1.11.08

Madère (ou Madeira Grande)

L'arrivée à Madère fut épique, pas une épopée, mais ... Bref "que diable allait t'il faire en cette galère". Ci dessous la jolie baie de Funchal.


A la sortie de Porto Santo le moteur calat ! Imposssible de le redémarrer. J'avais déjà connu des petits problèmes de démarrage, faute au contacteur me disait t'on au départ de Marans ... Mais là rien à faire, je tente, comme d'hab', de zapper le contacteur (comprendre l'endroit où l'ont met la clef et qu'on tourne) en glissant subtilement un tournevis entre divers fils dénudés du démarreur (compendre le gros bloc en métal doré coté babord du moteur) rien n'y fait ... Glups .. Normalement "ça fait plein d'étincelles et ça fini par démarrer là rien n'y fait, juste un "crunch crunch" malsain ... Bon les choix ne sont pas multiples je décide de continuer vers grand Madère, une trentaine de Miles (nautiques bien sûr) une gnognote en somme. Je ne suis pas bien préparé, je n'ai pas beaucoup dormi la veille ...
Le vent souffle fort au portant de Nord est. Ca déroule, mais pas de bol, j'arrive juste à la tombée de la nuit ... "Atterir" dans un port que je ne connais pas, de nuit, sans moteur, avec un cannote de 10 tonnes ce n'est pas encore dans mes cordes. Je tourne en rond toute la nuit, coincé entre l'illuminée Grande Madère ils ne paient pas l'electricité là bas grace à une centrale marémotrice tout est illuminé) et (donc coincé) les Islas Selvagem (comprendre les Iles sauvages) à 10 Miles de là. Là y'a pas de jus du tout. Donc pas de phares pas un brin de lumière et c'est la nuit noire (naviguer sans lune c'est chiant, parokle de capitaingils). Vigilance obligée toute la nuit, ça souffle bien trop me semble t'il. Mais là je n'ai rien vu encore. Vers 4h00 du matin tonnerre et soufflante sa mère ... J'affale tout à l'arrache, petite trinquette, je me mets en fuite ... Vers le sud donc. Au petit matin je pleure, je me suis vachement éloigné de Funchal, plus un pmet de vent, pas de moteur ... 12 heures me seront nécessaires pour rattrapper la fuite de la nuit ... Rageant.
Enfin de retour dans la baie de Funchal, what to do? Sans moteur ... D'une manoeuvre subtile et délicate je frole la quinzaine de bateaux au mouillage, vérifie les profondeurs au sondeur, repasse une seconde fois et, d'un geste insouciant et décidé, je lâche toutes les écoutes et largue mon ancre à la volée une fois la vitesse de l'Atao stabilisée face au vent. Coup de bol, l'ancre tient du premier coup. Ca y est je suis arrivé à Madère ... Mon premier mouillage "à la voile", je suis crevé comme un âne, mais fier comme un Paon, je vais me coucher.
L'Atao au mouillage dans la baie de Funchal ....



Au petit matin j'aperçois mon premier vaisseau fantôme ...


Je passerais 4 jours à démonter le démarreur de mon moteur. C'est, parait t'il, une mécanique simple, un moteur de 205 Peugeot diesel. J'ai déjà pas mal demystifier le truc en faisant tous les niveaux, et en recalant la distribution avec mes potes de Marans. ,Coup de fil à Dominique à Marans, mon logistien super luxe .... "Tu mets en contact tel fil et tel truc - et ça doit démarrer". Walou il n'y a rien qui ce passe ... "C'est ton Soliloïde qui déconne". Mon "Quoi" ????

Entre deux la chaine de mon ancre se rompt, tout court ... La chaine s'est entortillé autours d'une épave à 10 mètres de fond. Cela aurait pu, cela aurait dû, être la fin du voyage. L'Atao dérive vers la plage, de roche ... Pas de moteur, à la dérive .... J'aurais pu alors rentrer de suite en france avec une boite d'allumette souvenir de mon bateau ... Une floppée d'annexe vole à mon secours et tire le bateau ... Sauvés ... Des potes, de jeunes centraliens en goguettes, l'équipage du San Sebastian, surtout Olivier, plongent et retrouveront mon ancre ... J'ai quelques photos qu'il me faut encore trier pour imager cette aventure là ... Il faudra racheter une chaine (170 Euros c'est fait - mort à mon budget !!!!). A suivre ...

