28.7.09

Bye bye Sénégal

Paré à appareiller.

Le bateau n'a jamais été aussi prêt, vous rendez vous compte il ne boit plus qu'un litre d'eau par jour, à l'arret ... Et le patron lui arrive presque au même score, miracle donc ... Moteur et alternateur ont fonctionné durant au moins 10h00, au mouillage sans pépin. 120 litres de gazoil dans le réservoir, + 40 litres dans deux bidons. Les batteries sont chargées "à bloc", le système de recharge du "parc parallèlle" semble fonctionner "à merveille".

Un peu fatigué, nerveusement je crois, le stress de cette impossible demie "longue route"contre vents et courants, cette sarabande de coups de vents ici, et la lourde chaleur aussi qui n'aide pas "à la sérénité" (et puis cette incongrue courante qui ne cesse pas, sans pourtant être douloureuse) ... Vraiment impatient d'être en mer.

Roxao est totalement cicatrisée, elle chasse ses derniers chats Dakarois.

Avitaillement "à toc", je ne me suis jamais autant appliqué. Repas végétariens pour toute la première semaine (tomates, avocats, patates douces, carottes, mangues, papayes, bananes, pommes), puis patés, conserves, riz pour la suite ... 12 litres de lait entier, 12 bouteilles de "Fanta" et autres saloperies sucrées, 220 litres d'eau javélisée, 0 point 0 alcool à bord ... 14 paquets de clop (plus une dizaine de paquets de tabac mauritanien ...).

1500 Miles "en ligne droite" jusqu'aux Açores", je compte 20 à 25 jours, hors de question de forcer mon vieux compagnon de route. Les prévisions météo sur les 8 prochains jours sont trés calmes avec Nord Ouest dominant (pas cool) 5 à 15 noeuds maximum. Après c'est le grand inconnu.

Et si le régulateur fonctionnait ?
Et même sans, ça passera !!!

Départ au plus tard demain matin 8h00.
Bonne chance à tous pour vos divers projets et rèves.

Moi je vais me calmer en mer, etrenner mon nouveau cahier plat.

20.7.09

Dakar, travaux, bis repetitas

RADOUB Ou - Obsédante « Voie d’eau »

Je sais, je suis un piètre bricoleur. « Calfater n’est pas une science innée ». Je ne sais plus qui a dit ça mais c'est « pas con », sûrement quelqu’un qui cherchait « à flotter ». Alors « ça flotte mon pote » ?
Tentative d’explications, de mes diverses interventions à ce sujet sur l’Atao, sans concession ni mensonges.

Hey, les « supers Capitaines ce qu » STW, ou de « Hisse et Ho » c’est peut être le moment de vous rendre chouya utiles. Là je veux bien quelques conseils professionnels !!! Juré je ne moufterai pas si « vous me blaguez » à ce sujet …

A / Détecter « La source »,
L’origine de la voie d’eau

En mer,

L’eau suinte (parfois 120 litres par heure – bon gros suintement on va dire), dans les fonds de cale de l’Atao. Toujours de l’avant. Quand je bouche les « anguillers » (Traduction : les « anguillers » - pas certain de l’orthographe – sont de ridicules minuscules petits trous percés dans les varangues – euh poutres structurelles latérales – qui permettent la circulation de l’eau à l’intérieur de la coque précipitant celle ci, par le principe de pesanteur, vers le « point - le + - bas » des fonds de cale, où se trouvent les pompes permettant de l’évacuer ..

Vous me suivez ? ou j’suis pas très clair – écritures du matin, gorgée de café, reprenons …

Donc quand je bouche ces foutus anguillers à l’avant, l’eau "entrant" rempli les « fonds de cales » à l’avant donc, le « point bas » reste vide. A l’intérieur, "ça" se situe sous le second réservoir d’eau, sous la couchette de la cabine . Je l’ai déposé déjà 4 fois en deux ans, ce foutu réservoir (il faut tout démonter coffres, vaigrages, tuyaux – 4h00 de boulot (aller !). Une fois le réservoir « décoinché », superbe repère visuel de « la voie d’eau » qui gicle entre les Bas bordés et la quille (donc pas entre deux bordés - retours de galbords ? Fuite "à la rablure" ? Ce foutu raccord de, j'ai oublié le nom, Brion, qui joint la quille en bois et la principale membrure de l'étrave - m'faudrait un bouquin tout de même), l’origine de l’entrée d’eau n’est donc pas clairement visible ni définie,… elle coule par pression le long des bordés, contre la quille, jaillissant par pression.
Conclusion, en mer, l’eau rentre par l’avant, sous le niveau de la quille !

A terre,

Là il faut hâler le bateau « à terre », en gardant un peu d’eau dans les fonds de cale.



Gratter vite fait les « coquillages et crustacés » accumulés sur la coque, laisser sécher et observer. Toutes (paraît t’il) les « voies d’eau » se révèlent, devinez comment ? Ben, « en suintant » ne vous déplaise … Voie d’eau « à l’envers », l’eau s’évacue vers le sol, pendant deux jours le bois gorgé d’eau au niveau des fuites, euh, l’expurge … Le phénomène est visible, il suffit de noter au marqueur « où qu’ça coule » puis de colmater « localement » ensuite, avec de l’étoupe et du mastic (je sais que là il y aura "polémique", c'est toute la ligne qu'il faut reprendre, sinon aux intersections "vieux calfat" et "calfat neuf" il risque d'y avoir des pressions "inopportunes" …).

L’Atao en photo, second diagnostic :
Le maillon faible, à l'avant tribord



B / Calfater, donc

Gratter vite et proprement les zones « à calfater », virer les anciens mastic, la (le ?) vieil’ étoupe … Laisser sécher deux jours, au soleil d’Afrique à plus de 40 ° à l’ombre, pas trop longtemps pour que le canote ne dessèche pas complètement, mais suffisamment pour que le bois « à travailler » dégorgent son eau, bref un certain temps …

Léger ponçage gros grains « à la main » pour éliminer les résidus une fois le bois sec …

Pré couche dilué au « minium » peinture antioxydante « au plomb » (normalement, ici à Dakar on en trouve) pour saturer un peu le bois, séchage ...

Pose du « coton de calfatage », c’est mon choix ...

Ici pour les pirogues ils utilisent plutôt les vieux « tee shirts » usagers, ou, au mieux, des pièces de toile de sacs de jute. Il existe des fils d’étoupe goudronné tressés très dense, ou alors des boules de fibres de chanvre « à tresser ». Moi c’est du « coton » sinon rien !
J’ai entendu dire (les gens parlent beaucoup, pendant que tu fais le travail, ils ne disent jamais la même chose …), que « les suisses » imprègnent leur cotonnade dans l’huile de lin durant 24H00 juste avant la pose (pour qu’elle ne sèche jamais ? pour la « gonfler » avant la pose ?), que les « espagnols » le gorgeait de peinture minium pour l’imperméabiliser, et les « sénégalais » que …

Moi je les mets à sec ! (Noudoudiou).
Enfin je veux dire mes cotons, de calfat ; au naturel quoi ... La logique c’est que, une fois le bateau remis à flot, le bois du bateau regonfle au contact de l’eau, que le coton, bien et équitablement tassé entre les bordés, se sature d’eau également, gagnant ainsi en volume, pression et compression sont les mamelles du calfatage, et que donc que ça me bouche ce foutu trou et qu’on en parle plus …

« Zéro » en dissertation ce matin, que de circonvolutions.
Kikicomprendpas ? Donc …

Pose du coton, en boucles. Tasser les boucles face à la coque, ou latéralement si les espaces à colmater sont trop importants, garder toujours la même taille de boucles (sinon création d’inutiles épaisseurs débordant à l’intérieur). Le son du « maillet » sur le « fer à tasser » (un monde aussi, ces putains de « Fers », un peu comme « au golf » y’en a pour les petits trous, d’autres … Moi, je n’en ai qu’un, de 4mm) vous informe de la bonne pression et de la densité du coton ainsi dûment, et néanmoins habilement, coincé dans les bordés.



