21.4.10

Traversée Sal / Dakar (Bis repetitas)

Du Mardi 09 au Dimanche 14 Février 2010 
Cap Vert (Sal) / Dakar

320 miles, 100 % à la voile …
Au Prés (bon plein) normalement … La météo sur 7 jours prévoit un Est / Nord Est 20 nœuds au début, virant Nord / Nord Est 10 nœuds quatre / cinq jours plus tard aux abords du Sénégal. 
Impeccable pour tester la « nouvelle coque » de l'Atao …

Retour au CVD, plein Est donc, pour un nouveau changement de moteur …
Adieu veaux, vaches, cochons, Amériques … Adieu ma Roxao

A part quelques points GPS toutes les trois, quatre heures, je n'ai pris aucune note sur ce parcours.
De mémoire, je vais faire court …
Appareillage prévu le 10/02/2010 vers 15H00.

Pour son « hivernage » j'avais affourché l'Atao sur son ancre et sur un corps mort qui traînait là, abandonné depuis je ne sais combien de temps qu'un pote avait renfloué juste avant mon départ en plongeant avec des bouteilles … Seul à la manœuvre cette fois, et sous le vent une ribambelle d'embarcations, gênantes, à éviter à la voile … Merde j'ai pas fait « Les Glénans » moi …

Sans le moteur, et avec 20 nœuds de vent dans le nez, ma vieille voile mille fois recousue hissée faseille et claque durement au vent, c'est stressant ! Il faut sortir l'ancre, en force, au guindeau manuel … Et bien sûr, le contraire m'eut étonné, « ça » coince là dessous, rien à faire …

Je donne trente mètres de mou au corps mort avec une aussière de merde (c'est là que je m'aperçois que ma belle aussière de 25 mètres a disparu – « culé de José ! »), et avec la voile je dépasse mon ancre, au vent, donc … Je choque l'écoute de grand voile, puis me précipite à l'avant pour tenter, au plus vite, de hisser à bord, à la main, la chaîne et son ancre avec un angle différent. Je parviens à reprendre une quinzaine de mètres de chaîne, mais bien sûr l'ancre ne décroche toujours pas …
Ça recommence à tirer … Vite, il faut frapper la chaîne sur la bite d'amarrage, deux boucles inversée pour bloquer le tout (héhé, pas mal pour un amateur …).
Je suis trop lent, je laisse trainer un pouce sur la première boucle, qui se resserre, sur la bite, sur mon pouce, je hurle … 10 tonnes et 20 nœuds de vent qui poussent ça te mets une foutue pression, sur un pouce …
Ah les petits plaisirs de la navigation solitaire ...  
Je suis coincé … Sal ne veux pas me lâcher, merde fait chier c't'île !
Et puis tiens, je hurle encore, pour voir, « comme un cri » de simple douleur, du corps … 
Je tire, sur ma main, pas le choix, vite avant que l'os ne se broie !
La peau s'arrache, allègrement, sur près d'un millimètre d'épaisseur (la peau, la double peau, la corne) et un centimètre sur deux (et demi, si si) de large. Je regarde, comme un con, la barbaque qui pendouille … Ça ne saigne même pas ! Le pouce daigne encore se plier par simple ordre de mon implacable volonté. Même pas cassé, ouf … Même pas mal ! Si si, je vous jure ! Enfin pour le moment ! Direction la pharmacie de bord. Ciseaux, Daquin, compresse stérile, ruban adhésif … Et roule ma poule, c'est oublié. Enfin pour le moment !

Mais revenons en à nos moutons ...

J'aperçois désormais l'ancre, à moitié levée à deux trois mètres de profondeur, enchevêtrée dans un réseau de gros filins bien épais qui trainaient là dessous et d'une grosse chaîne bien coincée entre les pales de mon ancre pelle. Merde il faut plonger ! Avec mon pouce en feu je vais douiller …
Plus de palmes, plus de masque (culé de José), plus de couteau efficace pour couper les filins (culé de José), je plonge, en apnée, avec un pauvre opinel élimé de merde pour couper tout ce bordel.
Et je plonge, et je plonge, et je plonge et je plonge et … 
Bon ça va, ça va, ils ont compris MonGilou...