Mais revenons à mon moteur en vrac. Encore deux jours pour trouver mon truc machin "loïde". Confirmation du mécano, au garage quand je lui amène mon truc. La "bobina esta grillada" ou un truc comme ça pour dire que c'est niqué ... Bus et re Bus pour monter tout en haut de la montagne et, 70 euros plus tard, je récupère mon démarreur avec un putain de soliloïde tout neuf . Remontage du binz et moment de vérité, coeur battant ... Ais je bien remonté le truc, il y a des tas de fils qu'il faut bien remonter à l'endroit .... Je tourne la clef et j'entends un "Crunch crunch" vachement plus efficace qu'avant. Mais cette "puta de mierda" de moteur refuse de démarrer d'un poil ... Haine sans nom! Je hais la mécanique ...
Et là, tout seul comme un grand, je me rends comptes que la poulie de l'arbre à came est légèrement décentrée. Sueur froide ... Ca c'est trés grave docteur, j'en ais l'intime convviction. Nous avions changé, toujours à Marans, ce putain d'arbre à cames, histoire de réadapter une pompe à eau de mer, de refroidissement, je me comprends, fonctionnelle au bout de tout ça ... J'ouvre le capot du truc et là c'est la "P... de mierda" photo ci dessous pour les non convaincus ...

Quatre casses voitures, et une petite (et pas vraiment volontaire) arnaque de "casseur" plus tard je fini par trouver un arbre à came adapté pour 200 Euros. Coup total de l'opération 270 Euros, plus 250 Euros pour 11 jours d'immobilisation dans la marina de Funchal ... Je hurle à la mort de mon pauvre budget .... Pourtant je ne m'en tire pas si mal ...
Merci à Alain, capitaine de passage dont je ne me souviens pas le nom de famille, mais qui garde à jamais ma gratitude infinie, qui m'a donné cet énorme coup de main pour remonter l'ensemble. A l'époque je ne suis pas certain que j'aurais pu remonter l'ensemble, et recaler la ditribution seul ....Je sais désormais que je peux le faire (puisque aux Canaries) cause une énorme fuite d'huile) il a fallu tout refaire (une autre galère à vous dire, si jamais un jour j'arrive à dire le présent - en forme ce soir le Gilles - pourvu qu'ils ne ferment pas de suite cet "internet café"...).
L'ancien Arbre à Came et le tout nouveaux (après ponçages au papier de verre fin).
Je recommence à faire de l'eau, de mer enfin le bateau... Je tente un calfatage à l'arrache de l'intérieur. Pas très efficace comme tentative, mauvais matériaux, j'y reviendrais aussi, bien sûr ...

Avec tous ces frais, ce travail, ce merdier, je n'ai eu que peu l'occasion de visiter Madère. J'en ai plus que honte aujourd'hui. Quelle misère de venir jusque là et ne pas s'offrir une voiture à 40 Euros pour une journée pour aller voir les Levadas, la partie humide de l'île ... Je me hais d'être pauvre ...
Quelques photos de Funchal ?
Le centre ville
Une villa où il doit faire bon vivre
Autre façade, autres volets, autre végétation ...

Que d'arbres à Madère (mais peu d'arbres à cames de Peugeot diesel).
Toujours l'oeil attiré par les bondieuseries ... Salut Marie ....

Une vraie fête folklorique avec des tas de gueules bien sympatiques.
Et de la cerveiza à pas chère (héhé).



Drôles de chapeaux chelou tout de même ...

Alleye vive l'inter communautés

Encore un mur à truc truc de prétentieux ...
Merci Patricia de m'avoir fait un truc truc, c'est rigolo après tout de laisser une petite trace ...
Le jour de mon départ de Madère, des tas de bateaux trois mats arrivent en masse. C'est la fête des 500 ans de la découverte de Madère. Une énorme régate organisée avec ces énormes bateaux. Des tas de grands frères de mon Atao.

Impressionnant non. Passe moi le bout chef ...

Une belle brochette de marins.


Adieu Madère ...

Aucun commentaire: