de justesse l'autorisation de lever le bateau ici au port de Palmeira, par les autorités maritimes de Sal. Le capitaine du port rechignait, je le cite : " la vocation principale du port de Palmeira reste la pêche, le transit des ferry et le débarquement du fret de commerce, les plaisanciers y sont bienvenus au mouillage mais pas pour y effectuer des travaux. Allez donc à Mindelo il est là bas une jolie marina et des chantiers professionnels ... ". Mais il a fini par céder après quelques habiles arguments chocs : en prétextant du danger de reprendre la mer à cause de ma voie d'eau (" 150 litres par heure, vous comprendrez senhor "), en le rassurant par le fait que mon vieux yacht classique de plus de 50 ans, classé " patrimoine maritime français ", ne pourrait en aucun cas rester hors de l'eau plus de trois semaine ici sous peine de se dessécher et de se perdre structurellement, lui assurant que je me ferais aider par le charpentier marine local qui avait bien besoin de travail en ce moment (c'est un petit village ici) ... Bref le capitaine du port, bon bougre, fini par me " l'offrir " (contre 3000 escudos - 30 €) cette fichue autorisation. Me précisant de bien expliquer autours de moi que c'était pour raisons de solidarité entre " gens de mer " ... Il passera trois fois sur le chantier afin de vérifier l'avancement des travaux. Je crois qu'il adorait mon petit canote, qu'il le faisait rêver un peu, il posait mille questions un peu naïves subjugué que l'on puisse affronter la mer sur si peu d'espace. Outre le portugais et le Criolou, l'homme parle anglais et français couramment, avec sûrement bien d'autres compétences à sa disposition sous sa bonne bouille de vieil universitaire éveillé. Il est le responsable de la centaine d'employés du port et reste l'interlocuteur direct des capitaines de cargos, gros chalutiers de pêche et autres remorqueurs locaux ... J'étais vraiment flatté qu'il accorde un tel intérêt à mon petit chantier. Je crois bien que c'est grâce à lui que la facture finale de la grue et de l'emplacement sur le port a été révisée au final à la baisse. Merci encore à vous " Doño Capitan " pour votre gentillesse et votre disponibilité. Vous rencontrer à ce moment précis de la route de l'Atao a été une vraie chance pour moi et un véritable honneur.

Le " camion grue du port " (d'une capacité de levage de 35 Tonnes) a soulevé mon petit Atao comme une fleur et l'a déposé directement sur le quai (gardé par des vigiles) dans l'enceinte même du port de commerce. Il a fallu toutefois que je loue des sangles de levage à l'extérieur (15 € à chaque fois) parce que le responsable de la grue ne souhaitait pas tremper les siennes dans l'eau salée de peur de les abîmer.

Il était question au début de remorquer l'Atao à l'extérieur du port (il eu alors fallut louer un camion remorqueur), mais j'obtins in extremis une autorisation de stationnement par le responsable du port. Il n'existait aucun berceau pour poser le bateau, qu'à cela ne tienne quelques étais de bois fournis gracieusement par Paul firent office de béquilles, à l'ancienne !!! Quatre à babord, quatre à tribord, deux sur l'étrave le tour était joué. Je n'étais pas très rassuré les soirs de vent mais ça a tenu impeccable ...

Une fois à terre et bien installé je me suis aperçu qu'il n'y avait pas possibilité d'avoir l'électricité pour gérer ce foutu chantier, mais par chance j'ai réussi enfin réussi a réparer correctement mon vieux générateur poussif. Et puis un maillet ça fonctionne surtout à l'huile de coude ...


* Premier diagnostic

Nous avons donc sorti l'Atao avec ses cales gorgées d'eau de mer, environ 200 litres, tant pis pour les efforts malsains pendant le levage et sur les étais de soutènement. L'objectif était une fois encore de repérer la voie d'eau dans l'autre sens ...
Hormis une jolie barbe d'algues de déjà 15 centimètres de long au niveau de la ligne de flottaison la coque était bien propre. Nettoyage rapide, et après une heure de séchage ... Rien ! De rien ! Pas une goutte d'eau ne daigna sortir de ce foutu rafiot ! Sec comme une pastèque ! Le chieur cet Atao tout de même !

Ma " rustine " Dakaroise avait magnifiquement tenu, anciens et nouveaux calfats semblaient bien en place, pas un " pète ", rien, magnifique peinture antifouling grenat, aucun indice préliminaire de voie d'eau, bref un bateau comme neuf ! Incompréhensible !

Pourtant, pourtant, pourtant ...

Sur les 5 / 6 premiers mètres de l'étrave, surtout sur les œuvres mortes (parties émergées) un ligne fine de craquage de la peinture apparaît entre les bordés... En fait on a le sentiment que tout l'avant du bateau a bougé, plié, ployé ... C'est assez effrayant !!!

C'est clair M'ssieurs dames, j'ai l'étrave " Molle "
La queue aussi, mais ça ... Bref ...


* Second diagnostic

Le lendemain, d'un commun accord avec Paul, le charpentier naval local (super sympa) nous décidons de faire sauter tous les mastics de l'avant de la partie immergée de la coque, afin d'y voir plus clair, ainsi que de déposer " ma rustine " ... Sous cette dernière l'eau suinte légèrement, normal, mais rien qui justifie 150 litres d'eau par heure. Par là, l'un des bordés sonne un peu creux, il est légèrement plus mou sous le couteau, sans être complètement pourri le bois ne semble pas très sain. Nous le décapons " au bois " pour nous apercevoir qu'il n'est pas de la même nature (de bois donc) que les autres, il a déjà été changé. Et il a été taillé un peu n'importe comment avec des espacements (de vide - bourré de coton et de mastic) de presque un centimètre avec les bordés voisins par endroit. Il a été fixé " à l'arrache " avec par endroit plus de 7 vis inox fixée sur les varangues, serrées sur moins de 15 Cm² qui déstructurent la planche. Après bien des hésitations (et soutenus par l'avis définitif du pote vieux grigou de Michel dont j'ai déjà parlé il y a longtemps) nous déciderons de faire sauter cette planche et de la changer.

En retirant les mastics nous nous apercevons également que le sykaflex posé à Dakar n'a pas " croché " le bois de partout, en mouvement l'eau pouvait passer par là.

Mais c'est surtout au niveau de la râblure (première ligne de bordé après la quille) que nous avons la plus grosse surprise. Sous des générations d'antifouling nous trouvons un mastic poreux, humide, des espacements de prés de 12 Mm, les cotons sont moisis, décomposés, sans plus aucune " matière " ni résistance mécanique. De là l'eau très rapidement gicle de toute force. A la réflexion c'est sûrement (enfin je l'espère) de là que venait cette foutue voie d'eau ...

Une fois tous les mastics de l'avant enlevés, Paul me fait remarquer que les extrémités de chaque bordés bougent anormalement, ils sont juste posés sur la quille. Paul propose de les clouter là, puisque qu'il y a de la matière derrière (la quille). Petite entorse à ses foutues " règles de l'art ", nous ferons ça, des clous !

Enfin, dernier constat inattendu, je m'aperçois que la planche du safran (la partie immergée du gouvernail) composé de deux grosses planches jointives se décolle et tremble sous l'effort ... Je l'avais déjà déposé à Dakar il ne faisait pas ça à l'époque (il n'y a pas deux mois). Il a un jeu de presque 5 Mm en son centre, il est à deux doigts de se fendre en deux. Une fois encore j'ai failli perdre mon gouvernail en pleine mer. Ca, ça doit être foutrement désagréable, surtout en pleine tempête ...

Au boulot mon Gilou !!!



Descriptif succinct chantier Atao à Sal
Du 20 Septembre au 17 Octobre 2009

Avec mes mots à moi, ces mots tout cons tout simples tout vulgaires, désolé ... Avec mes plus plates excuses aux architectes, maîtres d'œuvres et d'ouvrages, charpentiers marine, ouvriers et apprentis, bref à tous les maîtres de ce noble art du bois qui s'éreintèrent à travers les générations pour développer, maîtriser et retransmettre un vocabulaire précis à ce sujet. Vocabulaire qui, j'en suis conscient, me manque horriblement pour vous faire seulement comprendre le quart du dixième " de comment que je me suis fait chier sur ce putain de chantier "

* Remplacement du bordé

Ca je m'en faisais vraiment un monde !!! Et ben écoutez moi les gars, même ça, c'est de la gnognote. Tu prends une perceuse, tu décoinches toutes les têtes des rivets sur les membrures à l'intérieur (avec une toute petite mèche pour pas les abîmer ces foutus membrures en acacia), tu creuses les bouchons de bois à l'extérieur puis tu pousses le reste du rivet avec un marteau et une pointe adéquate ... Et en moins d'une heure de taf, tranquille bill, t'as déposé ton bordé ... Et donc tu te retrouves avec un énorme trou dans ta coque pas impressionnant du tout, mais alors pas du tout (bon surtout si tu as sous la main un charpentier marine à coté de toi qui se fout de ta gueule toutes les deux minutes devant ta gueule décomposée) ...

