19.4.10

Et paris qui bat la mesure ....

Mon « entracte parisien » a duré « Deux mois et cinq jours »,
du 15 Octobre 2009 au 22 Janvier 2010. à résumer, « Taf taf », donc ...
Pfuitt pfuitt, Roxane t'étais où ma toute belle ?

J'ai eu trop de mal à « construire » ce texte, il m'emmerde à mourir
Peut être parce qu'il me contraint de reconnaître, à travers lui
La précarité dans laquelle j'ai finalement fini par plonger ma vie
Le prix à payer après trois années de « vacances », marre de gémir 

Réalité, âme en bois, bite en beurre, dis nous Paris
Vite, vite écrire, puis clore ce chapitre, et expire
Encore une fois vous n'êtes pas obligé de me lire
Ces divagations m'aident juste à évacuer l'ennui

Donc,

J'ai été drôlement fainéant, indolent et inefficace, à Paris!
Comme un vrai « Séné gaulois » à Paris ...

Déjà il me faut remercier, tous ces généreux et talentueux cuisiniers qui m'ont permis de reprendre 10 kilos, de gras, en deux mois, fallait bien ça, je devenais plus léger que le vent … Énormes Steaks bien épais sauce au poivre et sans mouches, gigots saignants à l'ail, ah, que ça fait du bien, le goût de la vraie barbaque coupée dans le bon sens du fil… Raclettes et œufs de cailles, ah du vrai fromage qui pue et, noudoudiou, ce roquefort immortel, et cette paella gargantuesque, ou ce repas chinois: nems variés, raviolis vapeur, petites saucisses fourrées de coriandre, canard laqué  … Et puis le bon foie gras frais du jour, et le chocolat fondant sous la langue … 
Et puis le bon vin bien de chez nous … 
Et le Champagne...
C'était Noël, boustifailles à gogo, Burps …

Hébergé dans le petit deux pièces cuisine de ma mère, Porte d'Orléans. J'ai honte mais je flemmarde, un peu, beaucoup … Le WE, super gentiment, ma « colocatrice » me laisse l'accès à mon ancien HLM parisien, Hausmanien, dans le huitième. Et les souvenirs se ramassent à la pelle, vieux repères, vieux voisins, vieux commerçants … Orgie d'eau dans ma vieille grande baignoire. Et de sourire en pensant qu'à chaque bain où je me prélasse, je « claque » la valeur, en eau douce, de mes deux réservoirs sur l'Atao qui me permettent de vivre parfois deux mois … 
Je fais acte de présence auprès des voisins, les gérants HLM de la ville de Paris sont très susceptibles sur leurs ayants droits ...

Consultation d'un médecin « en fraude », il faudra acheter des médicaments « en douce » en utilisant la sécurité sociale « d'un autre », dont je tairais le nom, ici, pour d'évidentes raisons de confidentialité, merci à lui … Je me suis enfin débarrassé de mes amibes mutantes et de mes staphylocoques perforateurs, il a fallu presque un bon mois, de soins journaliers, sans sable ni eau de mer, et des compresses stériles ultra performantes, ultra absorbantes, modernes quoi, qui ne collent pas au « pus qui sèche », si voyez ce que je veux dire, amis de la poésie bonsoir … 
Toubab à fini par maîtriser ses bénins bobos !
J'ai fini par trouver (sur internet) une nouvelle paire de lunettes (non remboursée), sur foi d'une ordonnance  d'un ophtalmologue consulté il y a plus de cinq ans. J'y vois toujours un peu flou, surtout de près, mais bon, c'est bien mieux que sans ...
Pour les dents il n'y a rien eu a faire! C'est vraiment bizarre, quand tu n'as plus de couverture sociale, comme la liste d'attente chez les dentistes s'allonge à l'infini. En insistant lourdement tu finis par obtenir un rendez vous pour … Dans six mois … Je garde et garderais encore longtemps mon « sourire de SDF » comme l'a définit si gentiment un de mes potes …  Et de toute façon, pour l'esthétique, des dents, avec la CMU (que je n'ai finalement pas réussi à obtenir), c'était pas gagné d'avance …

Bref, pas facile pour retrouver du boulot avec ce sourire de gniouf …

J'en ai cherché, un peu, du boulot, un vrai, au cas où, coup de bol … J'ai envoyé plus de quarante CV, qualifiés, sur annonces parues dans la presse spécialisée « dans ma branche » les trois mois précédents. A des postes qui semblaient me convenir, de cadre (pourquoi pas), où pour des petits CDD de merdouille, de technicien de base, en haute banlieue, du genre de travail d'esclave sous payé. Je n'ai reçu pas reçu une seule réponse ... Elle n'est pas très solide, ma branche, en ce moment, avec la crise économique vous comprenez mon bon monsieur... 
Bon j'insiste pas, de toute façon j'avais pas vraiment envie de travailler.