Je libère le « binz » de ses filins, mais la chaine trainante, coincée, sous pression, résiste à tous mes efforts … Je remonte l'ancre, en force au guindeau, jusqu'au ras de l'eau … 
Je venais de passer deux jours pour réparer mon générateur (pour ma pompe de fond de cale 220 Volts au cas ou ...), disqueuse … Moitié allongé sur le pont, le cul en l'air, je me pendouille sous le balcon, je tente de scier cette foutue chaîne, qui, avec la houle, trempe parfois dans l'eau, salée  … Énorme étincelle, coup de jus, encore une fois je morfle ! Le générateur aussi, il fume, coté bobine ...  Non mais quel con quel con quel con (ça va, ça va …).
Acharné, pugnace, je termine le travail à la scie à métaux, manuelle, « crouicrouic – crouicrouic », pendant une demie heure. Patience et longueur de temps …

Libre, libre, je suis enfin libre …

Toujours amarré au corps mort, je range tranquillement mon « bourrier » d'outillage éparpillé sur le pont, la chaîne de mouillage. J'examine mon ancre. L'axe est tordu, les pales faussées, foutue … Impossible d'imaginer mouiller avec ça de nouveau dans l'état …
Ca c'est ma seconde erreur fondamentale, de préparation, au départ de France (amis débutants si vous me lisez ...), avec « l'oubli » du panneau solaire ou d'une éolienne pour l'énergie, c'est de ne pas disposer d'un second mouillage cohérent « de secours » en cas de pépin. J'ai bien un grappin d'une douzaine de kilos, mais bon, pour 10 tonnes …
Comment je vais pouvoir mouiller maintenant, une fois arrivé à Dakar?
On verra, on verra …

Je ne décolle, donc et en fait, de Sal, que vers 18h30. Il ne reste qu'une demie heure avant la nuit noire – et oui, camarades citadins, pas de lune le 9 février 2010, et pour toute la traversée d'ailleurs (ké con) - pour m'écarter de la côte. Vous savez comme j'adore ça !
Déjà, entre mon pouce broyé qui commence à m'élancer grave, mon « coup de jus » imbécile , le soleil tropical sur la calebasse toute l'après midi, les plongées répétées pour libérer l'ancre, mas contorsions tête en bas pour scier a chaîne, je me sens comme tout mort crevé fatigué ... 
Ah les petits plaisirs de la navigation solitaire …

Je m'appuie légèrement au vent avec la Grand voile et, d'un geste ample et souple, je ramène le long bout' du corps mort, à bord. Puis, d'une manœuvre fine et élégante je guide l'Atao au ralenti entre les barcasses piègeuses du mouillage de Palmeira.

Je balance un gros doigt d'honneur à José qui, voyant l'Atao se casser, pagaie à grands tours de bras pour m'intercepter et réclamer son bon salaire pour son travail de gardiennage si laborieusement accompli.

Et me casse enfin de cette foutue île, micro poussière sur la carte du monde …
En écrasant une grosse larme d'adieu pour ma Roxao.
Adieu ma toute belle, adieu.
Et pardon encore de t'avoir abandonné là …

Bon, je devais faire court moi, sur c't'histoire de traversée… 
Déjà deux feuillets d'écritures et on se tire à peine de Sal …
On n'est pas arrivés … Ben justement !

Hisser le foc, reprise en main du bateau, de la navigation, des distances, du temps, de la vitesse du bateau, du déroulement du monde, marin … Habituels cafouillages de démarrage, trois mois déjà que je (na na na) n'avais navigué. Nuit noire donc, très rapidement, perte des repères visuels … Reprendre son propre équilibre, en mer, celui du bateau.  
« Grand largue » au début pour passer la pointe de Palmeira. 
Puis « Bon plein » pour contourner l'île par le Sud.
Puis « Tirer des bords » entre Boa Vista et Sal, sa côte illuminée par les réverbères de la petite ville de Santa Maria … 
Vingt, presque vingt cinq nœuds de vent, impossible de lâcher la barre. 
Vers minuit / une heure j'arrive enfin à caler l'Atao sur son (enfin, sur un) cap, à l'élastique …
Le régulateur n'est pas parfaitement prêt. J'ai encore bricolé, des heures, dessus, avant de partir, pour le remettre en place à l'arrache. Il « branlicotte » encore un peu. Je me refuse à le tester, de nuit, de peur de le forcer une fois encore …

Je tombe de sommeil … Je voudrais bien me reposer, mais (culé de José) je ne retrouve plus mon fidèle petit réveil rouge qui m'accompagnait depuis le départ. Je me refuse donc de dormir, si près des côtes, et si d'autres bateaux, ou si le vent tournait, en deux heures on serait « à la côte » (je me souviens encore de cet effrayant réveil au – tout petit - large de Sao Vicente) …
Déjà mort crevé après à peine 6 heures de nav', pas bon ça ...