Là vite fait bien fait tu chopes une planche contreplaquée de trois Mm d'épaisseur, tu y traces un gabarit là dessus au crayon à papier et un centimètre en plastoque. Tu découpes ton contreplaque à la scie égoïne sur un coin de bidon rouillé sans te servir d'un étau. Bon tu prends deux Mm de sécurité au cas où t'aurais un peu merdé sur la mesure ... Pof pof tu mets en place ton gabarit sur l'énorme trou dans ta coque ...

Puis tu files chez le marchand de bois, avec le gars charpentier qui mieux que toi saura la choisir, la planche : pas de nœuds, pas de craquage, bon séchage, la bonne pliure et autres mystères du fil du bois, du fil du temps ... Nous choisirons donc un bon bois rouge, de 4 mètres de long, sur 25 cm de large et de 3,5 cm d'épaisseur (18 €). Le bois c'est du " Sipo " pour les intimes " de ces choses " (et je ne suis pas bien sûr de l'orthographe), pas certain non plus que ce soit un arbre " sur pied " d'ailleurs, mais une matière ! Un peu comme une côtelette ou un jambon pour le cochon, voyez ? Une histoire d'exportateur, de quotas et de déforestation ! Pas bien certain de ce que j'avance là ! Bref ...
Je n'aurais besoin que de la moitié de cette fichue planche, j'offrirais le surplus à Paul qui, en un jour de travail, en sortira deux rames pour sa barque de pêche ...

Quant à mon bout à moi, de bois, environ 3 mètres, nous ferons un petit détour chez le menuisier local, qui la dégauchira (aligner les cotés et les faces) et la poncera en 5 Mn à la machine (15 €).
Puis l'on reproduit vite fait bien fait, au crayon à papier, le gabarit contreplaqué précédemment préparé. Rabotage final (en prenant garde de soustraire 5 mm de partout - parce qu'en s'imbibant d'eau le bois va gonfler - faut y penser !).
Une couche de peinture primaire bois.

Pof pof, quelques longues vis inox dans les varangues, quelques longs clous laiton aux extrémité. Le fin du fin sera de riveter (en bronze SVP) les membrures (un genre de clou " pince " - chiant le geste mais je ne vais pas rentrer dans le descriptif de ce détail) et ... C'est tout ! Ne reste qu'à calfater !

Hallucinant de facilité, trouvez pas ?
Euh merci Paulo !
Il travaillera 6 jours sur mon chantier (120 € de cash et quelques menus " présents " en outillage).

Nb : Ce n'était qu'un tout petit bordé d'étrave, droit, sans courbe et sans angles " de champs ". Un travail facile donc ! La leçon suivante serait d'en changer un en plein dans l'arrondi de la coque : choisir un bois avec un sens de " fil " particulier, puis le courber (à l'étuve peut être), puis raboter les champs en angle pour les adapter à ceux des bordés voisins.

Si il était une autre vie je voudrais faire apprenti charpentier marine !
J'ai bien plus de respect pour " ces gens " que pour nos nouveaux maîtres " HTML "



* Calfatage (coton + mastic)

Calfatage, donc, de tous les inter bordés (entre les planches) des œuvres vives (partie immergée) bâbord et tribord. Uniquement sur le 5 à 6 premiers mètres de la proue (à l'avant) - soit environ 120 mètres linéaire ... Poursuivre le calfatage plus vers l'arrière se révélait impossible vue la liaison trop étroite entre les bordés - impossible d'y insérer le moindre outil (bordés francs, à partir de là seulement, hum ...)

Calfatage de la liaison Lest / Quille et de la liaison Quille / Râblure ( La râblure est la première ligne de bordé partant de la quille) et la ligne Bordés / Poupe - 40 mètres linéaires.

Note rigolote et néanmoins pédagogique et informative : Un mètre linéaire de calfatage intégral représente (pour moi en tout cas) environ, deux à trois heures de travail en bossant vite, et , euh, une fois les outils et matériaux maîtrisés : Il faut d'abord craquer l'ancien mastic avec un fer de 4 Cm de large sur 1 Mm d'épaisseur au maillet, puis gratter avec un grattoir (un tournevis aiguisé avec une dent) les générations d'antifouling déposé là et l'ancien mastic parfois dur comme fer, parfois poreux et sec, parfois humide (ah ah une entrée d'eau ? - c'était très humide au niveau de la râblure, vraiment humide ...) jusqu'au vieux calfat (le coton). Puis virer le vieux coton (qui souvent n'est plus qu'une vieille cordelette décomposée puante et noirâtre). Puis poncer les interstices au gros papier de verre. Puis laisser sécher (c'est le plus facile). Puis réinsérer un calfat neuf (en l'occurrence cette fois un coton synthétique) en boucle (déjà vu à Dakar) avec un fer à calfat de 2 Mm, puis reprendre l'ensemble avec un fer plus épais et cogner comme un dingue (qui se contrôle tout de même, le dingue, parce qu'il ne faut pas dépasser la limite du bois) jusqu'à ce que l'on " sente " le bordé bien resserré sur sa membrure et sur son bordé voisin, car calfater restructure, renforce et con solide (d'où l'expression elle est bien calfaté celle là - gniarrrrr !).

Là, faute de minium (peinture au plomb introuvable ici) j'y ai fichu (pour l'étanchéité du coton) une peinture " primaire bois " achetée ici dont la texture m'inspirait confiance, que, une fois sèche je re-ponce au grain fin (pour servir d'accroche au mastic).
Et une fois que ceci cela c'est fait, il faut encore penser à fiche le mastic (qu'est une pâte bien épaisse que perso j'arrive pas à insérer à la truelle) et que donc je fais une petit boulette grosse comme une bille entre les doigts et que je te la bourre dans l'interstice à la main pour être sûr que ça colle bien jusque dans le fond et qu'enfin je gratte ce qui dépasse avec un grattoir plat, histoire de faire propre.
Puis dernière couche de peinture primaire bois ...
Et voilà voilà, le calfat est fait, paré pour l'antifouling, à consommer sans modération ...
Putain pourvu que ça tienne cette fois!!!


Matériaux utilisés : Coton synthétique (récupéré sur un filtre à eau douce industriel) coût 0 € offert par Paul - Mastic " maison " fabriqué de mes mains et composé de poudre de craie, de peinture ordinaire et d'huile de lin coût 30 € - Un pot de peinture primaire bois coût 15 €

Matériel utilisés : Grattoirs, Fers à calfater, grattoirs ...


* Remasticage

Non non le " remasticage " n'est pas une recette de cuisine Capverdienne ayant pour but de créer un " groguito " macéré particulièrement efficace... C'est juste un terme que j'invente pour définir un calfatage simplifié un peu fainéant !
Je vais faire bref : après 15 jours sous ce cagnard de taré le bateau se dessèche à la vitesse grand V, les bordés se rétractent un à un, ils rétrécissent en perdant leur eau. Les anciens mastics censés être souples se sont peut être durcis avec le temps, ou par le sel, ou avec mes multiples sorties d'eau de ces derniers temps ??? Ils se rétractent de façon spectaculaire, par endroit de presque un quart de Millimètre, surtout au niveau de la ligne de flottaison ... Bon j'avais déjà vu ça, à Dakar et ailleurs, en général quand on remet le bateau à l'eau les bordés en se gorgeant d'eau se resserrent, mais là, le phénomène semble s'accentuer, les écartements me paraissent énormes !

N'écoutant que mon courage, ma tenacité, mon abnégation, mon (bon ça va Gilles) et malgré l'inutilité personnelle de la tâche (putain de scrongneugneu ce foutu rafiot ne m'appartiens plus, que " le suivant " se démerde) je craque et re craque ces mastics écartés, je gratte et re gratte encore deux ou trois millimètres, peinture primaire, ponçage de peinture primaire une fois sèche et insère du mastic bien frais tout neuf et élastique, sur une soixantaine de mètres linéaire ... J'ai désormais le moyen de produire mon propre mastic en quantité industrielle pour pas un rond, j'ai un pot de peinture primaire, et comme les peintures de surfaçage (laque glycéro en haut et antifouling en bas) restent à refaire, ça ne mange pas de " Pao " (Traduction pour ceux qui n'ont pas le don des langues : " Pain " en portugais et en crioulou) ...
Et voilà ce que j'appelle une opération de " remasticage " habilement et rondement menée.

Mais pourquoi n'ais je donc pas fait ce travail avant, sur mes précédentes sorties d'eau ?
Pourquoi n'y a t'il pas eu quelque couillon " de connaisseur " pour me conseiller ce traitement qui après réflexion me semble être une bien normale et anodine opération de maintenance. Cela m'aurait peut être évité bien des misères, le pourrissement des cotons par exemple, certains de ceux que j'ai retiré à l'avant étaient franchement dans un bien triste et piteux état.


* Antifouling

Bon pote Michel me fourni 10 litres d'antifouling Dakarois (le même que celui précédemment utilisé là bas) pour 15 € le litre (il coûte 30 € le litre ici, pour une peinture de moindre qualité). Ces dix litres m'ont permis de passer deux bonnes couches sur la coque. Putain 150 € !


* Œuvres mortes et boiseries

  • 1 litre de lazure (15€), 1,5 litre de laque blanche brillante glycéro (30€)
    3 pinceaux, 3 rouleaux, 1 litre de diluant, quelques feuilles à poncer, un peu de mastic maison (20 €) 1/2 litre d'huile de Lin
  • 2 gars pendant quatre jours pour donner la main (Jackson et Caruna - deux pécheurs Cap verdien parfois désœuvrés - merci messieurs, merde qu'est ce qu'ils sont gentils les Capverdiens !) - (15€ * 2 gars * 4 jours = 120€) + un paquet de clop et " Um quarto (25Cl) carafa de grogito " quotidien (16€ en tout)



Suffirent :
Pour re surfacer et repeindre les œuvres mortes (coque immergée) cause les craquelures à l'avant, les coups d'ancre et de chaîne, et chocs de pirogues Sinésaloumesque ....
Et reprendre toutes les boiseries de pont extérieure (lazure et huile de Lin)
C'est cool la lazure, petit ponçage grain fin et deux petits coups de chiffon !


* Renfort du Safran

Deux plaques inox (35 Cm sur 15 Cm) usinées par le ferrailleur local (espargos - 2000 escudos + la visserie inox - 1000 escudos - soit 30 €) et la fin de ma dernière cartouche de Syfaflex
Pour consolider ce foutu safran


* Soudure des ridoirs d'étais

Me coûtèrent finalement 35 €, parce qu'en ce temps je ne connaissais pas encore l'adresse du ferrailleur d'Espargos et que j'ai dû passer par un intermédiaire un peu gourmand.
J'en ai profité pour inversé le sens de mes étais (le bas en haut et vice versa) cause que les boucles supèrieures se décomposaient et qu'il m'a fallu les renforcer en les doublant (je me comprends - cinq heures de boulot plus deux séances chimpanzé en haut du mat).


* Remplacement des haubans " enchaînés "

Depuis ma traversée Canaries / Cap Vert je me baladais sur la paisible autoroute Atlantique (private Joke) entre petites tornades sénégalaises et pétoles claquantes avec deux bas haubans prolongés par des bouts de chaîne 8 Mm. Ca a tenu sur les cotés, mais mes " étais " ont claqué !
Miracle Capverdien je trouve ici 65 mètres de câble (hum souple) en inox tressé de 7 Mm pour 40 € (une magouille inénarrable - pourtant bien rigolote - tout va si vite ici que je ne peux pas tout dire - je voudrais déjà tellement pouvoir vous raconter la suite de ma " non aventure " - salut Erwan le solidaire !).
Bref j'en ai profité pour troquer mes bouts de chaîne et mes vieux câbles " reformatés " et " serre cablés " avec ce câble providentiel là, que j'ai doublé (euh le nouveau cable un peu trop fin - pourvu que ça ne créé pas de malsaines vibrations).

Vérification de tous les points de fixation du haubanage (cadènes, boucles)
Vérification des tensions (déplacement du mat de deux centimètres vers l'avant).


La douloureuse (à l'estime) !

Autorisation de sortie 30 €
La grue (Aller / Retour) 400 €
Frais de stationnement 70 €

Main d'œuvre 260 €
Matériels et matériaux 500 €

Total (Hum) 1300 € environ
Disons 1500 €

Parce que j'ai la mémoire courte sur les faux frais !


Il a bien fallu que je mange, que je me soigne, que je soudoie à grands coups de groguito les potes pour coups de mains divers. Vous savez mon unique et seul sponsor ! Riez pauvres niais !


Roxane a chopé la Piroplasmose (la maladie des tiques) : hémorragie nasale, pertes d'équilibre, en cinq jours on lui voyait les côtes, le cœur en vrac je me préparais à la mettre en terre, en sel à Sal ! Elle s'en est sorti à grand coups d'antibiotiques et de sulfate de fer - putain ce que j'aime ce petit chien !!!


Je n'ai plus de lunettes depuis deux mois, une chiasse phénoménale, les dents de devant cassées et cariées ...

Je dois 6000 euros à ma mère, il faut rentrer ...
Je hais cette pauvreté !

30.10.09

Tod fish

A vous des faux Rhum
Vous etes tous bien sympas, mais merde
Je comprends mieux desormais le fumeux "syndrome" de la page blanche
Et que ca s arrache la goule et que ca s autodafe et se censure grave
A propos de mes trois blabla de mon petit bateau, de mes petits bobos
Qu ai je a dire d intelligent desormais, je voulais juste etre un peu drole
Pas faire de la philosophie mondialiste,
Bref scusez les gars mais vous me bloquez le clavier avec vos chalala
Dites, vous aussi vous ne semblez pas etre trop balaize niveau gounzesses
Mais ou sont les femmes?
Qu "elles" au moins me fume je comprendrais mieux
Avec mes popos de couillon de macho court sur patte

Quant a ce pauvre et hargneux Erwann qui seme la haine comme il respire
Et mec tu sais qu il est possible de vivre sans cracher sytematiquement sur les gens
Essaye juste une fois pour voir, tu verras, si si ca te fera le plus grand bien
Au fait, Philippe Plisson est le seul sponsor d Agnes, est ce un hasard ?


News express par respects pour vous autres la bas dans le froid
Pauvre de vous


J suis meme pas mort, poil a Ziguinchor
Coque recalfatee integral, poil a Tarrafal
Meme change un borde, poil a Sao Vicente
Atao beau comme cobra, poil a Praia

Je peche plein de requins, poil a Rintintin
Je bois des tas de Cortado, poil aux pas rigolos
J existe comme jamais, poil a la liberte
Et je suis fauche comme les bles, poil a la realite

Je pars quelques jours a Mordeira, poil de rastas
Pecher la Garopa et tenter d ecrire, poele a frire
Vous resumer ce dernier mois, point de tracas
Ampoules aux doigts, fichu Calfat

A bientot donc, poil a la conque

11.9.09

Cinq jolies photos oubliées chemin faisant

Volets de Brava
Le fils douanier et môman
Une maison sur des bases solides


Volets de Sao Vicente
Mon bon papy vouté du poids des années
Il cherche dans sa poche les Escudos qui n'y sont pas
Le bâtiment c'est pareil


La plage Nord de Mindelo
Sécheresse active


Escale technique à la pompe de Mindelo
Monde de Pesca


4 photos seules sont passées ZUT

Cabo Verde - Sal le retour (avant nouveaux travaux)


Mercredi 12 Août 2009
Palmeira, Sal - Cap Vert (depuis 4 jours)

" Souffrir d'Haïr " est ce donc cela mon pauvre mystère
Mon dieu le revoilà, ce foutu front dépressionnaire
" A lutter ", contre ça, de toute la force de l'expérience
Déception " c'est pas passé " ! Et le poids de l'inconscience

M'assaillent ici à l'arrivée ! Sal, si jolie plage du Cap Vert
Et l'eau, même à l'arrêt, qui ne cesse d'entrer, humide enfer
" L'eau in affair ", 200 litres jour, je sais on a vu pire, respire
Courir, organiser ce nouveau chantier ! Du mal à ne pas gémir

Tu te souviens, pugnacité ? Sourions, cette vie de marine commence à m'plaire
L'esprit est las (lalala), le corps me pèse, jambes flagadas ... Est ce musculaire
Evidences, cesser de parler de malchance, mais d'indolences ou d'ignorances
Ces carences sont ta responsabilité ! Humilité, non la mer ne fait pas créance

En parlant de " mère " et de créance (elle vous lit !) ! Permission accordée, pour vous distraire
De vous gausser ou de dégoiser !!! C'est vrai, je ne suis qu'un pov'raté d'marin célibataire
Qui commence à nous gonfler avec ses vers emberlificotés et ce ton qui dérive et chavire
Plaintif petit bonhomme humilié rancunier, qui n'a de cesse de ressasser : " Souffrir d'Haïr "

Je n'avais jamais vu, je crois, ces deux " verbes "
Mariés, associés, mêlés, liés, alliés
Est ce aussi une névrose référencée ?