La plus grosse connerie à faire à ce niveau c’est de « trop » enfoncer le coton.
Désépaissir le coton pour le raccordement avec l’ancien calfat (hum)

Le geste (du calfateur) est, comment dirais je, vachement fatigant, les bras en l’air en permanence, coups de marteau en rythme et en force, respect pour ces générations d’hommes …

Une fois le coton posé, appliquer (avec amour, pourquoi pas) une couche de minium pur, sur le coton, sur les espaces « interbordés », un peu pour imperméabiliser, surtout pour servir d’accroche au mastic …

C/ Mastiquer

Ca, ça a été « ma connerie » la dernière fois, ici, il y a deux mois. Permettez que je « m’étende » un peu sur le sujet, elle m’a coûté chère « cette dernière leçon ».

15 jours à peine après mon dernier calfatage, je m’échoue pour la première sur un banc de sable du Saloum. Vexe ! Deux marées (24h00) avant de pouvoir « en sortir ». Je suis censé en « parler » plus bas, enfin plus haut, enfin dans le chapitre Emmerdes au Saloum …

La marée baisse, l’Atao se couche, j’inspecte « à pied » la coque ainsi découverte. Et là, « la Zoubi » - tu vas arrêter d’écrire des gros mots oui, y’a bobo et baba qui te lisent désormais, donc, euh, « flûte zut » tous mes mastics ont fondu, y’en a plus, du tout, walou … Les cotons de calfat sont « à vif », à « fleur de coque » (dirais je, c’est tellement plus poétique) sur l’ensemble du travail récemment terminé … Le pire c’est que l’Atao ne faisait quasi pas d’eau à flot (3 litres / jours pas plus), aucun indice ne me laissait soupçonner que je naviguais sans mastics ... J’aurais pu entamer mon retour aux Açores comme ça, « ça » aurait peut être tenu ?
Moralité: c’est le coton qui assure l’étanchéité, pas le mastic …

A quoi sert le mastic donc ? Là je subodore … A maintenir, les cotons en place, pour éviter qu’ils ne « s’arrachent » « en ligne » ou qu’ils ne pourrissent au contact des pollutions de l’eau ... Et surtout à éviter que algues et coquillages ne mordent sur les « champs » de bordés … Comme c’est là déjà les cas, des centaines de petits mollusques se sont accumulés, forçant déjà presque les bordés « à s’écarter », en à peine 15 jours …

Masticage donc …

Je suppose qu’il existe bien des solutions aujourd’hui, avec les mastics « modernes ».

La « tradition » veut, c’est ainsi que mes vieux calfats sont faits, que l’on y applique du « mastic de vitrier » à base d’huile de lin mélangé à un « sécatif » (je suppose que ça veut dire un produit qui accélère le séchage) en l’occurrence de la peinture antioxydante « minium au plomb » … Trois à quatre jours de séchage « à l’air libre » semblent suffire (m’a t’on dit). Le mastic de vitrier étant un produit « aquaphile » censé finir de sécher sous l’eau. Le principe de ce mastic est qu’il reste souple, supportant ainsi les légers déplacements des bordés lorsque le bateau travaille …

Lors de mon premier calfatage, le problème c’est que je n’avais plus de mastic de vitrier « en stock » à bord ... J’en ai cherché partout, dans Dakar, me retrouvant systématiquement dirigé vers un « produit », nommé « mastic de lin », qui, contextuellement, semblait y ressembler fichtrement … Quoi que, de souvenir tactile, un peu moins dense, un grain plus fin, blanc (cf la photo ci dessous …).



J’ai donc mélangé « ça » avec du minium (trop de ?). Et roule la barbouille, entre les bordés.


J’offre trois jours de séchage « au produit » (à 5 000 Fr par jour la location du chariot j’abrège, un peu trop ?, le séchage). Au moment de remettre à l’eau je me rends bien compte que le mastic est encore un peu trop mou. Mais « Produit aquaphile », me susurre mon pote Alain, mon conseiller technique (charpentier marine en France), « ça séchera sous l’eau ! J’ai re calfaté des centaines de chalutiers en France, vu les cadences, en cinq jours l’affaire est bouclée, le 6ème jour ils foncent à 30 nœuds dans les vagues pour rejoindre les lieux de pèche. Ca tiendra, c’est sûr ! ».

Ca aurait pu, ça aurait du, tenir, ce truc, j’en suis certain, si j’avais eu du vrai « mastic de vitrier ». Mais pas avec ce « mastic de lin » là, sénégalais. Il eu fallu au moins 15 jours de séchage « à l’air » pour qu’il tienne. C’est là ma seule « explication » quant au superbe « foirage » de ce foutu premier calfatage …

Second calfatage, ces derniers jours donc, je suis confronté au même problème, pas de mastic de vitrier. Je change « tous les cotons » une nouvelle fois, minium, puis, en guise de « mastic », j’utilise du « Sykaflex » colle polymère noire de jointage bois, le dénommé « 11 FC + » (puisque qu’il existe des dizaine de type de sykaflex). C’est le « produit » que m’avaient conseillé les pécheurs « Lisboates » (Lisbonnais ? - comme me suggère le correcteur d’orthographe de Bill), lors de mon premier « radoub » à Lisbonne donc ...

Pas très orthodoxe comme solution, mais il se trouve que là, en la matière (et guise de matière), je ne sais pas où le trouver, «le doxe » (le texte), le mode d’emploi, les solutions de rechange, quand tu n’as pas le bon produit, ben tu te demerdes ...

Donc Sykaflex « 11 FC + » est ma solution choisie pour ce second calfatage.
Toujours trois litres d’eau par jour, à l’arrêt, rien n’est parfait …
Inch’Allah, ça tiendra, l’avenir nous le dira …


D/ Rustine

Ca c’est une « innovation personnelle », pour ce chantier …
Bon il doit bien exister un vrai mot de marin pour expliquer ça, la technique doit exister depuis perpette les olivettes, je ne l’ai que réinventé je suppose, mais rustine, le mot, je l’aime bien …

24 heures avant la remise à l’eau de ce second chantier de radoub Dakarois (D’acariens ?, comme me suggère …), le « Syka » sèche, le bateau se dessèche, le soleil cogne comme un taré. Début de soirée, petite vérification, et là coup au cœur, une « nouvelle coulure » d’eau signale un nouveau point faible …
C’est le « remaillé » (la pièce de bois) que j’ai façonné à Lisbonne, inséré dans un bordé, qui en séchant, commence à se décoller, le bois dégorge, quelques gouttes à peine … C’est également là que se concentrent la majorité de mes interventions de calfatages. Le bois à cet endroit, sur trois bordés sonne un peu plus creux, solide mais sûrement faible, affaibli … En fait il faudra sûrement, à terme, les changer ces bordés (ou les « epoxyser » - putain Bill fout moi la paix, j’invente mes mots si je veux - en profondeur, comme disait (question pour un champion?) : )

Je n’en ai plus les moyens, plus le temps non plus (passer Gascogne avant la Mi Septembre). En quatre heures de boulot, vite fait bien fait, je conçois une « rustine » donc, en contreplaqué, qui recouvre toutes les parties « affaiblies ». « Minium » dilué pour saturer le bois, séchage, une bonne grosse couche de Sykaflex entre la coque et la rustine, 12 vis courtes inox chanfreinées. « Collé, vissé », saturé de minium et c’est joué … C’est pas de « la règle de lard », ça mon cochon, mais ça rassure …


Tu m’aurais demandé de faire ça il y a deux ans, j’y serais encore je crois …
Avec ma petite rustine j’avais l’air d’un con, ma mère …

Deux litres d’antifouling là dessus (15 €), repeindre l’avant et une seconde couche de 20 centimètres sur la ligne de flottaison. Fin du chantier calfatage … 110 € de sortie chariot (7 jours en tout dont cadeau de deux jours pour cause de WE par Aruna). 20 € d'adhésion au CVD. Peintures, pinceaux, 2 cartouches de sykaflex, peinture blanche pour retouches des oeuvres mortes, une planche de contreplaqué de 8mm, 12 vis inox, deux jours de "coup de main" de Omar.