Et me souvenir de la petite phrase de « Captain H », un « vrai » navigateur solitaire: « Moi, en mer, je dors tout le temps ! Pour être à 100% opérationnel le jour où tout foire, si soudain il faut tenir la barre 48h00 de suite, pour être clair dans ma tête et frais physiquement si, d'un coup, il faut effectuer une manœuvre en force ou délicate  ».

Sûr elle a dû être mieux dite, écrite, cette petite phrase, par d'autres marins, en d'autres temps … Doit bien exister un vieux dicton marin pour ce « concept » là.
Bref première nuit, longue, de veille, noire, de mémoire …
Abrège, fils, abrège !

Au petit matin, devinez quoi, un gros glouglou dégoutant dans les fonds de cale!
Ca a cogné fort pendant la nuit, vent presque de face, jolie houle, vent Est Nord Est. 
T'en voulais du test, et ben voilà, t'en as eu, t'es testé, t'es content ? 
Je vous passe le « mal au cul habituel », commence à être blindé celui là, au moins …
Même pas mal, sauf au pouce, ce matin là ...

Au mouillage, en trois semaines, je n'ai vidé les cales qu'une seule fois, le jour du départ justement, pas plus d'une vingtaine de litre. José m'a dit qu'il n'avait jamais fait fonctionné la pompe de cale en deux mois ...

Pour économiser mes batteries, peut être par masochisme aussi (pourquoi pas), je vide ça « au seau », comme « à la belle époque ». J'en compte 12, à huit litres de moyennes, ça fait, Hum … Environ 100 litres en treize heures !!! Bon, positivons, disons tentons (de positiver). C'est vachement moins pire qu'avant non ? Treize heures ça laisse le temps de dormir au moins … Comme un gros « Gniarrrr » dans ma tête ! Puis 9 seaux en douze heures, puis 6, puis 5 … C'est mieux non ? Mais bon le vent baisse, et peu à peu s'installe au « Norois », la houle suit, ça cogne de moins en moins ...  En fin de parcours pétole (j'y reviendrais) plus une goutte dans les fonds de cale ...

Deux explications encore possibles aujourd'hui:

Soit, toujours ce scénario de merde, c'est cette foutue étrave qui bouge quand ça cogne ; Et là bien sûr c'est la merde, à mort, chantier (très) lourd donc (très) cher ...

Soit, peut être, peut être, que les bordés, des œuvres mortes (partie émergée de la coque je vous rappelle – faut que je cesse de vous prendre pour des abrutis, je sais, merci), desséchés par le soleil tropical faute d'avoir navigué pendant presque trois mois, se sont légèrement écartés, puis au contact de l'eau qui se sont peu à peu refermés au contact de l'eau … Et puis aussi, lors du dernier chantiers, j'ai calfaté quelques bordés au dessus de ligne de flottaison qui n'ont jamais été humidifiées, jusqu'à cette traversée … « On » peut toujours rêver, non ?
Et puis par le pont, hein, le pont en teck, au prés serré, et les vagues qui déferlent sur le pont. Vous imaginez pas ça vous, bien installés dans vos canapés (hihi) … Et le pont, donc, là, l'était bien desseché, lui aussi, et le temps qu'il regonfle, le bois … Quoi ? Je rêve, Herbert …
Ah bientôt à moi les réverbères de Paris !!!

J'ai abandonné, à Sal, mon (second) joli réservoir inox, d'eau douce (tant pis elle, l'eau douce, vous le savez désormais, j'en bois pas trop, de l'eau ! Et je ne me lave pas trop souvent, non plus, alors ...). Il se situait sous la couchette avant et bouchait toute la visibilité (et l'accessibilité) sur la coque, à cet endroit, critique entre tous, pour mes voies d'eaux justement, salées … J'y vois bien là quelques coulures, d'eau salée. Semblent venir plutôt du haut cette fois, que du bas, comme autrefois …

Mais bon, j' soliloque là, j' soliloque ...
Futilités … Et comme un sentiment de déjà dit, déjà dit, déjà dit !!!

Foutra marre d'écrire, m'en fous je veux publier ce soir.
Je veux passer à la prochaine chronique, qui est totale (euh) « captaingilesque », passionnante, invraisemblable, z'allez voir ce que vous allez voir – vous allez tomber sur le cul mon bon voodoo – P'tain d'marabout !

Donc, je vous passe la casse de la petite plaque inox de deux centimètres sur trois en bas du tube de l'aérien du régulateur d'allure qui s'est rompue le deuxième jour après mon départ me contraignant à tout « faire » à l'élastique, expliquant ma dérive nord et ces putains de 5 nuits et quatre jours pour rejoindre Sal à Dakar. Panne, nouvelle, et tellement improbable que … Euh j'en pète de joie !

Donc, je vous passe l'épisode du poisson sabre de presque quatre kilos péché aux abords de Dakar.

Donc, je vous passe ce putain de nouveau foc (presque neuf) ramené de France qui s'est décousu sur deux laizes en même temps (le premier jour, de nuit, bien sûr …) sur plusieurs mètres (fil pourri) …

Donc, je vous passe ces deux horribles jours de pétoles à moins de 15 miles du CVD, à slalomer (à 0.2 nœuds de vitesse pure) entre les cargos aveugles qui eux filent à trente nœuds, de jour, comme de nuit, les cons … 

Donc, je vous passe les 10h00 de cette anxieuse et dangereuse attente, à dériver vers la cote, juste devant la marina de Rufisque, à moins d'un quart de mile du mouillage du CVD, cause d'une pétole absolue, et cause, bien sûr, de cette foutue panne moteur (culé de José – pour la dernière fois j'espère, lui je vais l'oublier vite ...). C'est long 10h00 de dérive … Quand je pense que je parlais de mes envies de méditations, au début de cette foutue aventure … Ben là, môssieur, est servi !

Donc je vous passe mon superbe atterrissage, à la voile SVP, à couple du bateau (de 18 mètres) de « Captain H », pour éviter « de piocher » avec ma pauvre ancre, faussée ... 


Et surtout je vous évite ces purs, durs et lancinants moments de solitude tout le long de cette putain de cette première croisière sans ma pepette, ma bebelle, ma princesse, ma Roxou ...


Et voilà c'est torché pour cette traversée, je relis pas, c'est dans la boite.

Et puis il y a le passeur du CVD, qui fait faillite (j'y reviendrais peut être, aussi) qui m'attend
Pour le CVD, la faillite pas pour le passeur (Quoi que ...)
Couvre feu à 20h40 désormais.


De Dakar

« Captaingils » et son bel l'Atao
Désormais classé « bateau ventouse » (du cauchemars devenu réalité)

Vous embrassent tous.

Ou

« Naka N'dieng L'iengo » 


Au revoir (local) en Wolof (euh) très phonétique … Traduction du genre : « Et bon amour à toi ce soir ». Au revoir, chouya ironique, soufflé par une petite du bar d'ici, qui me voit planté tout seul devant mon ordi, depuis au moins quatre heures ...

12 commentaires:

Anonyme a dit…

"Seule la mer s'en souviendra"...

Mais comment se fait il qu'en lisant ces lignes je pense inévitablement à l'odyssée imaginaire de Peter March ?

Voodoo

Anonyme a dit…

Billy the Gille's point com !
t'es vraiment trop marrant, glandouiller au large de Dakar, merde alors, t'aurrais pu te faire copain - copain avec Joseph fete nat qui pechouille souvent face a goree!
Elle est pas belle la vie, hein ?

Anonyme a dit…

Billy the Gille's point com !
t'es vraiment trop marrant, glandouiller au large de Dakar, merde alors, t'aurrais pu te faire copain - copain avec Joseph fete nat qui pechouille souvent face a goree!
Elle est pas belle la vie, hein ?

Gwendal Denis a dit…

Cher Captaingils,
J’ai tout lu. Tout le blog. J’ai tout vécu aussi. J’ai maudit Agnès. J’ai eu mal avec le doigt dans le régulateur. J’ai eu peur avec la tornade à Siné Saloum. J’ai pleuré avec la perte de Roxao... Et pendant que je lisais tout ça, il y avait une petite voix qui me disait : Es-tu sûr de vouloir partir ? Es-tu bien sûr que c’est ça la vie que tu veux ? Es-tu absolument certain de vouloir tout miser sur un rafiot et parcourir le monde ?
Clairement, lumineusement, la réponse est oui.
Plus que toutes les histoires, heureuses ou malheureuses, que j’ai pu lire c’est encore la votre, la tienne permets-moi, qui me conforte dans ma décision.
Avec un nouvel objectif cependant : Croiser la route de ce putain de nondidiou de marin et de lui payer une bière.
Et puis aussi éviter coûte que coûte cette île maudite de Sal...

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