" Souvenir déchiré ", sali mon sexe, mon sang, mes sens et sentiments, mes désirs
Pour solution le silence, qui se soucie des z'aigreurs z'amoureuses des z'autres sbires
Et m'étouffe encore ce mépris vulgaire, nasillant, rémanent. " Choisir d'en souffrir ? "
Deux cyniques z'amants s'invitent, s'imposent en mes rêves. Non, " Choisir d'Haïr ! "


Vivre, agir, réagir, encaisser, ajuster, se relancer et recommencer
Et " pardonner ", un bien beau verbe celui ci aussi
Mon amour pour vous, Madame, me fait vomir


Ridoirs déposés, barres d'Inox découpées, ils n'attendent que le soudeur, 2000 escudos
La grue de Palmeira est réservée (440 euros), pas disponible avant Lundi, fait chier
Paul, que j'ai déjà vu travailler, le charpentier de marine d'ici, accepte le sacerdoce
De prendre en main ce chantier, ceci n'est plus de ma compétence, désormais je le sais

Calfater, à la mode Capverdienne, pourvu que ça tienne, pourvu que ça tienne !
Paul demande 20 euros jour, pour le boulot, mais, quel boulot et matériaux, sortir et voir ?
Ce sont ces " bordés francs " qui font chier, à l'origine ce bateau ne portait pas " calfat "
Certains bordés se sont usés, d'autres restent bords à bords si ajustés, qu'c'est sans espoir

On ne peux rien y glisser. Paul lui même est abusé, par la qualité (d'origine) de la construction
J'espère que nous trouverons une solution ! Démonté une fois encore le réservoir avant
Paul voulait voir d'où l'eau rentrait ! Rien n'y fait, ça vient de sous la quille, l'infiltration
J'ai le sentiment que les bordés à l'avant ont bougé, craquements de peinture dorénavant

Ou cette foutue intersection entre la quille, le brion, la pièce de bois maîtresse de l'étrave
Je ne sais pas, c'est à hurler ! Paul sait changer des bordés, je pense cette fois y être contraint
Voir la dessous ce qu'il se passe. Bref, tout ça est à venir, le pain quotidien de mon " épave "
En attendant je démonterais le pilote auto, comprendre la panne, moteur du piston ? Demain

Le pote Loïc est toujours là, de la compagnie, ouais, c'est pas de refus, bonne bouffes bon vin
Je n'ai plus d'annexe, il m'assure mes navettes pour aller à terre. Entrée douanière renégociée
Parti " en pêche " ce matin, palmes masque tubas fusil sous marin, oui ça ç'était trop " bien "
Sur le quai des pécheux changement, c'est le " temps du thon ", orgie de chair rouge éviscérée

Carpaccio de thon donc et citron vert, demain langouste, si le casier donne, c'est aussi ça
Mon petit enfer ! " Hé Hé Hé ", chouya démotivé. Captain'clodo profite encore un peu ...
Comment rentrer désormais, comment rentrer ? Quinze jours de chantier, ou au delà
Octobre arrive et son sale temps, la météo, les ouragans s'éveillent déjà, c'est du sérieux

Bonsoir ...


Le temps du Thon
Pécheur, découpeur, vendeur





Le temps du Thon
4 € le Kilo, un thon de 100 kilos représente donc ????




Le temps du Thon
Carpaccio citron vert en compagnie de l'ami Loïc
Petit vin local, aceita d'olives, le plein d'énergie


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Ronde Atlantique en 5 photos


Poisson volant et Cap Nord Nord ouest
Avec copain compas bon compère


Drisse de coton numéro deux sectionnée
Une petite épissure, une grimpette à mi mât, en équipage tout aurait été plus simple oui




Atelier couture
Changement des coulisseaux de GV

Putain d'étais sectionnés
Retenus ici par mes bout' en Kevlar
Les trois mamelons de Sal se profilent depuis deux jours loin là bas
C'est quand qu'on arrive?

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9.9.09

Petit rond Atlantique ...

Vendredi 29 Août 2009
14h00 – « Jour Un » de cette « traversée ».
Départ de la Marina de Mindelo (N 16°53 – W 25°00)


Corps et âmes de passage
Vivre puis disparaître
Partir sans bagages
Notre lot à tous : être


Départ un Vendredi, « Fadi » chez les marins, drôles d'augures

Fissures au ventre et dans la coque, blessures. Oublie ça ! Assure !
Partir aux Açores, la décision perdure, et si ce passage paraît obscur
La foi est là, ancrée à crans, qui me rassure, murmure et susurre
Que la « force est avec moi » pour achever cette maritime aventure

Bel Atao déploie ses oripeaux
Deux voiles, et six winchs « Goïot »
Non, pas plus pour lui n'en faut,
Pour bouffer du mile à Gogo

Pour projet : « Rentrer et Vendre »
Mon bateau d'abord, puis mon cul aussi,
Bientôt seront « à prendre »
Ah réalité chérie, coucou, me revoici !

Honnêtement, dis moi, crois tu vraiment qu'ici t'étais plus libre ?
Prisonnier volontaire d'un bateau troué, vivre de frayeurs en chantiers
Concentré sur tes charmants élastiques et tes foutus équilibres
Tu le savais tu hypothéquais l'avenir, soldait tes richesses passées

Baba toubab babille et barbote en pays black,
Dépense ses sous (et ceux de môman), il craque !
Pour soigner son rang, enfin, un rang de passage,
Hypothéquant sa seule fortune, bel Atao, quel dommage …

Il faut donc payer désormais, renfiler tes vieilles babouches
Travailler ? Vacance d'âme en vacances, pas productif du tout
Loufoque soliloque écrit, vingt jours sans ouvrir la bouche ?
Cingler les océans c'est cinglé ! Dernière traversée de Saint gland Gilou

« Vende se, va travailler » !



Samedi 30 Août 2009
N 18°10 – W 25°22

14h30, le "Jour un" touche à sa fin, vient de passer dans le passé, enfin !
Sur ce trajet, au vu des vents dominants, l'important d'abord sera le Nord !
Plus 77 miles sur le Nord et plus 22 vers l'Ouest … D'accord, faire le point !
Considérer les « gains » à l'Ouest comme une dérive, comme un débord bâbord …

C'est bien certain le « Jour un » n'est souvent pas une « bonne base statistique »
Mise en place basique, louvoyer dans « Porto Grande », puis ce long bord « à l'Est »
Pour éviter dans l'obscurité, Santo Antao et ses rochers côtiers, forts antipathiques
Pompé 6 fois 100 litres d'eau, déjà !

Toutes les 4 heures donc, repère. « Ité Aqua Est »
Vent de Nord / Nord Est, soufflant à quinze nœuds, c'est, d'un calme idéal
La houle roule longue et gracieuse, ça ne cogne pas, c'est, un point essentiel
Quatre nœuds et demi de vitesse, un ris et foc N° 3, c'est, peu toilé normal
Pas d'impatiences, naviguer sans « forcer bordés ». Rire aux étoiles, au Ciel !

Copain compas, compère et bon compagnon, indique clairement le Cap souhaité
« Nord / Nord ouest », serré ! Descendre dans le carré, c'était le Nord magnétique
Soustraire quelques degrés, encore d'accord ! Rudes règles de dérives appliquées
Vent, courant, dérive, Nord Vrai ! Et puis, le bien pratique GPS est catégorique

Cap réel suivi : un joli « Nord Ouest » établi ! Trop de bâbord dans l'air, Capitaine !
Autre sujet : dans la vie quel bonheur que d'avoir, pour barreur, un bon régulateur !
Mais maintenant que reste t'il à faire ? Poncer, lazurer, pour mieux vendre, la haine !
J'en reviens pas comme ça coule ! Je parlais des mots là et non de l'Atao, pas d'erreur …

Franchement, créer des vers de mirlitons, sont des façons futiles de fanfaron !
Les mots naissent, se meuvent, émeuvent, sont parfois veules puis s'éparpillent
Laissons donc filer cette fluide, folle et fluctuante faconde farfouiller les sons
Structure pardon ! Comprendrez qu'ici, sur l'eau, les idées roulent comme des billes

Affinons, foutu feignant ! Affûtons donc ici ce flambant esprit frondeur, si fécond
Et mollo avec les mots ! Car, mêmes si instinctives, certaines phrases maladroites
Ne se pardonnent pas ! Mais alleye pour voir, continuons ces « Dix vagues à Sion »
Exercice basique d'étudiant « en lettres », pour moi l'analphabète à la mémoire étroite

Sensualité sordide et sourde, sotte sensibilité exposée sans censure et sans suite
Si mon site sort en vers, c'est qu'en mer, le temps de bricoler de ces mots dynamite
Quelque manœuvre de pont s'invite, l'idée alors se fane, se perd, se délite et m'évite
Mais excusez, la nuit s'impose, vent dynamique, plus le temps de roucouler, ça frite !
Eaux d'Afrique !

Voilà t'y pas que notre capitaine « casse noisette » il se la pète un peu poète
Du marin gentilhomme en somme, qui somnole en écrivant sa prose, en rimes
S'il ne coule pas là, avant d'arriver par ici, il nous reviendra avec la grosse tête
Moi je vous le dis, les gars, dans ce parigot ci, y'a pas de fond, juste de la frime

Détail de passage anodin, les massages Thaï m'agacent et m'assaillent, message
Masaï, sages africains, nos amis de grande taille, sans failles, s'abreuvent de sang
Mon age me soulage et hurle de libérer ce verbiage en broussaille qui s'engage
Vers un rythme de mots serein, gardant sans pagailles, un sens encensé surprenant

Deux poissons volants ce matin, spontanément sur le pont « thon » bondit

Photo sensas ça j'en suis sûr, mais, ma foi, ce fût une bien maigre friture.
Le régulateur contient la barre. Mince ! Il coince et grince, couine et gémit
Mais l'Atao docile, facile, se laisse conduire tranquille, à bien belle allure

Et cette cuisine lente qui pimente l'attente, consciente, odorante, piquante, salivante

Patate douce, oignon, piment rouge, poulet du brésil, cette épice mystère de Mindelo
Pain grillé à l'ail, tomate crue au gros sel, yogourt frais et banane verte croquante
Des quinze bières embarquées (une par jour ?) n'en reste que neuf, boulimique salaud


Dimanche 31 Août 2009

14h30 Nord 19°44 – West 26°26

Le « jour deux » est mort, que vive alors le « jour trois » ! Depuis le départ
De la venteuse ville Mindelo, Porto Grande, Sao Vicente, sèche île du Cap Vert
Savoir la moyenne du jour ? Espoir dérisoire de record, juste voir aucun retard
Plus quatre-vingts quatorze miles dans le Nord, soixante trois pour l'Ouest. Pépère !

On va dire un dodu « cent miles » en un jour, mais pas franchement dans l'axe

Entrée d'eau : sept cent litres pour ce « jour deux », c'est (euh) préoccupant
Pour ne pas dire flippant, angoissant, stressant … Relaxe Gilles, « just relax »
Envisager toujours le retour vers le Cap Vert, pour toute raison et consciemment

Calmes, et voici mes amis que la série des gros soucis reprenait de l'appétit
Soudain, le bout' en Kevlar, celui qui relie le régulateur à la barre se rompt
Frottement invisible, on l'entendait en fait, une usure longue et cela a suffit !
L'Atao part au lofe, les voiles claquent tabernacle, intervenir sans retard, activons

Et là, constat de la cata, le foc descend, nonchalant, le long de l'étai, navrant
Le câble de la têtière du foc a lâché, de nouveau, au point d'amure de drisse
J'avais pourtant doublé d'une manille cette accroche, dieu que c'est désespérant
A la va vite, j'endraille sur le second étai une petite voile d'avant, sans malices

Puis je remplace le câble déchiqueté du régulateur, par un autre

Il fait nuit, travail à l'aveugle, la lune est là mais le ciel bien couvert
Cette fois il me reste une drisse disponible, marin averti fait bon apôtre
A la main, toujours pas de winch « open » en soutien, je remets le couvert

Mais, galère, ce second foc est trop petit, il déséquilibre « régul' », rien à faire
Lancer le moteur, le pilote automatique stabilise le cap.La nuit force les sons !
Coutures nocturnes, renfort de têtière, serres câbles, deux heures de couturière
Puis face au vent, affaler, plier, renvoyer, eau glacée, salope de foc « à la con » …

Moralité, désormais, il faudra hisser les focs à la main, drisse de spi, levier taquet,
Mains en sang, brûlées … Mais qu'est ce que j'ai bien pu fiche de ces foutus gants ?
Drisses de coton, hommes de maïs, tout glisse. Retour dans le carré, trempé, frigorifié
Usures, rouilles, vieilleries … La peur retenue jusqu'ici revient, à pas de géants

Et Captaingils pompait, pompait, pompait … Ca va c'est électrique !
Plus que trois heures pour les « cent litres », légère aggravation
Et si ce vieux générateur flanchait, ou si mon moteur asthmatique
Je n'aime pas naviguer seul de nuit, ça me rends, je crois, poltron

Ah oui, les pompes, tout ça, vous expliquer la nouvelle organisation
J'ai donc acheté, au Cap Vert, une pompe à eau de mer de 400 Watts
Fonctionnant au 220 Volt. Mon convertisseur 12 / 220 Volt, ce con
Bloque à 200 Watts. Générateur obligatoire, donc ! Situation délicate

Marier une bonne pompe neuve à un vieux générateur décati
Mauvaise addition ! Mais toutefois le système est indépendant
Et puissant, sept mille cinq cent litres de l'heure, je sais déjà dit
Moins d'une minute pour 100 litres. Le générateur fonctionne cabine avant

Le tout est installé « à poste » sur le circuit d'eau de ma défunte pompe auxiliaire
Intégré donc a l'évacuation d'origine, pas un fil électrique ou de tuyaux qui traînent
Et, bien entendu, il me reste ma vieille chinoiserie, la pompe, 12 volts, primaire
Branchée sur les batteries, que, quelques hectolitres d'eau déjà évacués, parrainent

Somnolences, récupération, qu'il est doux d'avoir un bon régulateur
Un bon vent Est / Nord Est vient de s'installer, Cap vrai : plein Nord
Force quatre régulier, la mer devient hachée, premiers chocs éclaireurs
La coque craque (et non la coke crack), remonter au vent mille Sabord

« L'eau est un élément solide », je l'affirme du haut de mon petit moi,
Bordel de couille, midi seulement, la pompe déjà, moins de trois heures
Voici que les intervalles se tassent, bordel de bordés molasses ! Croyez moi,
Vingt seaux huit fois par jour si les machines foirent, je n'suis pas « acquéreur »

Et comme pour narguer ma peur, l'Atao peu toilé pointe ses cinq nœuds plein Nord
Variation de cap du « régulateur » au près moins de dix degrés, franchement j'admire
Je ne cesse de me marrer de ses hésitations, entre le vent et l'eau un drôle d'accord
Marionnette à bascule, poussée au gré du vent, mais là, les ficelles, c'est elle qui les tire

Quatorze heure trente dans quelques minutes, fin de ce troisième jour de croisière
Oui, une petite pression, bien fraîche, d'eau de mer, je vous jure « ça lave l'âme »
Et au passage dernière gorgée de la dernière bière, amère, trois jours ordinaires
Confier sa vie à deux machines poussives, ça paraît un pari un peu fou, sonnez l'alarme !

Et vous, au fait, vous en êtes où ? De vos multi - dépendances vitales aux machines. Dont tout le monde se fout, dont personne ne parle ! Et si l'épidémie, ou la guerre, et viendrait la panne générale des machines ??? Il suffirait de sept jours, et vos bons voisins se transforment en Barbares ! Plus sauvages que les sauvages. Fin de la page …


Lundi 01 Septembre 2009

14h30 Nord 21°17 – West 27°02
Vent Nord Est force 4 à 5 – Cap redressé plein Nord depuis 6h00
Bilan du jour 3 = 100 miles (grumph) 290 Miles depuis Mindelo


Tiens justement, c'est la Saint Gilles aujourd'hui, le prince des fous
De la folie là il en faut, alternatives en porte à faux (Non, pas « porte la faux »)
Alors mon Gilou, revenir (en France) ou retourner (au Cap Vert), deux dégoûts
Il en est qui jouent leur vie sur un coup de poker, là le temps joue au pivot

J'ai beau me mentir, là, c'est Cent litres toutes les deux heures.
Stabilise !L'Atao déboule droit au Cap, Mille miles désormais, pour les Açores, au nez
Dix jours à cette allure pas plus. Et les « Canaries » moins loin qui sécurisent
Le moteur va, les machines sont saines ! Ca va passer, ça va passer, ça va passer


Mardi 02 Septembre 2009
Quatre heure du mat' j'ai des frissons,
C'est plein de kleenex et de bouteilles vides
J'suis … Nord 22°24 – West 27°16

Mal au cul, j'ai …
Ou comment dire « Argh » peut être, ou encore « Ouch » ou « Ièche » !
Où sont mes mots ? Ceux des autres ?
« Les petites misères, sont bien passagères, moi je ne m'en fais pas ! » Tagada Tsoin Tsoin …

Ou dire encore, il y a une heure j'ai décidé de mettre cap Plein Est ! Stand by, de nuit, pas de décision hâtive, malgré ma voie d'eau (très) active. Mais préparez déjà vos mouchoirs, car il vient de nouveau de m'arriver une improbable « Cata » ! Et puis « de l'Est » il m'en fallait pour les Açores … Attendre et décider de jour, la nuit me rend poltron, mais il me semble que déjà ma décision est prise ! Euh, elle est où la terre la plus proche ?