Coût total de ce second calfatage environ 250 €


L'Atao change de "garde robe"
Grenat foncé, très raccord avec son fond "bois rouge"


Vous croyez que ça va tenir vous ?
3000 Miles ?



Révision des voiles



Diego
Le maître voilier du CVD, dubitatif devant mon foc à réparer






Je vais faire court:


* Réfection de la chute de "grand voile" déchirée sur au moins 7 mètres
130 €


* Réfection complète de l'ourlet du guindant de mon foc N°3 + Large pièce sur toute la largeur du foc déchiré pendant mon passage de Gascogne. Je le croyais mort celui là, de foc, déchiré la toile piquée de rouille (vraiment piquée de rouille). Je ne l'ai plus sorti du sac depuis lors, je le présente à Diégo, pour pièces, pour la grand voile. Il me dit pouvoir "le récupérer". C'est fait! Changement de la ralingue de guindant (mon ex drisse de grand voile changé à la Rochelle et de quelques mousquetons). Gros travail personnel dessus pour "avancer" Diégo (lavage, rinçage, pose des 14 mousquetons ...).
Ce foc intermédiaire me manquait vraiment pour équilibrer le bateau par "petits temps", surtout "au prés", vraiment content qu'elle soit "ressuscitée" 45 €
Ressuscitation de foc N° 3
Un brin piqué mais terriblement taillé



Pour le retour il me reste donc:

* Ma grand voile, euh bien repiquée, avec trois lignes de ris

* Quatre focs (le génois "poche" de 25 m², ce foc N° 3 de 18 m², foc N° 1 de 8m², et trinquette de 4m².

Et j'oubliais "l'ultime sauveuse" (environ 8 m²) celle qui m'a sauvé la mise durant près d'un tiers du chemin entre les Canaries et les Cap vert. Archi bricolée, mais solide ...


4 de ces 6 voiles sont d'origine (enfin depuis que j'ai acheté le bateau), deux petits focs ont étés "acquis" ici. Depuis le départ de France j'ai perdu une trinquette en mer, et mon foc N°2 lors de la tornade du Siné Saloum. Finalement cette garde robe, c'est mieux que ce que je n'espérais "à la base".

Quelques finitions sur le moteur


Une nouvelle "pompe à eau" de mer pour 130 €.

Ce prix comprend : L'objet en question, la pose de l'engin (remarquez notamment cette superbe "assise" en acier avec tenseur frabiqué "sur mesure"), (vous ne voyez pas la magnifique poulie de transmission en alu qu'il a fallu réaléser pour l'adapter en bous d'arbre en came), la révision complète de "l'engin": deux gros roulements à bille neufs, deux joints spis neuf, turbine neuve (et récupération de l'ancienne - au cas ou ...), une courroie de transmission (d'occasion) de rechange (toujours au cas ou ...)

Enfin une belle pompeuse suédoise à bord de l'Atao
"New pomp"

Un nouveau "coupe circuit moteur", mais toujours d'occasion ...
Un tube plein, un tube creux, un ressort, une décharge électrique, ça pousse le binz, et ça coupe tout, normalement ... Moi le mien de ressort il était un peu "fatigué", tenté de le changer deux fois sur le Saloum, puis au retour à Dakar Aruna m'offre un coupe circuit complet (d'occasion).

C'est le truc au centre là, au dessus du boulon qui brille, avec un petit collier vert ... Fallait le trouver l'enfoiré (au testeur sur le boulon, après installation du nouveau connecteur de clé, tu donnes donc un tour de clé pour éteindre le moteur, le testeur réagit, le moteur continue de ronronner, ben figure toi que t'as trouvé, t'as le "coupe circuit" qui déconne ...


Remplacement des batteries de servitude:

Ca y est c'est fait, elles sont installées, posées. Oui je suis bien endetté jusqu'à la 25ème génération des "Dujon".

Deux fois 70 ampères (je perds 40% de la capacité en ampère de mon "parc"), mais au moins elles tiendront, un peu, la charge ...

Chat échaudé (par ma batterie coréenne du Siné Saloum) j'ai acheté deux belles italiennes "avec entretien", d'importation, chères donc, de batteries bien entendu (après le coup de la Suédoise c'est pas un peu lourd? Comique de répétition une des règles de base de "l'humourologie" ...).

Bricolé en parrallèle, avec un bon gros interrupteur entre 2, un système pour continuer à charger les anciennes (batteries). Si ça "marche", et que je parviens à en charger 4 d'un coup (pas sûr des "capacités" du minable alternateur que j'ai récupéré) je m'autoriserais quelques "folies électrique" à bord pendant la traversée (accès à Max Sea - le lecteur de carte connecté au GPS, un film de temps en temps le soir, recopiages d'écritures que sais je?- quel luxe se serait ...).

Coût des batteries 50 000 francs pièce (85 €) + 10 000 francs d'acide sulfurique et d'un pèse acide (et la leçon par Aruna de "comment ça marche" - jamais vu faire moi, couillon de parisien - nous allons tenter de ressusciter "la coréenne") pour pouvoir enfin les entretenir au coup et compenser les maltraitances ponctuelles que je pourrais leur infliger.

Les batteries "avec entretien" ont vraiment sale réputation à bord des bateaux modernes, fabriqués en plastique ou en métal (peur des pertes d'acide perforant ces matériaux). Mais moi je suis "en bois" donc je vous emmerde (des avantages du bois).

De mon expérience, une batterie sans entretien est morte quand elle se décharge plusieurs fois (il suffit de trois fois) en la sollicitant trop fort trop souvent, même dans un laps de temps très court ...

Mon choix aujourd'hui et de tenter de les entretenir "au coup par coup", en fonction des efforts demandés. L'expérience et la comparaison me donneront peut être raison (z'ont de ces interrogations ces marins ...).

Oui elles sont bien arrimées, calées et lacées dans un coffret fixé. A moins d'un "salto arrière", je ne vois vraiment pas comment elles pourraient décaniller de là.

Donc budget total batteries 185 €



Photo du matin
Rien à voir avec le bricolage mais on s'en fout, "ça nous fait des vacances" ...

Pèche autours d'un voilier au mouillage. Une technique que je ne connaissais pas encore: entourer le bateau d'un filet (20 mètres de large, 2 mètres de fond, une jolie trémaille); donner "du tam tam" pour effrayer les poissons qui auraient pu s'abriter là; relever en plongeant sous la coque pour passer le bord du filet sous la quille et s'est joué ... Pêche active ...

Nb: depuis 15 jours des dizaines de tonnes de cadavres de poissons flottent dans la baie d'Hann, s'échouant "à la plage". Incroyable pollution de l'eau lors des premières averses de la "saison des pluies", drainant "à la mer" toutes les pollutions des bords de fleuve, et des égouts de Dakar. Je retire ce que j'ai dit lors de ma première visite des lieux il y a deux mois, ici c'est vraiment "top pollution". Ca pue c'est pas croyable, cette fois je refuse même de faire la vaisselle à l'eau de mer, ce n'est pourtant pas mon genre. Je me demande même si ma "courante" chronique depuis 15 jours ne viendrait pas de là.

Une journée seulement après la remise à l'eau, la ligne de flottaison de l'Atao est noire d'hydrocarbures.
Euh une chose de sûr, je ne mangerais pas de ce poisson péché là !

Pèche du matin en famille


14.7.09

Traversée Siné Saloum - Dakar

Ou comment j'ai bouffé mes lunettes ...

Dimanche matin
Du 19 Juillet 2009, me semble t’il …
Dakar, Hann plage, au CVD. De l’Atao, avec: un moteur re révisé et opérationnel (« Inch Allah » local - ou toute prière « animique » - animiste? - efficace que vous voudrez bien lui offrir), grand voile re recousue et quelques torchons focs, coque re calfaté
e, régulateur re (euh) façonné, réservoirs re pleins d’eau douce (savamment épicée de Javel) et de Gasoil (deux fois filtré) – 80 litres de consommation en deux mois tout de même, presque un record de bons et loyaux (hum) services de la part de « Sieur » moteur …

Atao, Roxao et Captaingils sont dans les « starting block », parés à appareiller, pour la « longue route » (ben à notre humble mesure y’a de ça ma foi – Cf pour les incultes de la littérature maritime : un monstre de bouquin de Bernard Moitessier), guettant la bonne fenêtre météo (Vent Nord Ouest 10 nœuds prévu pour la semaine, pas bon du tout ça, pour les Açores). Pas la pétoche du tout !!! Juste que :

* Comme une pointe au cœur en permanence depuis 8 jours. Ce doit être psychosomatique … Ou la conséquence d’un faux mouvement durant la tentative de sauvetage du bateau d’un de mes collègue capitaine mouillé ici, dont l’ancre a ripé au passage d’un « ouragan » à 3h00 du matin (le phénomène météo porte un autre nom ici, paraît t’il - à suivre – 50 nœuds de vent ce coup ci), et qui s’est retrouvé au tas, (gros dégâts le pauvre). En force, ancres aux winches pour redresser le bateau face à la houle, bidons en bout de tangon, le bateau qui craque, un gros trou sur le coté, le safran qui se barre en pièce détachée .. Et la gueule du capitaine, mon bon Bernard, il reste stoïque, efficace dans l’action, un bon capitaine ça M’ssieurs dames, mais bon dieu, la douleur lisible sur cette gueule révulsée à chaque coup de boutoir de la mer. Il arrivait de la veille des Canaries, première nuit de sommeil après 8 jours de quart, bonjour le reveil. Et de s’en vouloir « à mort » d’avoir un peu baclé son mouillage, de s’être cru en sécurité, à terre … Je m’imagine à sa place, là debout sur mes winches, craquements divers multiples odieux ... Manquerait plus que ça ! Je voudrais une ancre plus grosse, beaucoup plus grosse …

* Et puis une nouvelle foutue « courante intestinale » (j’aime pas le mot chiasse), la seconde depuis mon départ il y a un an, pas douloureuse mais … Très courante, gênante, drainant toute mon énergie ... Je bois trop d’eau (à la Javel) ces derniers temps (45° au soleil chantier j’allais pas l’assurer « à la Gazelle », ça non) pas très sain pour la santé ça (à bon entendeur mon bon bouffeur de soupes).

Bref où en étais je ? Oui, enfin non, pas la pétoche du tout (hum), peut être une légère appréhension. On va dire 25 jours de mer maxi jusqu’aux Açores, ma plus longue traversée a duré 12 jours, et dans quel état nous sommes arrivés …

Et puis, ces deniers jours, il y a eu cette « expérience » au sortir du Saloum, dont, malgré mon très légitime « boudin en ligne », j’ai trop terriblement envie de vous "parler". « Ca » aura été le truc le plus dingue qui me soit arrivé depuis le départ, niveau Nav’.
Alleye je me lance (Gilles t’as deux heures max, soit bref …).






C’était donc le 03 Juillet 2009


Roxane éventrée sur la banquette, je décide de rentrer « fissa » à Dakar, pour coutures et réparations diverses. Petit vent de travers, 10 nœuds de Nord Est, ciel dégagé de partout, chaleur étouffante, 60 miles « à parcourir », de la gnognote en perspective pour le « grand » marin que je suis devenu (hihi) !
Dernier mouillage dans le Siné Saloum
Djiffere face au ponton du campement de Sangomar



Je décide de partir en fin d’après midi, naviguer de nuit pour arriver au plus tard le lendemain au plus tard vers 14h00, au soleil en tout cas et suffisament tôt pour ne pas l'avoir "dans l'oeil" couchant rasant aveuglant en fin d’après midi comme cela m’étais arrivé à mon premier atterrissage là bas.

16h00 frimeur, je hisse les voiles au mouillage et départ impeccable, à la voile, devant une centaine de pécheurs Sérères z’ébahis (enfin je veux bien le croire) … Saliou mon « guide » « bénévole » du Saloum (Alias Aliou, alias bouba, alias Borumba, alias Salomon) sur le ponton du campement de Sangomar secoue son mouchoir (et ses rêves de me voir rester et devenir « son toubab »).

La marée est juste descendante, quasi étale ! J’ai « du temps », l’Atao déroule bien sous son grand génois, la "grand voile" pleine et le « courant avec » …
Pour rentrer dans le Saloum, sur les conseils avisés d’un pote de Dakar, j’ai longé la côte Nord de quelques centaines de mètres, longeant ainsi la « pointe de Djiffere, avec 5 à 6 mètres de fond « en continu ». Mais depuis j’ai entendu parler de quelques « plantages » mémorables de voiliers en passant là. Je décide donc de passer plus loin au Sud, entre les nouvelles bouées juste installées pour les petits cargo caboteurs du Saloum. C’est plus sûr, surtout avec cette marée qui descend …

Deux heures plus tard, je me retrouve « à la bagarre » avec un fichu immense « banc de sable » pour tenter de trouver un passage (au sondeur). Deux mètres cinquante, deux mètres (de fond - je "cale" 1,5 mètres) oups détour, et re détours, le cœur battant. Je me retrouve donc à longer le banc vers le Nord, "au vent" donc, je lance le moteur … Le temps passe, une petite heure. Alarme sur le tableau de bord, le moteur chauffe, fort, plus de 100 degrés! Mierda, "c’est pas le moment". Qu’est ce qui se passe ? L’eau de mer de refroidissement ne s’échappe plus, encore un problème de pompe ?


La nuit tombe déjà, au loin au sud, le ciel se couvre bizarrement, rapidement, occultant la lune naissante, je suis trop près de la côte, je n’aime pas ça …

Je « coupe » le moteur (au réservoir) et retrouve vite « mes équilibres » naturels : les voiles, le courant, et cette houle très désordonnée par le banc de sable affleurant. Je poursuis ma laborieuse sortie du Saloum, à près, louvoyage ! "Et que je m'écarte du banc, je que je me rapproche du banc". Deux heures plus tard je me sais sorti d’affaire, le rivage déhale à plus d’un mile, 6 puis 7 mètres de fond, en moyenne ... L’embouchure du Saloum s’estompe au loin.

Enfin s’estompe … Je dirais se profile au loin, savamment déchiré par des éclairs (de chaleur pensé-je alors) bien .. Fréquents ! Voici presque deux mois que je « dors » dans la région. Les éclairs ne sont pas rares, mais je n’y ai jamais connu de vents violents. Il paraît que déjà, en Casamance (moins de 100 miles d'ici), la saison des pluies est "lancée, il pleut tous les jours ...

Je suis serein, vraiment content de reprendre un peu de large. Tout à mon triste constat que cette fois j’entame le chemin du retour; route au nord pour la première fois depuis bien longtemps … Le vent de Nord - Est baisse encore ( 5 à 6 nœuds). L’atao porte « tout dessus » (toutes ses voiles sorties) pas très prudent, de nuit, mais il faut s’éloigner vite de la côte, les pécheurs, les filets, la marée bientôt montante qui me fera dériver vers la cote, et cette nouvelle « absence » de moteur …

Est-ce une impression ou ces drôles d’éclairs se rapprochent ?

Le pilote automatique sonne déjà « law battery » plus de jus, plus de pilote, déjà. Ah mes bons vieux élastiques, faudra que je les encadre ceux là, au retour. Roxane est groggy de douleur, halète comme un beau diable, je lui porte de l’eau direct dans sa niche, yeux d’amour …

Je remonte sur le pont, quelque chose ne va pas, mais quoi … Quasi plus de vent, les voiles ballottent, mer d’huile tout irai bien si …
Une énorme masse nuageuse cache les étoiles, là juste derrière, plein Sud, contre le vent (mais il n’y a plus de vent, en fait). Le rythme des éclairs s’accentue, ils se rapprochent incontestablement, et très vite semble t’il. Pour la première fois de ma vie je vois les éclairs qui se reflètent sur l’eau « miroir », double effet pétoche garanti. Et puis le son aussi commence à me parvenir, un simple grondement continu, sans arrêts ni coupures …

« Oh Oh » comme dirait l’autre.