Il y a l'Atao, là bas, seul au mouillage
Et puis, Roxao, aussi, qui t'attends ...

Par des potes, amis et famille, je parviens quand même à « faire » un peu d'argent, quelques chantiers, manuels (hé oui encore). J'ai retapé, une salle de bain, des chiottes, pas trop glorifiant comme job. Il faut gratter, sécher, plomber, poncer, poussières de plâtre dans les poumons, puis une laque colorée, légère … Ce n'est pas ma spécialité, mais le résultat au final n'est pas mal … Puis l'ami Nico m'embauche une huitaine pour relever une barrière dans sa petite maison de Gif, poser quelques étagères, installer un insert, une porte coulissante dans la chambre des enfants. J'ai même joué au mécanicien, moi, Captaingils l'ignare en ces choses, mais bon, c'était un moteur Peugeot, « ma », euh, spécialité … Et heureusement la panne était bien simple ... 
Bon an, mal an, ces quelques « recettes » me permettent tout juste « d'étaler » mes dépenses parisiennes. Mais de là à provisionner un petit budget pour la suite de ma croisière, il est … un océan … Panique !

Je ne suis donc plus rien, euh socialement … C'est bien la première fois de ma vie que je suis à ce point « plus rien » ! Et dieu que c'est long à obtenir un « statut » de « plus rien ». Tous ces papiers de SDF, de RMI, puis la CMU, faut être un intellectuel pour les remplir … Il faut solliciter, dans le bon ordre, dans de mystérieux bureaux où trônent de bien gentilles « Dames machines » bien impuissantes à me caser, tout entier, dans les petites cases à cocher dédiées à cet effet, pour nourrir, la machine. Il faut faire des lettres et des courriers, il faut coordonner tout « son » monde, et surtout il faut que les machines de là aient l'accord des autres machines de là bas ...

Et puis merde, vous nous faites chier d'être à la rue, en plein pendant les fêtes de Noêl, 
Revenez début Janvier, on verra ce qu'on peux faire pour vous ...

Donc c'est clair, en France, désormais, je n'existe plus, je suis mort, socialement ...
Sauf pour les impôts qui eux ne lâchent rien, même si je ne gagne plus rien, juse histoire de bientôt m'interdire bancaire, ça ça sera pour le « pompon » de la misère ...

Je fais la tournée des quelques (rares) potes qui restent. Sympas, il me rincent et me nourrissent « à l'oeil », merci à tous. Je ne suis pas très loquace, comment expliquer ma voguante et fuyante épopée … Et puis, décalages, eux ont toujours le nez dans le guidon entre business, licenciements, primes de fin de mois. Et les enfants qui grandissent …

Alors,
En deux mois j'ai rattrapé trois ans de vie sans télévision … En résumé, elle n'a pas changé ! Ces longues nuits sur le canapé du petit studio de ma mère ! Ça tombe bien Noël c'est le moment des « Grands Bêtisiers », d'excellents résumés des dernières contorsions du PAF et du monde ...

Et puis « le Web ». Ah les joies de la « connexion illimitée ». 

Je commence par éplucher les sites de mes si gentils critiques de STW et Hisse et ho, leurs cafés du port, leurs dissidents, et cette foultitude de conseils techniques ... Pas con, pas mal ! Je devrais lire plus souvent, ça m'éviterais de faire tant de conneries, mais là n'est pas la question … J'essaie d'y faire une ou deux interventions, avec mes gros sabots. En fait je crois qu'il est préférable que je reste dans mon coin, dans mon blog, un simple concept « maladroit », pour eux, les professionnels de la mer ….

Mais surtout je découvre la « blogosphère », l'incroyable développement de ces « réseaux sociaux », des twitters, des geekers, des faces de bouc, et tout ça et tout ça … Je n'ai aucune notion de la profondeur, la largeur « du binz » … Mais qui sont tous ces gens? Ça n'existait pas, tout ça, il y a trois ans … Enfin je ne pense pas, je n'étais pas très curieux, de ça, avant de partir … Et qu'ils te parlent de cuisine, ou de comment qu'ils poussent leurs enfants, ou de leurs collections de petits soldats de plomb, ou de leur vie à l'étranger, ou … Et ça chante la vie qui passe, avec (parfois) un vrai talent, de l'humour et du panache … Certitude que cet outil, l'informatique, l'information est en train de changer l'humanité irrémédiablement … Je suis épaté, subjugué, comme nous tous je suppose … Bref j'y passe des heures, des jours, scotché devant la téloche, et l'ordi.
Dans le petit appartement parisien de ma douce môman.
Que ferais je sans elle …

Puis, jalousement, d'enfin relire le mien, de blog, mes textes, mes tristes mots que je croyais parfois si rigolos … Futilités ... 
Gémir n'est pas de mise ...
Il est si difficile d'écrire "gai".