Ouais, mais là ce soir c'est clair, l'Atao ne m'appartient plus. Pas qu'il coule, non non ça je gère, du moins je l'espère … Mais retour à Dakar, via sûrement encore le Cap Vert, nouveau chantier.
Mort de Captaingils, pour raisons financières …
Putain d'étai, mais ça j'y reviendrais …

L'objectif de ma folle équipée, c'était de rentrer en France, avec mon chien et l'Atao. Le planquer dans un coin, sous bonne garde des copains. Stabiliser, étaler les dettes, attendre un peu pour les frais, trouver du boulot, réinvestir peu à peu … Mais garder l'Atao, noudoudiou (pour vous celui là, m'en fous). Je sais c'était un peu risqué, avec mon vieux toto d'Atao, un peu tard pour la saison, un peu tendu, mais c'était jouable, j'en suis certain !
Et puis voilà, putain d'étai !
Je vous raconte son histoire ?

Sincèrement, l'Atao filait bon train depuis mignon matin
C'était « son » allure, un prés, pas trop serré, houle longue
De 16h30 à 01h00, 60 miles plein Nord, petit lutin
5 nœuds bien tassés de moyenne, droit au cap, fusée oblongue

Il voguait doux de nuit, presque sous toilé (1 ris, foc 3), voiles à la lune

Manié par les doigts de fée de « régul », travailleuse et splendide marionnette
Captaingils lui compose sa prose en rime, se repose, parfois dépose sa plume
« Clap clap clap clap », fin de l'entracte, du boucan sur le pont, ça fouette

Lunettes (et cordons), pantalon, lampe torche ! Qu'est encore non de nom ?
La lune se couche, derniers rayons, cette étrange semi obscurité relative
Le foc comme affalé ! Mais l'angle est vraiment bizarre, impossible, abscons
Vingt nœuds de vent, vite intervenir, avant que les choses ne s'enveniment

Occupe toi du Cap, on tourne en vrac ! Déséquilibré, « régul » ne comprend plus
Je le libère, moteur, pilote automatique, Cap à l'Est ! Enfiler un ciré, un harnais,
Puis je rampe sur le pont, torche à la bouche ! Merde c'est plus facile de prendre le Bus
Constatations : carrément, c'est l'étai qu'a lâché ! Point de fixation du ridoir sectionné

Et, euh, l'étai, qu'est ce que c'est ? C'est encore un hauban, un gros câble en inox
De 10 millimètres d'épaisseur, qui maintient le mât fixé sur le pont, par l'avant.
Sur ce câble l'on « mousquetone » les focs, pour les hisser haut, de façon orthodoxe.
Et un ridoir ? C'est une simple pièce de métal crantée qui sert à la tension des haubans

Ce diable de ridoir rompu est sûrement une pièce d'origine, plus de cinquante ans respects
On peux imaginer qu'il en a vu, ce bout d'inox sans soudure, pas rouillé, comment prévoir
L'Atao tenait ferme son allure, les voiles ne claquaient pas, rupture pourtant, inexpliquée
Pourquoi ? Sur ce retour un peu risqué ? Qu'est ce qui fit que le métal éclatât ? Poisse noire

Mais revenons sur le pont glissant, car, hélas, les dégâts ne s'arrêtent pas là !
Le foc en torche entoure l'étai flottant ! Je libère sa drisse de coton, inutilement
Un fantôme de toile plane sur le pont, claquant, à maîtriser, s'assurer pas à pas
Hâler la voile, ça coince, puis d'un coup s'affale, drisse de coton coupée évidemment

Je chope un sandow et fixe de mon mieux tout le paquet, coté bâbord, au balcon
Hautes vagues froides et courtes à l'avant, l'on monte et descend de deux trois mètres
Ca éclabousse à chaque rebond, je m'agrippe au mieux, j'en prends plein le trognon
Retour au carré, de l'officier, trempé vanné, lumières ! Euh, il est où le tensiomètre ?


04h00 du mat' j'ai des frissons …
Le ronron du moteur qui murmure me rassure !
Grand voile seule, moteur, pilote automatique, vive les sports mécaniques.
Dormir deux heures, tout à l'heure il fera jour !
Ah oui, petite pipe, euh pompe, mon Capitaine, avant de dormir !


Mardi 02 Septembre 2009

14h30 – 5 fois 24h00, 5 jours et 5 nuits, le temps s'immobilise …
Nord 22°34 – West 26°30

Bossé comme un taré ce matin pour éclaircir le pont encombré, cafard n'à homme … Libérer le foc de son étai, il a morflé sur la têtière et bordure haute, va y avoir encore de la couture !Retendu de mon mieux l'étai lâcheur, pas facile je vous jure. Détendre un peu le pataras. Une aussière au winch court sur le pont vers l'avant, tension…

Puis frappé l'étai fugueur avec un petit bout' en kevlar en remplacement du ridoir défaillant. Reprendre du pataras, serrer à bloc le reste de ridoir. Vagues de trois mètres à l'avant, les pieds s'envolent du pont, pas le moment de jouer à la mouette voyageuse. C'est encore trop mou je n'aime pas !

Renvoyé un trop petit foc, le tourmentin à l'avant, sur le deuxième étai, pour avancer pas le choix, pour « régul » toujours déséquilibres de voiles, prendre un troisième ris ? Dernière drisse, de coton, de tangon, épaisse de 6 millimètres et dont la petite poulie se trouve sur le coté du mât, décentrée, une drisse de secours certes, mais tenter de parcourir neuf cent miles avec ?


Vérifié une fois encore la tension de tous les haubans, pas de déséquilibre particulier, je ne m'explique toujours pas la raison de cette cassure de ridoir. Sachant la longue route au près « à venir », et vu mes dernières expériences acquises, j'avais, à Mindelo déjà tout contrôlé, resserré le bas haubans bâbord bricolé « à la chaîne ». Vraiment je ne comprends pas la raison de cette rupture, je hais ça …

Et là, comment dit t'on déjà, « c'est là que les athéniens s'éteignirent ».
Le deuxième étai claque ! Avec cinq mètre carrés de voile seulement dessus, comme ça, en plein bord, pas en manœuvre, pas de fausse manœuvre, juste, il claque … Cassure exactement au même endroit que le premier, c'est net et sans bavure. Ceci est « la réalité » !


Je craque ! Je suis marabouté je vous dis !

Je réagis comme dans un rêve, ce n'est plus moi qui gouverne, c'est l'autre moi, le maudit, qui assume, vent arrière pour soulager les efforts sur l'avant du mât, moteur et pilote automatique … Récupérer le tourmentin, il est entier ça va, dernière drisse également ouf … Bricolage de fixation, deux étais mous dorénavant à l'avant (heureusement mon mât est traversant), sur lesquels on ne peux plus envoyer de grandes voiles. Au programme 900 miles de près, c'est insensé … Je renvoie le tourmentin sur mon système "la bidouille".