Mais pas de vent, tout semble calme, de ce genre de calme qui nous dit qu’on a le temps, tout le temps de s’organiser, à la Suisse … Fait chaud, fait lourd pas trop envie de me bouger. Juste cette impression d’avoir une pile chargée coincée entre les gencives, contact avec les plombages, et cette odeur d’Ozone aussi.

Petit vent frais du Sud Ouest, tout mou mais inverse d’il y a 10 minutes, il arrive désormais de la direction des éclairs. Ca me « réveille » chouya. Va se passer « kekchose » mon gars, réagit !!! Je fonce enfiler mon harnais, ce n’est pas le bon, bataille avec les boucles pour le régler (2 minutes). Je remonte sur le pont, vent hiératique, grondements, grondements …

Je fonce sur le winche de grand voile, test « sur le terrain » de ma troisième prise de ris "toute neuve". Bien préparé « mon affaire », je n’ai jamais « pris un ris » aussi rapidement. Il faut dire il n’y a presque pas de vent, l’impression de m’agiter pour rien. J’affale également le Génois. Mais le vent s’installe peu à peu franchement au Sud Ouest, 3 à 5 nœuds d'abord, rapide "mise en bouche" …
L’atao (sous élastiques) déséquilibré « du cul » part donc désormais logiquement « au lofe ». Je file à la barre, je commence juste à « gamberger ».
L’on m’a déjà débriefé concernant ces "tornades africaines". Elles sont violentes, mais (normalement) très brèves. La meilleure tactique à adopter « en mer », paraît t’il, en les voyant venir, serait de tout affaler, de bien tout arrimer sur le pont, et de se planquer dans la cabine le temps que ça passe
Le problème, c’est que je ne suis pas « en mer ». Je suis à moins d’un mile des côtes, avec en plus un foutu banc de sable quasi affleurant (marée descendante) entre nous dont je ne connais pas la position exacte ... Si je mets « à la cape » sans contrôle, je vais dériver droit sur la côte. De plus je sais qu’au Nord (sens de la dérive), la terre s’allonge à l’Est me barrant le chemin, aucun phare, aucune lumière qui me permette de repérer la côte (c’est bien sauvage par ici, Africa). Il faudra impérativement que je garde de la vitesse et le contrôle du bateau, vers l’ouest, vers le large.

Je rajoute donc une seconde voile, à l’avant, mon vieux foc numéro deux, rapiécé en mille points, que j’avais posté « au repos » sur le second étai, pour le "cas où"... Un peu trop grand, un peu trop léger, bien affaibli … Il eu fallu installer la trinquette juste achetée à Dakar, ou ne pas mettre de foc du tout, le temps qu' "il" passe. De ce que j'en sais aujourd'hui, j'aurais pu, j'aurais dû, "faire ça" (à Dakar au mouillage depuis 15 jours j'ai vu passer 3 nouvelles "tornades" ...). Je ne savais pas encore ce qui m’attendais!
Exercice de style pensé-je encore …

Disons pas plus de 7 minutes ont passé depuis que j’ai décidé de réduire la voilure, pas mal pour un branleur d’apprenti ... Je me rassieds « à la barre ». Ce n’est plus une pile que j’ai dans la bouche mais une centrale thermo nucléaire … Des éclairs incroyables s’enchaînent, parallèles à la mer, sur des kilomètres.

Grondements sourds, hyper puissants ! Sont ce les Tam tam du Saloum qui se déchaînent en ton honneur ? Tu aurais pu passer un bout de vie là, peut être aider bien « des gens », on te le proposait, tu en rêvais … Tu retournes en France, en pleutre. Encore un mystique présage ?

Au fait, niveau paratonnerre tout ça ... T’es équipé comment ? Faudrait peut être une chaîne de masse quelque part ? Euh il y a quoi de métallique autours de moi ? Tu imagines ton mât foudroyé, ça ferait drôlement chouette sur ton blog …
Pensées vagues. Jusqu’ici tout allait bien ! Puis …

Là normalement c’est la que vous passez sur mon site « Paypal » pour raquer deux ou trois euros pour connaître la suite. Mais comme je ne suis pas un garçon très organisé niveau de l’informatique, je vais continuer de jouer « au griot bénévole ».

Claque de vent, baffe, gifle, rouste, d’un coup … 50 nœuds de vent, que je prends de travers, l’Atao se couche immédiatement sur tribord, jusqu’aux barres de flèches, 15, 20 interminables secondes.

Mes lunettes s’envolent, je les rattrape d’un doigt par miracle, pied et cul calé sur les parois du cockpit. La mer bouillonne juste là, à un mètre de mes yeux, trés "jouli". Dans la cabine, Roxao, mon éventrée souffreteuse vole sur la gazinière, hurlement de douleur.

J’ai à tout prix besoin de mes mains pour larguer les écoutes, rock’n’roll acrobatique. Je fourre mes lunettes dans la bouche, m’arrache les mains sur les winches. L’Atao peu à peu se redresse, yes … Seconde putain de rafale, l’Atao se recouche, je me recoince dans le fond (non pas le fond justement les parois ...) du cockpit, les pieds en opposition avec la tête, je pousse, pour ne pas tomber « à la baille ». Je pousse tellement fort, que je sers les dents au plus fort lunettes en morceaux dans la bouche (merde merde merde).
Voilà comment donc j’en ai bouffé mes carreaux …

Mais ce n’était pas fini. Le bateau se redresse, la pluie tombe dru désormais, mais dru de chez dru, si vous voyez ce que je veux dire, avec ce vent qui griffe, qui gifle … Palpitant à 250 000 mille. Euh qu’est ce qu’il faut faire maintenant … Ouest, Ouest Gilles, ou à cette vitesse de dérive tu finiras à la côte …

Le foc à l’avant est en lambeau, la grand voile claque contre les haubans, une minute, avant que je ne parvienne à l’étarquer de nouveau … Trop tard, j’aperçois là haut, le bord de chute déchiré sur plusieurs métres. Affaler ? Impossible, la terre est trop proche, garder de la vitesse, garder du cap, tant pis pour les voiles et vive la vie …

Baroud d'honneur pour un vieux Foc déchiré

Arque bouté sur la barre je maintiens donc le cap vaille que vaille, vers les Amériques (un autre rêve – si près, si loin …). Un siècle passe (ou 20 minutes), je ne sais plus bien …

Le pire c’est que ce n’était pas « grand chose », ce binz ! La mer n’a pas eu le temps de se former, pas de hautes vagues cassantes. La mer est blanche bouillonnante, chaque crête de (petite) vague déferle et forme un « mouton » écumeux, des bulles d’écumes s’envolent au vent, embrument tout jusqu’à deux mètres d’altitude, mais les vagues restent étrangement plates, pour ce vent…
Enfin, ça se calme un peu. Déchirante photo de mon défunt foc …
La grand voile c’est pareil, je la crois morte, foutue, fichue, la chute franchement déchirée (pas décousue) de la têtière au point d’amure du troisième ris.

Pourtant, pourtant, au bout du compte, pas trop de casse. Mon haubanage de fortune (celui du Cap vert, avec des bouts de chaîne) a magnifiquement tenu, le mât reste intègre et entier. La côte est passée, vite fait bien fait … Sur le pont tout était bien arrimé, rien de perdu (l’ancre, le Bip, le tangon, le moteur de l’annexe, l’annexe …). Bricolage vite fait, petit foc à l’avant, grand voile affalée, vent dans le nez, pas encore arrivés.

Je rentre dans le carré, les jambes complètement « flagada ». Pendant 10 minutes je m’enferme « à l’intérieur », psychologiquement ça fait du bien …Dans la cabine ça va, c’était rangé. Roxane sonnée toujours vivante (elle n’a plus qu’un point de suture, celui du téton, ouch …)
L’eau rentre de nouveau « à flot » par l’avant.
La vie continue, le bordel quoi ...