Bref,
J'ai été drôlement fainéant, indolent et inefficace, à Paris!
Comme un vrai « Séné gaulois » à Paris ...

Qu'est ce que je pourrais bien dire pour rendre ce chapitre intéressant ? 
Paris « noêl », Paris lumières, Paris chômage, Paris « sécurité sociale », Paris télévision et connexion illimitée … Bon, ça, c'est fait, c'est dit ! Futilités ...

Aucune douce Pénélope ne m'attendait au retour …
Puis un matin j'apprends que Roxane est morte.
Envie de vomir, constante.

Je lance, sur la toile, un appel d'offre d'équipier(e). Qui sait ? 
Une jolie croisière Cap Vert / Caraïbes sur un Yacht classique avec un super Capitaine hypra sympa ! Existe t'il au monde quelque inconscient aventurier(e) prêt(e) à risquer sa vie sur ma passoire flottante ? Hé bien oui ! Je reçois trois incroyables réponses …

Un jeune néophyte aventurier de 20 ans !
Un couple de deux gars qui sillonnent l'Afrique de l'Ouest depuis deux ans !
Et une jeune et jolie (du moins je l'imagine, je ne 'ai jamais rencontrée) Gwendoline très motivée, qui s'accroche en me rappelant au moins trois fois ! Ah Gwendoline, je te vois déjà venir avec tes gros sabots sur mon pont de teck ! (Oui j'assume, je suis devenu un abominable macho)

Je reçois leurs réponse alors que je n'ai toujours pas e moindre fifrelin en poche pour enchaîner !
Et puis, prendrais-je charge d'âme(s), alors que moi même, n'ai jamais navigué que tout seul ?

Et sur ce rafiot de merde, à qui je n'accorde plus qu'une confiance vraiment limitée ! Pour être plus précis à ce sujet, seul j'assume parfaitement mes « prises de risques » avec l'Atao, en tout cas, jusqu'ici, je les assume avec le calme et la sérénité nécessaires … Mais avec une ou deux personnes éventuellement hystériques ou malades à bord, je n'en suis pas si sûr ... 

Lâchement je les dirige tous vers mon site internet !
Étrange, je n'entendrais plus jamais parler d'eux …
Et Neptune de hurler de rire ...

Début Janvier, après les fêtes, je traverse la France, en solo, en voiture, que très gentiment on me prête, la fameuse Peugeot juste réparée. Trop cool le plaisir de conduire, ça faisait si longtemps. La neige, la France, direction Marans, en Charente Maritime. Les potes du « dépôt du marin », m'ont accueilli, vraiment bien accueilli. Dominique et Guillaume (et Jack Daniels aussi) m'ont offert quatre focs et une petite grand voile d'occasion mais en super état. Et puis des « petits tétons » pour mon régulateur d'allure. C'est tellement important, si, si ! Ces gens là sont des potes, à vie, même si ils ne le savent pas encore … Si un jour vous avez besoin d'un coup de main les gars, vous pouvez compter sur moi.

Au retour, je lutte contre cette terrible et insidieuse envie de passer par la Rochelle, port des Minimes, le ponton 4, Agnès … Personne ne sait que je suis en France, il serait si simple d'assouvir, en bon gros bougre bien lâche, cette acide, sordide (et bien inutile) envie de vengeance qui me hante et me taraude depuis deux ans ? trois ans maintenant ... Je sais que j'ai laissé, là, une part de mon âme, de ma confiance en moi, de ma capacité d'aimer … Mes fantasmes ne tournent pas autours d'une violence physique, non, non, pas mon genre, je ne suis pas un « sanglant » …  Mais de fantasmer de pisser dans son réservoir d'eau, ou de chier dans son cockpit, ou de défoncer son petit bateau à grands coups de hache ou de résiner sa voiture de 1000 capotes, pleines … Fantasmes mille fois cauchemardés ! Iniquités, elle ne mérite pas que je me salisse à ce point là, pour une pauvre petite cochonne berrichonne. Mais pourquoi cette odieuse (et si courte) histoire de fesses m'a t 'elle brulé le cœur à ce point là, je ne comprends toujours pas ...  Il n'est pas question d'amour, juste cette colère, sourde, profonde, constante dont je m'enivre à devenir dingue.
J'enfile la bretelle d'autoroute vers Paris sans passer par La Rochelle centre.
Ainsi va ma pauvre vie, nécrosée, névrosée, jalouse et redondante ... 
J'aurais voulu ne jamais la connaître ...