Quelques tests désespérés :

Cap stabilisé avec « régul » Nord / Nord Ouest en trichant un peu sur l'angle de barre
Vélocité nulle, deux à trois nœuds pour vingt de vent, face à la houle l'étrave enfourne
Trop lent ! Ca cogne salement, et d'imaginer ma coque fêlée à chaque coup de boutoir
Neuf cent Miles pour rejoindre les Açores, il faudra donc vingt jours, sans ristourne

Imaginez naviguer au près, sans pouvoir forcer voilure quand le vent est constant
Dans ces moment où l'on a « la gagne », surf long sur une bonne houle orientée
Perdre le bénéfice de ces moments privilégiés. Rester sous toilé la plupart du temps
Face aux déferlantes c'est méchant, ça vibre, résonne, épuise, je n'arrive pas à décider
Et si le débit de l'eau augmentait ? Et si tempête il y avait ?
Et si cette dernière drisse de foc, mal fagotée craquait
Et si, ainsi sous toilé, molle pétole se présentait, à prévoir, anticyclone des Açores, jamais tu n'avancerais
Et si générateur lâchait, et si moteur pétait
Trop de si, trop de temps,
Trop d'eau, trop d'incertitudes et de hasards
On ne va pas pousser Captaingils dans le persil
La vie est plus précieuse qu'une partie de poker
Je n'aime pas les jeux de hasard
L'eau, 150 litres toutes les (petites) deux heures, ça foisonne, ça bouillonne.
Hors de portée musculaire si tout m'abandonne.
Et, même si ça vous étonne,
J'ai comme la confiance en « ma chance » qui déconne.
Je me hais mais je m'en retourne en arrière …
Cinq jours révolus de croisière.
Les Açores, île de Santa Maria à 850 miles, Mindelo à 380 miles, Sal à 400 miles ...
J'ai parcouru disons, un petit quart du chemin déjà, mais, refus à l'obstacle, lâche abandon, décision est prise je retourne sur le Cap Vert ! …
Comme une étrange nausée, et ce n'est pas le mal de mer …
Mercredi 03 Septembre 2009
Retour vers Sal
04h30 N 21°44 – W 26°02
14h30 N 20°35 – W 25°35
Quasi aucune note ce jour là, la chique satirico poétique coupée
Gamberges et tristes réflexions, ça y est, me voilà CaptainClodo
Planté sur la plage de Dakar avec un bateau poubelle, un paumé
Ce scénario catastrophe je l'avais bien imaginé, le vivre c'est ??? Trop !
Vent d'Est / Nord Est, 15 nœuds ! Terrible ça, pour les Açores (Humph)
Deux ris dans la grand voile, tourmentin, mouchoir de poche à l'avant,
Cap Sud Est vers Sal, me voici donc « de travers » et à l'envers (Grumph)
Leçon de navigation, même ainsi sous toilé, Atao file ses cinq nœuds pétant …
Trop toilé régulièrement, erreur de débutant, qui force les haubans !
On avance avec la houle, plus de heurts, mais toujours presque 100 litres de l'heure
Jeudi 04 Septembre 2009
La nuit panne de moteur, comme un mal au cœur, stupeur, horreur
Clé au contacteur, s'allume le compteur, préchauffage persifleur
Batterie OK, « A démarrer », STP, fait nous donc péter l'électricité
Rien ! Pas un clic ou un son ! La peur a comme une étrange saveur
Trois heures durant évidemment j'en perds ??? Toute envie ? L'appétit ?
M'imaginant toujours Cap sur les Açores, avec ce nouveau léger « P'tit souci »
Je fouille, farfouille, tripatouille la puta de tripaille mécanique de mes couilles
C'était un fil du démarreur, déconnecté, la raison de toute cette embrouille
Je souffle et m'époustoufle, car, si de la mer d'Homère je n'ai vu la couleur
Au moins, d'un moteur diesel, je commence à prendre certaines mesures
°°° / °°° Pas fini
Il voulait faire le tour du monde pour pas un rond
Pari perdu pour lui, parce qu'en fait, c'est le rond
Qui fait tourner le monde. Ne tirez pas sur la Joconde
Il ne savait ni le pondre, ni s'en libérer, un comble …
°°° / °°° Comme ça, comme ça
Je les entends déjà jaser, mes acerbes lecteurs à terre, là bas, en France
Alors à ceux qui, forts de leurs expériences, hurleront « à l'incompétence »
Je dis comme je le pense : N'avez vous jamais vécu des séries de malchance
Vraiment cette rupture d'étai à l'avant je n'en digère pas les circonstances
Et toujours d'imaginer, perverse Agnès, en cynique lubrique sorcière
Perçant, coupant, piquant, tailladant, pissant sur quelque idole batelière
C'est « Ben crétin » je sais merci, mais voici messieurs tel est mon univers
Croyez vous que la navigation solitaire, me rende au final chouya pervers ?
°°° / °°° C'est tout, comme ça, aussi


Vendredi 05 Septembre 2009
Vers Sal au petit matin

De la barre de l'Atao,
Et non du bar du Balto,
Permettez moi ces quelques mots,
Pensées vasives d'un p'tit matelot …

Vogue à l'âme et vagues galères
Vivre en mer, rire en vers, amères amers
Que voici d'étranges plaisirs solitaires
Bouffé par crabes ou par vers ? Envie d'un verre ?
De toute façon on la passera tous, la grande barrière
Avis sévère émit en mer, la vie en gris bleu vert …

Perles d'eau sont bijoux de mer, ma mère
Ce vent d'Est me casse les « Test' », mon père
Ainsi que ce baromètre qui baisse en traître, mon maître
Mais foi de croix cette voie d'eau n'aura pas ma peau, mes « ch'ti cocos »

Pour un joli sloop en bois de dix mètres
Elle « con senti » à ouvrir braguette
Apprenant qu'elle ne viendrait pas
Rageusement elle la refermât
Prenant bien soin d'y coincer mes Youpla las
La prochaine fois j'achèterais une Ferrari, peut être …

Amie Agnès lorgna ma pine, de (et du) bonne heure
Mais on ne peux être au goût de tout le monde
Alors hargneuse Agnès saigna sciemment mon cœur
Paradant beaux amants sur ma douleur, nausées abondent
Pragmatique Agnès gagna cette controverse à coups de fesses
Con cul rance, trois queues en autant de mois, dont moi, émoi
L'énigme d'Agnès déniaise, malaise, le sexe est son ivresse
Et moi, moi en misérable témoin moignon, je meurs tout bas
Goulue l'Agnès, gourmande grignote de la « bite subite »,
Perverse Agnès me nargue, princesse s'expose et ça l'excite
Et moi, moi je fuis, je m'éloigne et m'avilis
Ignoble Agnès est libre de vivre sa vie, oui
En politesse Agnès gagne a être con nu, con fesse
Agnès ignore les cons venus qui y reviennent, tristesse
Ingénue Agnès en mange, mais ne sait rien de l'âme en l'homme
Lame en l'homme, mal en l'homme, larmes d'homme


Vendredi 05 Septembre 2009
14h30 Fin du jour ??? Sept ?
N ° 17°33 – W 23°37 (115 miles en un jour)
Vent Nord / Nord Est - 15 nœuds

Bon plein arrière, un petit cinq nœuds
Sous tourmentin (contraint) et deux ris (contraints aussi) pour l'équilibre.
GPS affirme : 62 miles pour rejoindre Sal …
Encore une nuit odieuse : Plus de vent, du tout …

Le pilote automatique se refuse, même avec le moteur, merde …
Marionnette me fait la tête, rouspète et part en cacahuète, c'est ma fête
Et qui donc ce soir va s'occuper de la barre, Captaingils en a marre

Je m'acharne pourtant à « gouverner » et tente de tenir le cap dans le noir, à la main, voiles en déséquilibres. Même mes fidèles élastiques me font la nique … Allongé sur le pont, rectifions, parfois je m'endors, quelques secondes, voiles qui claquent.

Au moteur sans pilote on tourne en rond très facilement, déviés par la longue houle. Moteur sans voiles d'appui ça ballotte fort, canard en boite sur la mare aux canards. Pas de vent, pas de vent, pas de vent, même à faible allure, au moteur, sans vent impossible d'imposer marionnette « au cap ». Barrer à s'en abrutir la raison …

Au petit matin charmants constats : les trois coulisseaux de tête de la GV ont sauté et une petite déchirure de 30 centimètres dans la Grand Voile, niveau bordure, c'est l'une des toutes dernières réparations, celles de mon épique sortie du Saloum, qui n'assure pas …
J'affale, couture, des heures, des heures …

Au petit matin oui je mets en panne. Démontage de marionnette, axe central à resserrer, deux heures … 08h00 un tout petit vent Sud / Sud Est se lève, « marionnette » soigneusement bichonnée daigne reprendre du service. Bon dieu 40 miles encore, va dormir un peu …


Samedi 06 Septembre 2009
14h30 N 17°18 – W 23°09
Vent Nord Est de 0 à 5 nœuds

Est ce le huitième jour ? Détours contre compte à rebours …
Ca n'avance pas, encore trente miles pour Sal mes amours
Chaleurs à crever, dedans un four, coutures de grand voile, balourd !
Pas le choix, et si légère tempête s'engageait, ici pas de secours …

Autonomie diminuée : deux étais tout mous installés à l'arrache
Retendus au winch, immobilisé au Kevlar. Tendre Pataras et bastaques
100 litres d'eau dedans toutes les heures, sans heurts rageurs, ça fâche
Marionnette flambait, forte tête, démontée, bonne grosse paire de claques