Je filme ce petit bout de film ci dessous tout nul non représentatif de la violence, ma voix toute « stoned », je suis choqué encore je crois …















De la nuit, je ne dors pas, de la nuit je n’avance pas, au petit matin constats … Et re gréement de fortune, quasi pas de vent dans le nez, contraint de hisser mon bout de grand voile déchiré, mon génois « poche » me ralenti plus qu’il ne me « tire » au vent.


Les pirogues de pécheurs virevoltent autours de moi. Tu n’aurais pas vu un filet passer ? Tu n’aurais pas une goutte de rhum ? Eux aussi ils ont "morflé" cette nuit ! Jamais d’alcool à bord en Navigation les gars, désolé – (n’en déplaise à mon bouffeur de soupe macrobiotique) – bon quelques bières parfois, mais pas ce coup là).


Je me traîne, on se traîne, à trois ou quatre noeuds tout le jour durant, le vent s'estré établi Nord Ouest, tout "cool".
Je m'offre le temps de démonter la pompe à eau de mer, les deux turbines bouffées au "moignon", foutues, l'intérieur de la pompe en bakélite semble fondu, déformé. J'ai une turbine de secours, elle refuse d'entrer dans l'emplacement déformé. Pompe "à changer".
A l’approche de la nuit, l’île de Gorée est « à vue », trop tard, pas d’atterrissage de nuit, c’est une règle, même si connais bien le coin, surtout à la voile et sans moteur, 8h00 à traîner dans la « très vivante » baie de Rufisque, pétroliers, pirogues de pêcheurs "à la lanterne", ferrys, épaves ... Concentration, ne pas dormir, ne pas dormir.
Ile de Gorée, trés tôt le matin



Arrivée au petit matin à hanse Hann, subtile manœuvre à la voile, devant le ponton du CVD, la meilleure place. Triple vérification de la bonne tenue du mouillage, seconde ancre « affourchée ». Titubations jusqu’au lit.

Roxao souffre le martyr, mais je m’en fous, dormir …

Ps : je n’ai, depuis le début de ce blog, rien, mais rien inventé, ceci est « ma » réalité. Maudit que je suis que je vous dit …
Comprenez peut être mon étrange transit intestinal de ces derniers jours ?


Siné Saloum au fil ... des emmerdes ...


Parce que oui, il y en a eu, encore, des tas, d'emmerdes ...
Commençons par le plus grave !!!

Chien chien Roxao ...
Bon c'est clair Roxao, ma Parisienne, elle s'éclate. C'est la nature ! Vaches, chèvres, moutons, poulets, chats, les autres chiens, crabes tout est bon à emmerder (ça change bien du caniche talqué de Paris 8° qui fut son pain quotidien pendant 8 ans), à chicoter, à flairouillé. Et même aller taquiner de la hyène ou du chacal ça ne lui ferait pas peur, si je ne la retenais pas, ma bête féroce ... Ce jour là, à Foundiougne, c'est rencontre avec petit cochonou ... Le petit vicelard celui là qu'c'était, on aurait dit (euh), je me comprends ...
La veille au soir, Roxao l'avait découvert (cochonou)! D'abord elle a joué la dégoûtée (p'tain ça sent fort ce truc). Mais comme elle aime bien les trucs qui pue, il faut qu'elle vérifie ... Petit "sentage" de trou du cul, et "grouinkk grouinkk" la bestiole se cavale. Wahou Roxao adore!!!
En plus ça ne cavale pas bien vite un bébé cochon, c'est ben moins rapide qu'un chat, et ça sent mauvais / bon, mais d'une force !!! Enivrant, faut croire.

Bon ici, les cochons, ils sont en liberté, pour sûr. Les locaux se bidonnent, moi pareil. Faut voir Roxao, la tête au ras du sol, le nez planté là dedans, aveuglée par les jambonneaux de la bestiole, cavalcade et dérapages, bref on se marre. La "chasse" s'éloigne, on discute d'autre choses ...
Soudain, branle bas le combat, je vois ma Roxao qui court vers moi, la queue entre les jambes, les oreilles aplaties. Ça y est elle a fait une connerie !!! Derrière elle 200 kilos baveux lancés à 50 kilomètres heures. C'est la maman cochon qui charge. "touche pas au fruit de mes entrailles" ... Oh c'est chaud, même les locaux ne rigolent plus, tout le monde se perche, moi sur la table, Roxao me saute dans les bras, môman cochon tournant autour ... Finalement les "gens" maîtrisent leur bête, et on n'y pense plus. Sauf peut être Roxao: "Foiré de cafteur de cochonou, attend que je le retrouve !!!"

Le lendemain au petit matin, expédition "à terre", pour aller chercher une batterie, vite fait (ah oui mon alternateur de moteur est mort). Pas que ça à fiche ce matin, il faut profiter de la marée pour redescendre vers Dioloss ...
Roxao a senti "le cafteur", de loin, elle file, saloperie ...
Et re sarabande, grouinkk de cochonou qui appelle sa môman, Roxao le museau pointé dans son derrière, et moi à la traîne, avec ma laisse vide, inquiet de revoir surgir la môman de je ne sais où ...
Et c'est là que la cochonaille, habituée des lieux, se révèle plus futé qu'on ne le pensait. Il tend un piège à ma Roxao ... Petit virage serré à gauche, suivi d'un dérapage large à droite puis petit bond au passage de deux portes. Roxao, tout juste échauffée, pense que si cochonou il passe entre les portes, elle aussi avec sa taille fine, elle peut le faire, elle ne se donne pas la peine du petit bond ... Le piège était là! En bas des portes un putain de clou vachard, à bâbord ... Roxao lancée est bloqué net, plantée sur le clou ... Saloperie de cochonou, connaissait le terrain l'enfoiré ...
Roxao se débat un peu, déchirage de peau, mais beaucoup déchiré ... Un peu comme mes focs pourris par grand vent. Je fini par la libérer. La peau du ventre lui tombe sur les genoux, c'est "gore" le truc, écorchée comme un lapin, ça ne saigne pas beaucoup, mais c'est très ... Ouvert, pas belle la plaie.
Par chance nous sommes ici, "à la civilisation", Foudiougne, grand bled local, il existe une école vétérinaire. Nous louons un charrette à cheval et traversons la moitié de "la ville". Il est tôt, le véto (habillé d'une blouse blanche en tout cas) ouvre la porte. Toubab (héhé) thune du matin !
Il sort une piqûre d'antibiotique, me voilà rassuré, si il a accès aux antibio, il doit être véto ... Il y a du sable sur la plaie, il ne nettoie rien, malgré mes remarques. Il ne faut rien mettre affirme t'il, vous savez la bave de chien est un excellent antiseptique. Je suis septique, mais après tout, c'est lui qui a la blouse blanche ... Gros fil a gigot blanc, aiguille énorme, droite, grosse. Je maintiens la tête de Roxao, lui il coud, moi j'essaie de ne pas tomber dans les pommes ... Et ça recoud mon neveu, cinq points en tout et pour tout. Entre chaque point on pourrait glisser une carte postale ...

10000 francs mon Gilou (15 Euros). Il faut retourner au bateau, revenir donner l'argent. Roxao commence "à douiller", tout c'est passé si vite ... Me voilà avec un "grand blessé" à bord, ma Pépette va pas fort.

Retour sur Djiffere, ma bête souffle, visiblement souffre fort, c'est la première fois que je la vois saigner je crois, elle ne tient plus debout.
Le véto m'a donné une grosse "shooteuse" rempli d'antibiotique, à administrer en trois fois. Je traite la plaie au Dakin, ce n'est vraiment pas beau. Un jour, puis deux passent, Roxao léchouille et grignote la plaie. Fini par arracher trois des cinq points de suture. La plaie lui retombe sur le genoux. En examinant bien "le truc" je me rends compte que l'un des deux points de suture restant traverse carrément la mamelle, un espèce de fil nerf truc blanc relie tout ça, suinte ... Ouille, ça ne guérira pas comme ça.