Puis un autre matin, un vrai miracle, un coup de bol, pour une fois … 
Un bonne « Dame machine » de Pôle emplois à « revisité » mon dossier. 
Faute de m'être présenté à une de leurs convocations, ils m'avaient « coupé les vivres » le mois même de mon départ de France. Mais là, ils estiment qu'ils me doivent encore deux mois d'indemnisations à taux plein. 2400 euros qui tombent du ciel … Les carottes sont cuites, je répète les carottes sont cuites … Un miracle vous dis-je …
J'ai également « droit » au RSA (le RMI des temps moderne). Ils me verseront trois mois d'un coup, puis pour je ne sais quelle erreur de procédure, défaut de pointage disent t'ils, me ils viennent de me les reprendre, avec gros frais bancaires bien entendu...
SVP amis lecteurs n'allez pas hurler sous leur toit que je ne suis qu'un sinistre et cynique profiteur. Mon âme s'en charge pour vous, je vous le jure.

Me voici donc à la tête d'une nouvelle « fortune » en cash
Et soudain de me prendre à rêver de « Transat », Caraïbes
L'Atao là bas sort du chantier, repeint, calfaté, tout marche
Et puis ici en France, je sais cette vie qui m'attend, sordide

Dans ma valise je tasse à l'arrache deux focs presque neufs, 
Les instructions nautiques des petites Antilles aux Iles vierges
Un chargeur de batteries, quelques torches Led et un cierge,
Un panneau solaire de cinq watt et mes espoirs, c'est la « Teuf »    

Les trois autres voiles sont parées à être envoyé aux Antilles
Un colis de trente kilos de Paris ce n'est que vingt sept Euros
Continuer ma virée Atlantique, j'ai désormais toutes les billes 
Maintenant ou jamais, l'occasion ne se représentera pas de sitôt

Enchaîner, de suite, c'était la bonne période pour traverser
Et qui vivra verra, peut être trouver du boulot en Martinique
D'autres l'ont fait, pourquoi pas moi, sans trop de rond me lancer 
Mais il y eu ce foutu retour Cap-verdien, malchance chronique

.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et bien Gillou, Je n'étais pas repassé depuis que tu as jeté l'ancre. Heureux de retrouver pas vraiment changé.Quel magnifique spectateur de ta vie et de celles des autres ( quel enfer ces autres...)tu es, quel oeil acéré , quelle ironie mordante, quel art consommé de l'autodérision. Oui, de l'art, car quelle plume !Spectateur plus qu'acteur ? Ben non, tu l'as fait quand même ton voyage, tu l'as vécu ton aventure.Agnès ? Ho, dis donc, faudrait que ça te passe cette histoire, c'était un récit bien éclatant, sanguinolant et vengeur mais maintenant c'est bon, non ?
Finalement t'es un artiste, je le pense, et donc plutôt malheureux dans l'âme. Je crois aussi que les navigations osées et malchanceuses te vont mieux que le zapping au fond du canapé et le carrelage des chiottes du voisin . Ais je bien compris que tu avais trois ronds pour repartir ? Est ce une épreuve à passer, une punition , la preuve à administrer que tu vaux plus que ce que tu ne le penses, la reconnaissance de ton caractère héroïque qui pourrait , enfin, t'apporter le succès ( féminin!)? Ou en as tu réellement envie ? Si oui, fonce, tu étais beau avec tes semelles de vent...
( et pardonne moi, je me relis et m'aperçois que je suis aussi hautain et plein de morgue que tes juges de H et H....)
Ton lecteur favori : Voodoo

Gwendal Denis a dit…

Cher Captaingils,
J’ai tout lu. Tout le blog. J’ai tout vécu aussi. J’ai maudit Agnès. J’ai eu mal avec le doigt dans le régulateur. J’ai eu peur avec la tornade à Siné Saloum. J’ai pleuré avec la perte de Roxao... Et pendant que je lisais tout ça, il y avait une petite voix qui me disait : Es-tu sûr de vouloir partir ? Es-tu bien sûr que c’est ça la vie que tu veux ? Es-tu absolument certain de vouloir tout miser sur un rafiot et parcourir le monde ?
Clairement, lumineusement, la réponse est oui.
Plus que toutes les histoires, heureuses ou malheureuses, que j’ai pu lire c’est encore la votre, la tienne permets-moi, qui me conforte dans ma décision.
Avec un nouvel objectif cependant : Croiser la route de ce putain de nondidiou de marin et de lui payer une bière.
Et puis aussi éviter coûte que coûte cette île maudite de Sal...

shazzan a dit…

La suite, des nouvelles fraiche, en plus de bonnes nouvelles.
Je n'en suis qu'au premier chapitre de la suite et je vais dévorer le reste...
Pascal

stoorin a dit…

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