Comme tout ces bons artisans qui aiguisent leurs outils
Captaingils pour coudre dérouille ses vieilles aiguilles
Couture des coulisseaux, poinçon, toile forte, enfiler l'ennui
Pour la déchirure de la bordure, couture, colle néoprène, vétilles

18h00 de nouveau « tout dessus », mais pas de vent, alors t'attends

°°° / °°° C'est tout, encore inachevé…
C'était tocard de toute façon, volet verve volé, envolé


21h04 N 17°04 – West 23°00, à 20 miles de Sal

Approche
(en vers et contretemps)

Diaphanes éternités océanes, belle approche, mais nous n'arrivons point !
Aborder ces drôles d'îles, il en est un peu comme avec les femmes
Certaines s'accostent franco, vent en poupe, passant félin faisons câlin,
D'autres l'espère plus coquette, aiment qu'on les désirent, se pâment

Tu me vois belle, j'aime à te plaire, rêve, mais tu ne m'auras pas
A te faire haïr l'animal rugueux qui vibre en toi, espèce de gros goujat

Sal a cinquante Miles depuis deux jours, deux nuits aussi, j'y perds mon latin
Le vent tourne, Nord Sud Est Ouest … Maboule ce tout petit vent je déteste
Et puis bien sûr, sous toilé, protège ton mât et équilibres, la tortue sans le lapin
Marionnette, déboussolée, m'a jeté son cap au nez et pique une petite sieste

Période de veilles prolongées, la barre me tient, séquences de pompages éhontés
L'attente, ce terme si romantique, en mer ballotté, perd de son éthique, éternité
Quelle abomination cette navigation en forme de pot eaux noires, des espoirs fanés
Arriverais je au petit matin ? Puis l'on se traîne encore, nuit, matin, midi, soirée

Et le moteur, quelle horreur pendant des heures, ronron gonflant, chaleurs intérieures
Pourvu qu'il tienne bon ! Calcul de consommation, trois nœuds cinq ne pas le forcer
Trente cinq petits miles en 10h00 de fonctionnement, mais Gilles de quoi tu pleures ?
Non décidément ce foutu moteur sur un voilier ce n'est pas fait pour avancer


Dimanche 07 Septembre 2009
09h00

« CRRCRRCRRCRR » mouillage à Sal, Palmeira, sentiments mitigés
Neuf jours de mer, sept cent cinquante miles, un petit rond dans l'eau,
Vieillir …


Mais ce n'est pas tout à fait fini, au niveau de vos lectures. J'écrivis, en parallèle, le petit texte ci dessous, rien à voir avec la navigation. Une ébauche que je n'ai pas envie de finir, ici à Sal, recopiage de ce début qui sonnait bien, puis après « ça » s'embrouille » …

D'autant que, l'idée me glace, le soir où je « composais » ce texte, l'on retrouvait, je viens de l'apprendre, le président du CVD, Gérard, l'homme pour qui j'avais voté à ce poste il y a (???) 3 mois, mort, ligoté, dans son bateau au mouillage à hanse Hann, où je dormais toutes portes ouvertes et sans armes il y a encore quelques jours …
On l'a étranglé, je vous jure parole que c'est vrai. Sa femme, une sénégalaise, retrouvée ligotée également, a survécu, paraît t'il … Un plaisancier allemand vient d'arriver de Dakar avec cette morbide nouvelle. Vol avec violence, règlement de compte, mafia sénégalaise ??? Paix pour son âme « bénévole » !?

Le peu de ce que j'ai appris de « l'histoire » du CVD, c'est qu'il est des générations de petite délinquance, d'histoires louches accomplies ici. Le soir de mon départ, deux plaisanciers fauchés chargeaient, de nuit, des caisses de « choses » pour le Cap Vert. Contrebande ? A mon arrivée ici à Sal, je retrouve un de ces deux bateaux cerné par les douanes capverdiennes, aimablement appuyés par deux zodiacs de la marine américaine ultra armés …
Morte « beu beuf » le capitaine, un drôle d'argentin, revient sur le quai, l'esprit tranquille.
Commencé à entrevoir de quoi vivent certains « loups des mers ».

Je viens de recevoir une proposition ferme ici, ramener du lait en poudre en quantité, du Cap vert au Sénégal, 500 kilos, mille francs par kilo (CFA) de profit au passeur, ça ferait presque 800 euros. Une bonne partie de mon calfatage … Du lait en poudre mon vieux, ils se foutent de ma gueule ou j'ai vraiment une gueule de poireau ? La coco ne passe plus par la Guinée Bissau, les américains ont démantelé quelques filières en Casamance, entend t'on dire. Bref fontaine je ne boirais pas de ton eau, cet Bel Argent sent bien la mort. Pauvre oui, mais con non … Et j'ai perdu trop de vrais amis pour vendre de la drogue (surtout à ce prix là !) …

Bref, l'autre texte


Je voudrais écrire comme un roman !

J'ai fait un rêve (I have a dream) magique, magnifique, exotique
Cette nuit, il est tellement cohérent, comme collant avec l'instant
Que de ce pas gaiement je vous en livre quelques arcanes esthétiques
C'est l'idée d'un roman, sur l'Afrique, véridique, sûrement très amusant

L'idée aussi, c'est que ce serait à moi de l'écrire, sans gamberger juste là à l'instant
Dès mon retour à Dakar, attaquer ! Chapitre un, me prétendre comme « griot écrivain »
Enquêter auprès des africains, des anciens, avec comme clef d'entrée ce sujet captivant
P'tit pitch ? Alleye ! L'histoire d'une propriété coloniale, construite, qui sait, par un marin

Sise aux alentours de Dakar, elle existe toujours, bougainvillées et bords de plages
Abritant depuis 1937 une association non lucrative, dont le but est l'accueil aux plaisanciers
De toutes nationalités, un bon mouillage pour « voileux » de passage, ces gens du voyage
Des trognes, des forts en gueules, pour sûr cette maison elle en a vu passer à ne pas douter

Je parle là du CVD, vous l'aviez compris, j'espère …

Qui l'a construite? Quel était le milieu naturel et humain à l'époque ? Dakar, les années trente
Colonie française, puis la seconde guerre, puis l'indépendance ! Comment survivre, pressions
Qui l'a offerte ? A t'on respecté, la base de l'idée d'origine, associative et pourtant militante
Qui la et l'a eue dirigée ? Constante confrontation en blanc et noir, fric ou pouvoir ! Passions

Pourquoi pas de « nègre », institutionnel local, dans ce foutu conseil d'administration ?
Et les employés, bonne place en or pour eux ici, sont t'ils cooptés, peut être de père en fils
Vols, contrebandes, prostitution, ne pas trop gratter mais, quelques faits avérés exposons
Et puis de tous ces marins, discrets ou romanciers télégéniques, que de souvenirs en lice

Le sujet j'en suis persuadé est riche de surprises et aussi sûrement d'incompréhensions
Retrouver la mémoire de ce bâtiment, bulle à toubab en pays black, bulle a fric en Afrique
Persuadé que cette aventure est épique, drolatique, peut être chimique (p'tain de pollution)
Pourrait supporter ma verve pléthorique, et qui sais, d'écrire, sans parler de l'autre cul boulimique

En support deux livres, deux styles, ce livre sur le Mozambique, Borror, qui m'a retourné
Cette « concession portugaise » qui s'étrille dans le temps, d'aventuriers en administrateurs
Bouquin que j'ai vraiment « Kiffé », dont je vous ai parlé. Le second livre de référence est
« La reine du Sud » de « Arturo Péres Reverte », journaliste de guerre, un « Grand reporter »

Roman dont la trame chevauche la vie de cette « reine », passeuse de « choses » sur Gilbraltar
Et l'enquête même du Sieur auteur, au nom du livre, rencontre juges, passeurs, mafieux,
Bref pour en revenir à « mon » roman, en décrire les origines, son présent et son histoire
Mais aussi, pour faire contemporain, suivre l'auteur, Captaingils, qui cherche ceux

Qui savent ce qui s'est passé, l'enquête de l'auteur, dans le sénégal d'aujourd'hui …
Vous m'suivez ? …

Pour mille euros par mois, pendant six mois, je vous jure, je le ponds ce roman là
Non pas de la haute philosophie, pas de l'Histoire (majuscule) certifiée, mais un récit
Rigolo comment dire, « dans mon style ? ». Comment c'était, puis qu'c'est, aujourd'hui voyez ?
Fifty fifty sur les bénèf, (droit d'auteurs qu'en sais je)
Faut bien qu'ils bouffent aussi, ceux qu'en écrivent, des livres …


Toi écrivain, pauvre nain, ça va les chevilles …
Et qui sinon toi ! Quelque intellectuel à la con ?

Bom noiche