Je décide de quitter le Saloum de rentrer à Dakar au plus vite (c'est là que je mangerais mes lunettes, mais ça c'est une autre histoire). Deux nuits, un jour pour remonter à Dakar (15 heures à l'aller - ça promet pour le grand retour, avec vents et courants "à contre").

Arrivé à Dakar un Dimanche, pas de véto disponible, Roxao ne se lève plus, ne fait plus ses besoins, ça sent "la mort". Mal au coeur "Mon chien chien"!
Le lendemain un Véto arrive au CVD (sur le bon conseil de Ida, qui habite là, mariée à un toubab, ils sont propriétaires de deux chiens). Opération "à chair ouverte" sur la table du bar, tout le monde en profite ... Peau toute rasée, anesthésie locale, éosine, 22 points de suture avec fils auto résorbant, antibiotiques ...

Moralité, deux jours plus tard Roxao court après les chats, comme d'hab ...
Facture: 20 000 Francs Cfa (30 euros) pour une opération lourde "à domicile".
Combien il aurait pris un véto en France pour ce type d'intervention ?
Ouch ça a été "auch" !



Pirogues
et "sauvetages en fleuve" ...


Le danger, dans le Siné Saloum, outre la navigation dans des fonds "hypothétiques", ce sont les pirogues. En navigation comme au mouillage, je "porte barbatages" en permanence (les bouées de protection antichoc sur les Oeuvres mortes du bateau). Hallucinant le nombre de chocs que j'ai pu prendre en seulement deux mois. Je venais de repeindre ces fameuses "oeuvres mortes" à Dakar (la partie émergée de la coque pour ceux qui ne suivent pas), le moindre frottement marque, donc ...

Empêcher les pirogues de t'aborder, pas toujours facile. Les douaniers, à Foundiougne, jouant de la surprise et du "flagrant délit" par défaut, accostent à mon bord alors que je suis à l'intérieur. Moralité "Méga bing" à tribord sur deux mètres, pas un mot d'excuse, deux mètres de rayure ...

Pirogues diverses: de pécheurs pour vendre du poisson ou autre babiole locale; pour amener un pote, local ou toubab; pour charrier 10 bidons de 20 litres d'eau ou du gasoil, batteries trop lourdes pour l'annexe et "j'en passe" ...

Ces pirogues sont très longues, peu manoeuvrantes, équipées en général d'un petit moteur 12 Cv avec marche arrière quasi inefficaces. Les "pilotes" sont souvent "jeunes", très jeunes parfois ... Courant du fleuve, vent de fin de saison. Les enfoirés m'ont souvent bingué.

J'imagine la parano pour naviguer là avec un voilier en polyester. Moi je répare avec un peu de peinture glycéro, un peu de mastic dans les cas les plus "durs". Mais eux, c'est le "Gel coat" qui saute de suite, pour sûr .. Accueillir chacun avec un flingue me semble être la seule solution pour éviter "les chocs". Ceci était une "emmerde" mais pas trop grosse, gérable dirais je, vite "on" prend l'habitude de brieffer trés sèchement les nouveaux arrivants ...

Le second problème c'est le "sauvetage" de pirogues. En quelques miles sur le fleuve, l'on m'a appelé trois fois "au secours". Moteurs en panne, disent t'ils. Saliou m'apprends rapidement que ces piroguiers économisent leur essence en se faisant tracter ... Une journée de pêche rapporte environ, quand c'est une bonne pêche, une quinzaine de kilos de poissons, environ 15 000 Francs CFA. Un tiers de la recette est pour le capitaine, un tiers pour l'essence (à 600 Fr le litre de mélange il faut vraiment ne se déplacer qu'avec le courant des marées), le dernier tiers se réparti entre les différents matelots ...

Quand toubab prend en charge la pirogue en la tractant, c'est une partie de l'essence "qu'on" économise. Les pirogues ont donc une fichue tendance à "tomber en rade" à proximité de l'Atao. Ou je suis parano !!!

Un jour, je tracte une pirogue. Le gars est seul à bord, il retire son moteur hors bord, il ne dispose pas de barre franche. Au début, il contrôle assez bien "sa glisse" en se penchant d'un coté à l'autre, limitant ses Zigzag ... Le trajet dure plusieurs heures, je ne fais pas trop attention à ce passager tracté ...

Après deux heures de ce petit jeu, le piroguier s'endort à moitié dans sa pirogue, ne la controle plus. Je ne suis pas assez vigilant, l'aussière qui le tracte s'emmèle dans le "Fletner" du régulateur d'allure, arrache la pale immergée, retord le cadre, fait tomber à l'eau une partie du système de pivot ...

Je hurle, trop tard, le mal est fait !

Ce foutu régulateur, qui n'a jamais fonctionné, coûte plus cher que la pirogue, que dire, que réclamer, le type est insolvable ???
Régulateur flingué ! Après deux ans de bricolage il commençait juste à fonctionner, sur le fleuve, bloquant / couinant toujours un peu "à la bascule", j'y étais presque, j'en suis sûr ...

En ce moment je re façonne les pièces manquantes, soudures, détordre le cadre. Par pure chance le Fletner arraché s'est entortillé autours de l'aussière, je ne l'ai pas perdu. Il me reste une petite chance de le faire fonctionner ce foutu "régul" pour le retour ...

Bref sur le Saloum, gare aux pirogues !!!

Mon arracheur de régulateur


Navigation sur le fleuve

Pas que la navigation sur le fleuve soit une emmerde "en général", non, du bonheur à l'état pur, de l'aventure, pour moi d'adrénaline (débouler toutes voiles dehors avec le courant - pointes GPS à plus de 8 noeuds - c'est vraiment ... flippant) ... Si le bateau se "plante" à cette vitesse presque sûr que tu "voles" à l'eau. Mais bien sûr quelques plantages "calment" les humeurs, les ardeurs ...


Mon premier "plantage involontaire"
Ce sera le seul échouage involontaire lors de mon premier "trip" hors carte au tournant du marigot de N'dangane. Joli cadre pour passer 24h00, couché sur la coque à 40° de gite



Première leçon de navigation, quand tu ne disposes d'aucune indication (cartes, un guide) sur le relief du fleuve ou du marigot à explorer :

Règle numéro 1:
Il faut naviguer quand la marée est basse, lorsque les chenaux se dessinent naturellement. Si tu navigues à marée haute, tu ne vois rien du fond (l'eau est trouble) et si tu te plantes il faut attendre que la marée descende puis remonte.
Règle numéro 2:
Il faut naviguer quand la marée est au plus bas, certe, mais avec la marée qui remonte juste. Si tu te plantes, tu auras vite fait de te dégager, avec la marée montante.
Règle numéro 3:
Prend ton temps, observe, attend le passage des pirogues. Les piroguiers vivent avec les mouvances des bancs de sable du fleuve. Ils connaissent "les passes" et passages. Tu ne peux pas les inventer, ni vraiment te fier à aucune carte (les bancs bougent). Les piroguiers sont sympas, ils te feront signe si tu t'engages dans un labyrinthe de dunes ...


Il est sûrement bien d'autres règles, pas eu le temps de les apprendre, de les comprendre, de les intégrer ... A vous de jouer, moi je rentre (grr grr ..).

Premier plantage sur le Saloum.
Flute Zut mes mastics de calfatage ont tous fondu.
Ici tentative de cotonnage en milieu humide ...



Merci à "Pape Saloum" qui m'a sorti (nous a) de cette mauvaise passe avec son "annexe" équipée d'un moteur Yamaha de 150 chevaux. Il n'a demandé aucun paiement, il nous a invité sur son terrain ensuite pour goûter les spécialités locales (huitres, coques, poissons, vin de palme et épices variées). Il a fallu "tracter" vraiment fort pour libérer l'Atao.

La marée précédente j'avais "planté" mon mouillage pour tenter de haler l'Atao par sa chaine "au guindau". On ne se rend pas bien compte des pressions que l'on excerce avec cette engin, je récupère mon ancre avec l'axe tout tordu, super dangereux, impossible de mouiller de peur que l'ancre ne se pose "à l'envers" et glisse sur le fond. J'emprunte un mouillage à mon pote Alain (nous faisons route ensemble - il me suivait ce jour là, il cale 1,7 métres, il s'est planté 200 mètres plus loin, nous nous sommes tenus compagnie durant ces longues attentes de marées) ... Ci dessous réparation de mon ancre.

Mon ancre chauffée au rouge
Pour détordre l'axe, charbon de bois et massette
A l'ancienne, ventilation "à la manivelle"



ECHOUAGES "CONTROLES"

5 fois de suite, je m'échoue pour tenter un "calfatage sauvage" en milieu humide, j'ai horreur de ces "trous" dans ma coque. Plages "à forts tombants", plages "plates", plages "entre deux bancs", plages "avec petit lit de rivière" pour subtilement glisser ma coque. Rien à faire, pas assez de marnage (différence de hauteur d'eau entre marée haute et marée basse), la coque ne se découvre pas assez. D'un échouage à l'autre les mastics "fondent" de nouveaux, faute de pouvoir sécher. Il faudra retourner à Dakar, repayer une sortie d'eau, se "retaper" un calfatage complet.

Joli cadre pour un échouage "controlé"



Mouillage de secours frappé à la drisse de grand voile pour accentuer l'angle de gite. On "hale" au winche. Pas de bol la drisse n'est pas prévue pour des efforts "traversiers". Soudain la bome s'écrase sur le pont, balancine sectionnée. Je me fais hisser en tête du mât avec du fil et une aiguille, epissure de "haut vol".

Aliou dit Saliou, mon guide admiratif
Ils sont fous ces Toubabs, grimper là haut ...
A sa droite le repas du soir fraichement "cueilli" sur le banc de sable.
Ce ne sont que quelques kilos de coques et d'huitres que nous cuirons sur une bonne flambée de bois.




ANNEXE

Mon moteur hors bord (révisé complètement il y a moins d'un mois à Dakar) d'annexe refuse de démarrer après 8 jours dans le Saloum (essence frelatté ? Injecteurs bouchés par les saletés de l'eau?). Je fini par m'habituer "à ramer".
Un matin, je "saute" dans l'annexe un peu "lourdement chargé (deux batteries sous le bras). Crac, je passe à travers, droit dans l'eau, le fond décollé, il fait trop chaud ici, les vieilles colles fondent ... Bon reflexe je "dépose" les batteries sur le pont, avant de couler moi même en personne ...


MOTEUR

"On" va faire vite: 12 heures de fonctionnement entre Dakar à Djiffere, moralité à l'arrivée:

L'alternateur ne fonctionne plus !
Cela me contraindra à continuer "la valse des batteries" pour recharger mes batteries "à terre" durant près de trente jours le temps que je trouve une solution. Cette valse m'offre une réelle vision de la distribution de l'electricité dans le Saloum. La majorité des villages (surtout dans les iles) n'ont tout simplement aucune connexion, ils "fonctionnent" avec des panneaux solaires et des groupes electrogènes. Dans ce cas la recharge me coûte à chaque fois 2000 Fr CFA (3€) - somme risible de "chez vous" mais moi ça me plombe bien le budget quotidien, l'annexe, la logistique quotidienne et surtout surtout la vie quotidienne à bord (lampe à pétrole le soir) ... Mes batteries, nous le savions ne tiennent plus la charge, c'est de l'argent foutu en l'air.


Une batterie neuve: Après 15 jours à ce rythme j'investi (60 €) dans une batterie neuve de 70 ampères. Coréenne, elle ne tiendra qu'une charge, trois jours, je suis déjà loin de "chez le marchand". Mauvaise affaire sénégalaise.

Changement d'alternateur: Après 30 jours (et diverses tentatives de solutions alternatives pour mon alternateur - notamment de "re enduire" la bobine - faut tout démonter - travail de "ouf" - maraboud'ficelle - c'est pas le marchand "du coté de chez vous" qui vous proposera ça!!!) je finis par acquérir (au troc, contre un de mes "maîtres outils", ma scie circulaire, dégouté de ne plus "l'avoir") un alternateur "de base Peugeot (le mien était "gonflé" paraît t'il).

    Nouvel alternateur "tout neuf"



Le moteur refuse de s'éteindre : Ca me change !!! Mais trés génant quand même, contraint de couper le moteur "au réservoir" à chaque fois. Il faut donc réamorcer le Gazoil à chaque démarrage, bonjour le "pompage" des batteries ... Problème de connecteur (c'est le "binz où tu mets la "clef de contact pour démarrer": démontage du tableau de bord, puis du connecteur dans le tableau, puis du boitier même du connecteur (les joies de l'electricité) pour trouver, au final 2 tonnes de rouille qui tombe du boitier qui est foutu, complètement corrodé ... Il faut le changer, négociations "à la sénégalaise" qui pasent de 30 000 à 10 000 francs pour des trucs au trois quart inadaptés. Je fini par en trouver un "sur mesure" à Kaolac pour 3500 francs (6€). A peine ce circuit réinstallé, c'est le coupe circuit du moteur qui lache, le moteur refuse toujours de s'éteindre (j'y reviendrais) ...

Connecteur dans tableau de bord

Tous ces problèmes n'empéchaient pas de me déplacer au moteur, j'ai pu compter sur lui pour me déplacer durant tout mon "périple" au Saloum, jusqu'à ce que:

Au départ pour Dakar, la pompe à eau de refroidissement du moteur (changée et complètement révisée il y a un an à Marans) s'encrasse et brûle ... Le sable et les bestioles des eaux saumatres et chaudes du Saloum se sont infiltrés dans la turbine en passant à travers la grille de protection du passe coque d'aspiration de l'eau de mer et le bac de décantation. Solution préventive envisageable, ajouter une éponge fine dans le filtre de décantation d'arrivée de l'eau ...

Et pourtant, il tourne !

Rien à reprocher à Aruna (mon mécano Dakarois) il a fait sa part de boulot, le moteur démarre au quart de tour et propulse le bateau. Ce sont juste les "périphériques" récupérés sur l'ancien qui me lâchent les uns après les autres.
Je hais la mécanique !!!

12.7.09

Siné Salou au fil ... des photos (suite)

Quelques Piafs du Siné Saloum

Un Pélican à l'atterissage


Un "truc" huppé


Couple de Goélands


Roxao a fait place nette sur le banc
Elle guette les récidivistes

Le bac
Reliant le "continent"à l'île de Dioloss



Cueilleurs de coques
Huîtres et coques ... La conchyliculture façon africaine


Des milliers de ponts
Joignent les îles du "Bas Saloum",
Petit passage pour les pirogues, pas pour les voiliers ...



Une belle brochette de cocotiers

Amas coquilliers paléolithiques
Quelques coquilles vides certe, mais l'objectif de bien des excursions
Le Sénégal fournira en ciment la coupe du monde en Afrique du sud
Les exploitants locaux de chaux sont radieux



Chéri tu vas nous faire quelques courses ?



Ceci n'est pas un coucher de soleil
Mais un superbe "lever", qui "sort" bien sombre ici


Salut mon pote, alors ça pince ?


Petit campement au bord du fleuve
Les piquets servent à la "culture" des huîtres


Couture sexy à Foundiougne
Top fashionable suitable et Allal à la fois
Ou "Le couturier qui a trop le compas dans l'oeil" ...


Cargo au large de l'île au diables
Petit hommage au "Bou el Mougdad"
Qui généra en moi l'envie de visiter ici



Baobab et fleur de Baobab
L'on y enterre les meilleurs griots, paraît t'il. On va voir?


Le pain de singe (fruit du baobab)
L'on pourrait écrire un livre sur les diverses utilisations de ce fruit en Afrique. La seule que je connaisse: mélangez les fruits avec de l'eau, un peu de sucre, et c'est prêt ... Délicieux, un peu entre la soupe fraîche et le sirop, excellent pour le transit intestinal ...

Pirogues du Siné Saloum (suite)